“Mitstaher patour”, celui qui y souffre est dispensé *! Étonnant non?
Habiter dans la soucca, y manger, y dormir durant 7 jours, c’est accomplir un commandement, un devoir de la Torah. En principe nous sommes tenus d’accomplir les mitsvot de la Torah même quand cela nous gêne ou nous dérange, coûte que coûte. C`est d’ailleurs le principe de toute loi dont les commandements s’imposent à nous, même si cela nous dérange.
La Hala’ha ne nous dispense des commandements que lorsqu’il y a conflit avec un commandement supérieur, comme par exemple en cas de danger mortel, où le commandement de sauver la vie a priorité sur les autres commandements de la Torah.
Mais s’il y a simplement inconfort, la pluie, la chaleur ou les moustiques, le devoir d’habiter la soucca devrait logiquement s’imposer à nous, comme toutes les autres mitsvot de la Torah.
Dès lors, comment comprendre que s’il pleuvait très fort ou si pour une raison ou une autre le séjour dans la soucca devenait inconfortable nous en soyons exemptés* ?
En fait, il ne s’agit pas d’une exemption ou d’une dispense mais l’expression d’une définition précise du contenu de la mitsva.
Que veut dire habiter la soucca ? Cela signifie y séjourner comme à la maison.
La mitsva d’habiter la soucca nous commande de quitter notre maison en dur, de quitter notre zone de confort, de nous placer sous le ciel avec seul le toit de la soucca au-dessus de nous et de faire ainsi l’expérience d’une précarité qui déstabilise, qui nous permet de revivre la Sortie d’Egypte.
D’ailleurs le texte de la Torah relie très fortement la Sortie d’Egypte à Souccot. Quand la Torah énumère les étapes de la marche d’Israël depuis la sortie d`Egypte jusqu’aux portes d’Erets Israël, elle précise : “Ils quittèrent Ramsès (en Egypte) et campèrent (hors de l`Egypte) à Souccot”.
Dès la première étape de la Sortie d’Egypte, Israël campe dans un lieu qui s’appelle Souccot, dont le nom dit toute la signification de la sortie d’Egypte.
Ainsi chaque année, nous quittons nous aussi la maison des esclaves, un monde fait de certitudes immuables où chacun a sa place mais où personne ne bouge, le monde immuable des pyramides.
Comme nos ancêtres, nous quittons Ramsès, l’Egypte des Pharaons pour les souccot.
L’expérience de la soucca nous invite à penser que les changements sont possibles, que la vie est un choix et non une fatalité, que nous ne sommes pas condamnés à revivre toujours la même chose, que personne ne décide pour nous, que de l’intérieur des murs de nos maisons, nous pouvons percevoir le ciel, l’infini et l’infinité des possibles.
Dès lors, il est essentiel que ce déracinement ne soit pas douloureux. Si cette expérience de la Sortie est vécue péniblement, elle produira l’effet contraire, entrainant chez nous une réaction légitime de prudence et de méfiance face aux changements, qui renforcerait du coup nos habitudes casanières.
C’est la raison pour laquelle si quelqu’un choisissait d’habiter sous la soucca sous une pluie battante, il ne pourrait pas réciter la bénédiction* car il ne serait pas dans le cadre de la mitsva.
Au contraire le déracinement, le déménagement vers la soucca doit se vivre dans la joie pour nous faire revivre la Sortie d’Egypte, où Israël quitte l’Egypte en allant dans le désert, un no man’s land, un lieu qui n’appartient à personne.
Durant une semaine nous expérimentons dans la soucca la joie, la liberté et la confiance de ceux qui sont sortis de la maison des esclaves, afin qu’après Souccot nous sachions vivre, prendre avec nous cette joie, cette confiance, dans nos maisons.
Que ces temps de fête :”zman sim’hatenou ” soient pour tous des temps de joie partagée et qu’ils éclairent notre nouvelle année.
Hag sameah
NB: * Une seule exception à cette règle, elle est liée au statut particulier du premier soir de Souccot, qui est rattaché au moment précis de la Sortie d’Egypte, à ce moment précis, rien ne doit empêcher Israël de quitter l’Egypte, la Sortie elle-même ne dépend pas de la météorologie. Le premier soir (et en ‘houts laarets les deux premiers soirs) même s’il pleut, nous nous efforcerons de réciter le kidouch, la bénédiction “Lechev basoucca” et de manger une bouchée de pain sous la soucca , puis nous rentrerons dans nos maisons.
Raoul Spiber
Ça roule, Raoul….
Sauf que vous ne nous dites pas tout…
Peut-être que ce lieu, Souccoth, a été appelé après coup, justement, et que deviendrait alors ce campement de millions de personne dans un lieu paumé, petaoucnok ? Et l’Égypte, c’était si confortable, vraiment ?
Et puis pourquoi avoir placé cet fête loin de la sortie d’Égypte ? 6 mois ! Et pourquoi faudrait-il se réjouir particulièrement, à cette date déplacée ?
Et ces cabanes, c’était des vraies ou bien des nuées, halo merveilleux qui protégeait des flèches, des intempéries, des nuisibles et autres serpents, scorpions etc..? Les 2 ?
Allons un petit effort…