Encore une fierté israélienne aujourd’hui aux Championnats d’Europe de Münich: le champion olympique Artem Dolgopyat a remporté la médaille d’or en gymnastique. Cette performance vient s’ajouter aux médailles déjà obtenues par d’autres sportifs israéliens (natation et marathon) lors de ces championnats particulièrement réussis pour le pays.
La victoire de Dolgopyat a été immédiatement saluée par le chef de l’opposition Binyamin Netanyahou qui a écrit sur FaceBook: “Mazal Tov Artem pour l’or! Une grande fierté pour nous tous!”.
Avigdor Liberman a décidé de se saisir de ce message de félicitations pour faire passer un message politique: ”Bibi, je suis sûr que maintenant que vous avez félicité Artem, vous allez promouvoir avec nous lors de la prochaine Knesset, le mariage civil pour qu’il puisse se marier en Israël”.
Ce faisant, Liberman a choisi de raviver le débat qui avait été lancé au moment de la médaille d’or olympique de Dolgopyat par la mère du sportif qui avait révélé dans une interview à la radio que son fils ne pouvait pas se marier en Israël parce qu’il n’est pas juif. “Sa grand-mère paternelle est juive”, a expliqué sa mère, ”pour nous il est juif”. Elle précise, par ailleurs, que sa fiancée n’est pas juive.
Le ministre du tourisme, Yoël Razvozov (Yesh Atid), avait alors déclaré: ”Il n’est pas logique que le Rabbinat de l’Etat qu’Artem Dolgopyat représente avec tant d’honneur, ne lui donne pas le droit de profiter de droits civiques fondamentaux comme celui de se marier dans le pays. Les citoyens israéliens, quelque soit leur lieu de naissance, n’ont pas à subir un processus épuisant et humiliant pour obtenir une autorisation ou un refus du Rabbinat pour se marier”.
On estime que 400000 personnes en Israël ne peuvent pas se marier parce qu’il n’existe pas de mariage civil. La plupart des personnes qui ne peuvent pas ou ne veulent pas se marier religieusement, partent à l’étranger pour y tenir la cérémonie civile de mariage.
Le débat fait rage depuis de nombreuses années. L’une des principales raisons à l’absence de mariage civil en Israël est d’éviter l’assimilation en préservant un lien à la religion au moment de cette étape fondamentale dans la vie et dans certains cas en ne facilitant pas les mariages mixtes.
Le cas de Dolgopyat a servi de faire-valoir à beaucoup de politiques et de militants en faveur du mariage civil qui n’ont pas hésité à s’adonner au mélange des genres entre sport, politique et questions religieuses.