Le peuple désirait Miriam Perets comme présidente. Plus proche, plus rassembleuse, plus touchante. Le jeu politique en a décidé autrement, et nous avons pour président le fils du président Haïm Herzog : Yitzhak « Bouji Herzog, ancien leader du parti travailliste, succède à Reuven Rivlin. Miriam Perets est rentrée chez elle retrouver ses petits-enfants ; elle continuera à nous éclairer par sa sagesse et sa force de vie. L’autre grand gagnant de la course au pouvoir se nomme Yaïr Lapid. Après des années de patience et de réflexion, il a réussi son coup d’éclat. Comprenant qu’il ne pouvait accéder au pouvoir par les urnes, il a visé le talon d’Achille : la désunion et l’ego. Le peuple d’Israël vibre majoritairement à droite, et pourtant… Lapid a opté pour une stratégie du lâcher-prise, en offrant sa place de numéro 1 au spécialiste des startups : Bennett. Impensable, digne du Guinness : on peut donc devenir Premier ministre avec seulement six mandats ! Rak be Israël…
La gauche a suivi son leader en silence, tête basse, offrant le pouvoir sur un plateau d’argent aux rebelles de droite anti-Bibi, tout simplement par stratégie et réalisme. Sans Saar, Lieberman et Bennett, renforcés de surcroît par le parti arabe Raam, la gauche ne saurait même envisager de prendre la direction du pays, Quant à la droite, elle s’est vue contrainte de céder sa place, doublée par sa droite. Le magicien qui nous a sauvés du Covid, qui a redoré le blason d’Israël, renforcé son économie et signé des accords de paix sans concessions, a perdu cette guerre – la plus facile.
Bibi sur le banc ? Dans l’opposition ? Incroyable ! On aurait dû y réfléchir avant, plutôt que de hurler une fois que les jeux sont faits, irréversiblement. Car oui, il existait des solutions pour composer un gouvernement homogène et de droite – mais chacun a campé sur ses positions. Le bloc de droite avait la possibilité de ralentir le véhicule lancé à pleine vitesse, d’allumer ses feux de détresse et de se ranger sur le bas-côté pour respirer, reprendre ses esprits. Bibi aurait-il dû céder le volant à Barkat, Katz ou Edelstein, le temps de rassembler les brebis égarées ?
Pour la plupart d’entre nous, la photo surréaliste de ce nouveau gouvernement, fruit de nos désaccords, n’est en rien rassurante. Une seule consolation : on ne va parler que de santé, d’économie, de société et de transports… Statu quo total côté Abou Mazen, donc aucun nouvel État en vue. Biden devra s’y faire, ou alors, retour aux urnes…