C’est bien vrai que Tami a laissé un vide. Tami est morte cet été et on a dit, certains ont dit, qu’elle s’est laissée mourir, désespérée parce que les siens ne figurent pas dans la loi sur l’Etat-nation. Je ne le crois pas. L’hypopothèse qu’un hippopotame – ou une hippopodame – en vienne à cette extrémité pour une loi totalement inutile et qui en plus fait jaser, me paraît exagérée. Tami, notre amie, est morte, un point c’est tout. Paix à son âme. D’hippopotame. D’autant qu’elle avait 59 ans! Elle était la doyenne de tous les hippopotames connus dans le monde, alors que hors de Jérusalem, et quand ils ont de la chance, ils vivent tout au plus jusqu’à 50 ans. Non, notre hippopotame avait du pot, elle était bien dans sa peau. On lui faisait la popote, elle papotait avec ses potes. Elle était bien, là près du petit lac de la partie africaine du zoo biblique, bien mieux que l’Israélien moyen (si ça existe un Israélien moyen) au lac de Tibériade avec tous les cailloux qui vous font mal aux pieds. Même que c’est pour ça qu’Israël ne vient qu’à la onzième place duWorld Happiness Report, qui mesure le bonheur et la qualité de vie des citoyens de 158 pays. A la onzième place… C’est bien dommage. Parce que la dixième place, ça aurait été mieux. On aurait pu penser à les enlever, ou même à les casser, à casser les tas de cailloux et… Vous y croyez-vous à la chanson, à la belle dame qui vient à passer dans son beau carrosse doré? Sur la route du Kinnéret (prononcez: Kinéré)? Non, ce qu’il faut, c’est que le Kinnéret se remplisse d’eau. Les cailloux passeront sous l’eau et plus personne n’aura mal aux pinceaux. Allez, bonne année! Un Kinnéret tout plein d’eau, du bonheur plein vos maisons. Et une 10ème place à l’horizon.
Jacquot Grunewald