Je soutiens l’opposition à la réforme judiciaire dans sa forme actuelle, et exprime mon aversion du gouvernement qui la promeut. Je suis opposé à ce gouvernement pour une série de raisons, qui peuvent se résumer en une formule simple : j’estime qu’il n’est pas compatible avec le projet sioniste, et qu’il ne respecte ni la lettre ni l’esprit de la déclaration d’indépendance d’Israël.
Je me sens néanmoins isolé concernant mon point de vue sur la genèse de la crise. Je trouve qu’il y a une manière déloyale, chez les opposants à Netanyahu, d’en escamoter l’origine. Tout se passe comme si leur détestation du personnage justifiait un déni de démocratie, ou pire.
Cela fait une dizaine d’années qu’un cercle vicieux fait des ravages dans la vie politique israélienne. Comme souvent dans ces cas-là, on a tendance à perdre de vue la genèse.
Benjamin Netanyahu a longtemps été soucieux concernant l’indépendance des juges en général, et de la Cour suprême en particulier. C’est Aharon Barak lui-même qui l’a encore relevé récemment. Netanyahu n’a jamais été dupe du caractère prétendument apolitique de la Cour suprême, mais estimait, comme beaucoup de monde, qu’en l’absence de Constitution cela valait mieux que rien. Et puis, soudain, il y a quelques années, il a commencé à se retourner contre le pouvoir judiciaire.
La question est de savoir pourquoi. La réponse simple, mais simpliste, est que c’est parce que cette fois-là c’était lui-même qui était mis en cause. Mais il va de soi que dans ces cas-là on pense d’abord à soi-même, en particulier quand on n’a rien à se reprocher. C’est en tous cas la position que défend Netanyahu, et le centre de gravité de ma thèse.
Dès le début de la décennie précédente ses adversaires commençaient à désespérer de jamais pouvoir le déloger de manière démocratique. Des forces politiques, médiatiques et judiciaires se sont liguées pour le défaire d’une manière ou d’une autre. Il ne s’agit bien entendu pas d’un complot, mais d’une grogne diffuse qui avait saisi une partie de l’opinion publique, qui commençait à trouver que la démocratie n’avait pas que du bon.
Des moyens inouïs ont été mis en œuvre pour fouiller dans la vie publique et privée de Netanyahu. Intimidation de témoins, interrogatoires musclés et mises sur écoute ont été instrumentalisés sans compter. Le coût financier de ce feuilleton est astronomique.
Selon le journaliste financier Ely Tsipori, le coût direct des poursuites judiciaires contre Netanyahu s’élevait à plus de 500 millions de shekel en janvier 2022. Ceci sans compter le coût indirect des élections à répétition et de ses effets toxiques sur l’économie. Un an et demi plus tard nous sommes loin du dénouement.
Ma thèse repose sur un postulat, à savoir que le procès de Netanyahu est une fabrication. Comme toute fabrication de ce type, elle se donne une apparence légaliste. Dès les premières enquêtes s’est formé un front hostile avec pour seul motif que Netanyahu allait être inculpé pour de bonnes raisons. On ne lui reprochait pas sa politique, mais des délits qui restent à ce jour à démontrer.
Lorsque Benny Gantz a décidé de rallier le gouvernement de Netanyahu sous condition de rotation, celui-ci avait fait mine d’accepter, mais s’est ensuite ravisé. Il estimait que cette exigence était un chantage avec pour levier les accusations dont il était l’objet.
Dès que l’opposition a commencé à exiger que Netanyahu se démette, elle l’a fait d’une manière singulière : des ténors du journalisme et de la classe politique n’exigeaient pas qu’il aille en prison, mais qu’il aille à la maison. Bizarrement, personne ne voulait de punition autre que celle de le forcer à la retraite. Cette sorte d’acte manqué démontrait que pas grand-monde ne croyait à ce dont il était accusé, mais beaucoup comptaient sur une procédure longue qui l’écarterait, innocent ou pas.
Dernièrement, les trois juges qui mènent le procès contre Netanyahu ont eu une réunion avec des représentants du Parquet. Ils leur ont suggéré de renoncer à l’accusation de corruption, parce qu’ils estimaient que ce serait difficile d’en apporter la preuve. Le chef de la police d’alors a réagi en déclarant à la presse que personne n’avait envisagé que Netanyahu ne démissionnerait pas sous le coup d’une inculpation. Cela a déclenché une violente réaction du Likoud, dont le porte-parole a estimé que l’inculpation n’avait jamais eu aucune chance de convaincre le tribunal, mais que l’objectif avait été de provoquer la démission de Netanyahu.
Le gouvernement Bennett/Lapid était censé offrir une solution à la crise en 2021. La seule certitude de cette parodie était qu’elle n’avait aucune chance de durer. Lors de sa campagne électorale, Naftali Bennett s’était adressé au pays à peu près en ces termes :
« Je ne contribuerai en aucune manière, à aucune condition, à un gouvernement où Lapid serait Premier ministre, parce qu’il s’agit d’un gauchiste. J’exclus la participation du parti Meretz parce qu’il s’oppose au principe d’un Etat juif et démocratique. Je m’engage à ne jamais soutenir de constellation autre qu’un gouvernement ancré à droite. Je mets Netanyahu en demeure de ne pas s’allier avec le parti arabe Ra’am. »
Après les élections Bennett a violé ses propres lignes rouges en arguant que cela avait été le prix pour mettre fin aux élections à répétition et sauver le pays. Mais il n’a ni sauvé le pays ni mis fin aux élections à répétition. Il a au contraire contribué à ce que l’anathémisation de Netanyahu accouche d’un gouvernement d’ultra-droite grâce au soutien de fanatiques ultra-orthodoxes et de voyous fascisants. Le gouvernement Bennet/Lapid a été une farce.
La manœuvre consistant à tenter d’éliminer Netanyahu du pouvoir autrement que par les urnes est un déni de démocratie intolérable. Cela a conduit à un nouveau déni de démocratie par le gouvernement actuel.
Maintenant cette question : si Netanyahu n’avait jamais été poursuivi en justice, en serions-nous là où nous sommes ? Je ne le pense pas. Il me semble même qu’une réforme judiciaire équilibrée aurait vu le jour de manière sereine, sous la conduite d’un gouvernement authentiquement démocratique.
Daniel Horowitz
Source: danielhorowitz.com
Je trouve votre analyse assez réaliste, mais sur un point je pense que votre analyse est biaisée. Le mouvement à droite ne doit rien au gouvernement précédent, à part qu’il a effacé les traces du hold-up de Bennett & cie. C’est la démographie qui petit à petit impose la part religieuse/conservatrice de la population.
Concernant le sionisme, je pense qu’il ne peut se concevoir qu’en admettant son caractère juif. Les derives libéralistes se fondent dans le wokisme et s’éloignent de plus en plus de Sion, sans espoir de retour.
Jusqu’alors, le Pouvoir était entre les mains des juges et le contre-Pouvoir étaient les gouvernements qui se sont succédé. Cette situation convenait parfaitement à cette ”Gauche” caviar. Ce qui leur pose problème, c’est l’arrivée de religieux plutôt actifs et surtout revendicatifs. Les casseroles de Netanyahou si casseroles il y a, ne sont qu’un prétexte qui a pour but de faire barrage à la réflexion des Israéliens. Cette loi doit impérativement passer et coute que coute. Le Pouvoir n’appartient pas à la rue, mais a un gouvernement élu démocratiquement, sinon à quoi servent les élections qui coutent des milliards de shekels. Le problème est aussi cette haine vouée aux religieux et cette crainte de la démographie dans les trente années à venir qui verra un pays majoritairement religieux. Pour faire court, je pense que nous traversons une période de transition de l’Israël 1 vers l’Israël 2 et pour mettre une note optimiste et religieuse, nous terminons la période Machiah ben Yossef et passerons à la période Machiah ben David.
“Voyous fascisants” cette expression est choquante !! Si vous respectez la démocratie, alors respectez les électeurs qui leur ont attribué
15 mandats !
Merci
Même si je suis de centre droit, uniquement Likoud, j suis tout à fait d’accord
C’est honteux de plus en plus de traiter ce qui est sioniste-religieux de ces termes offensants
Comme à présent, l’insulte suprême “messianiste”, comme s’ils s’arrogeaient le droit d’effacer
Le 12ème des 13 Fondements de la foi juive du RAMBAM, celui de l’attente tous les jours de la venue du Machiah
En nos 3 prières quotidiennes, dans l’Amida, l’attente de la venue de Machiah
Ignoble d’utiliser ces termes offensants
À Simon
Vous oubliez une chose.
Ce gouvernement se maintient grâce aux milliards
de Shekels que Netanyahu donne aux Harridimes
Et à l’Extreme Droite Exécrable à la Ben Gabir
Et Smotrich et aux Yeshivots dont plus de 80%
des “étudiants “ refusent de faire le service Militaire
Ou même Civile, mais reçoivent Plus d’argent que
les Soldats qui défendent notre Pays.
Shass a reçu des Centaines de Millions de Shekels
pour aider Les gens dans le besoin.Mais comme
par Hasard, seuls les membres de ce parti répondent
aux critères ???? Pour avoir droit à cette aide,Elections
Municipales en vue??
Voilà comment Bibi réussit à se maintient au pouvoir
et à assouvir ses désirs et celui de sa famille, sans
Avoir ni un brin de Remord ou de Dignité.
Qui paie l’addition?? Vous et Moi et Tous les Israéliens.
Voilà cet homme Méprisable et son équipe qui lui fait
Payer cher son soutien.
Heureusement que la haute Cour Existe et qu’il Faut
À Tout Prix la Soutenir et Rejeter cette Scandaleuse
Réforme qui ne cherche qu’à sauver votre Bibi
Ne racontez pas n’importe quoi sur Shas. SI vous voulez parles des sommes donnees aux membres de la coalition, soyez juste et parlez de celles qui ont ete donnees a Raam dans le gouvernement precedent et les sommes que ce meme gouvernment envisageait de donner au secteur orthodoxe si celui ci le rejoignait. La critique de Bibi est aisee mais de plus en plus contre productive car tout le monde voit s’effondrer les proces politiques qui lui ont faits et peut comparer avec les chefs de l’opposition actuelle inexistants politiquement
Pratiquement rien n’a été donné à Raam. Si un budget a été voté envers les populations arabes, il faut préciser que c’est pour les infrastructures des municipalités arabes israéliennes se situant en Israël. À moins que l’on considère que les municipalités arabes israéliennes ne fassent pas partie d’Israel.
Par ailleurs ce budget est indispensable compte tenu du retard des infrastructures dans ces municipalités. Il suffit d’y aller pour s’en rendre compte. Mais quoiqu’il en soit, pratiquement rien n’a été distribué, les versements ayant été bloqués par Ayelet Shaked.
Aujourd’hui, ces versements disproportionnés aux ultras orthodoxes mettent en danger l’équilibre budgétaire et il a été évalué à 16% l’augmentation de la fiscalité pour y faire face en 2024. Et ce n’est qu’un début.
Le nombre d’orthodoxes ne faisant que croître, les impôts ne feront qu’augmenter, entraînant une fuite des capitaux et des principaux contribuables.
Alors peut-être que lorsque ce sera insupportable, surtout avec la baisse du shekel, l’augmentation de l’inflation certains d’entre vous comprendront où nous mène ce gouvernement.
hey je vais te surprendre
Je suis d’accord
Si ces hommes en noir faisaient au moins un service social dans les hôpitaux, pour les derniers survivants de la Shoah, dans le social, dans la propreté des illes, …
Des fois tu es fréquentable
…propreté des villes,…
Je remercie à Daniel Horowitz de reconnaitre que les accusations mensongères contre Netanyahu sont fabriquées de toute pièce pour violer la démocratie d’Israël. Cela étant dit, Daniel Horowitz se garde bien de dénoncer les vrais coupables de cette situation catastrophique qui ressemble à un déni de Justice. Il s’agit des Juges corrompus et vendus, d’une Police, des Généraux sans scrupule à la limite de la démence et des pseudos “Journalistes” aux ordres d’un pouvoir occulte où règne le fric et la rapine. Et enfin, Daniel Horowitz traite les gagnants des élections démocratiques d’Israël “de fanatiques, fascistes et voyous” (sic). Et Daniel Horowitz va jusqu’à pas reconnaitre la légitimité de ce Gouvernement démocratiquement élu.
Ce que manque à Israël est une Constitution, des Juges intègres issus de toutes les couches de la population et trempés d’Histoire, Culture, Philosophie et Religion d’Israël. Et en ce qui concerne les politiciens, d’accepter de jouer le jeu démocratique, de reconnaitre les résultas des urnes et du Gouvernement issu des élections démocratiques quel qu’il soit, ce qui n’est pas le cas actuellement. Les fautifs ? La clique à Lapid qui ne reconnait pas leur défaite démocratique et le Gouvernement légitime d’Israël.
Je vous rappelle juste que Bibi, quelques mois seulement avant les élections, qualifiait Ben Gvir et Smotrich non seulement d’infréquentables, mais d’incompétents également.
Il faut être fou, quelle que soit la raison, pour accepter la vraie dictature des rats de palais du bagats.
Israël a été le premier pays au monde, à laisser à des vermines, prétendues juges (car gauchistes pour la plupart), le pouvoir inouï de casser les lois qui ne leurs plaisent pas. Et les rats en ont abusé. Ca a commencé avec l’interdiction de KACH, parti du rav Meir KAHANA, H.y.d. Ca a continuer, à plusieurs reprises, en annulant des votes de la Knesset interdisant aux déchets nazislamistes d’être candidats à la Knesset, tout en interdisant à des patriotes Sionistes de l’être, comme par exemple le docteur BEN ARI fondateur de Otsma Yehoudit.
Donc, les Israéliens hostiles à la réforme, méritent amplement de continuer à subir les atrocités commises par ces déchets, que les rats du bagats protègent si bien.
Mais depuis les sales rongeurs du bagats ont contaminé, d’abord la cour suprême US, qui s’est lourdement discréditée en refusant d’examiner les preuves flagrantes de tricherie aux élection de 2020. Plus récemment, c’est la clique du “gang à Fafa”, qui a été contaminé. Fafa, c’est le fameux “responsable, mais pas coupable”, chef de meute du machin dit, Conseil Constitutionnel, en francekipu.
À Daniel Horowitz
Vous reconnaissez :
1/ Que les poursuites contre Natanyahou ont été fabriqués de toutes pièces.
2/ Que la vérité est que le mouvement de contestation est un déni de la démocratie.
Ce sont deux points qui montrent que ce mouvement ne repose sur rien d’autre que la haine envers certains membres du gouvernement.
Curieusement vous restez attaché au faux prétexte de la réforme judiciaire. Mais n’est-il pas logique de supprimer la clause de « raisonnabilité » qui permet de faire tout et n’importe quoi ? Ensuite, n’est il pas normal de mettre fin à la cooptation des juges qui empêche tout jugement neutre, car ils sont recrutés tous dans la même idéologie.
Rappelons qu’aux États Unis , les juges de la Cour suprême sont nommés par le Président. et dans tous les pays démocratiques dotés d’un Conseil constitutionnel, l’exécutif a son mot à dire dans la nomination de ses membres
Votre attitude et celle du mouvement de contestation condamne ce gouvernement à l’avance. Attendez qu’il y ait quelque chose à condamner !!!
Je me permets d’ajouter deux considérations à l’excellente analyse de Daniel Horowitz.
1- Que le pays anrait avantage à se doter d’une constitution. Peut-on imaginer une association sans statuts ?
2– que des élections à la proportionnelle favorisent les accords contre nature et la corruption. Les scrutins donnant le pouvoir à celui qui vient en tête ne sont pas sans inconvenients mais évitent le pire que je viens d’évoquer. Auquel j’ajoute le blocage du pays…