L’artiste israélienne, Sigalit Landau, a dévoilé le résultat final d’un projet de photographie, qui a consisté à plonger pendant deux ans dans la mer Morte une réplique de la robe hassidique traditionnelle portée par le personnage de Léa dans la pièce de théâtre yiddish “Le Dibbouk”.
La robe a été submergée en 2014, date à laquelle Landau a commencé parallèlement à photographier le processus de cristallisation du vêtement.
Les eaux riches en sel de la mer Morte ont eu pour effet de transformer un “symbole associé à la mort et à la folie, en la robe de mariage qu’elle aurait toujours dû être”, a indiqué l’artiste dans un communiqué de presse.
“Le Dibbouk”, dont l’artiste s’est inspirée, est un drame en trois actes rédigé en yiddish par Shalom Anski et créé à Vilna en 1917, dans lequel l’héroïne, Léa, est saisit par le “dibbouk” (un esprit malveillant), lors de la célébration de ses noces.
Sigalit Landau, qui est née en 1969 à Jérusalem, jouit déjà d’une renommée internationale. En 2011, elle a représenté Israël lors de la Biennale de Venise, l’Exposition internationale d’art contemporain de la ville italienne.
L’année suivante, elle présentait son œuvre “Lampes en fils barbelés et sel de la mer Morte” (2009), dans le cadre d’une exposition organisée à la la Villa Emerige (16ème arrondissement de Paris) consacrée à la création contemporaine israélienne.
Cette dernière œuvre, intitulée “La Mariée en Sel”, capte l’évolution naturelle de l’accumulation des cristaux de sels sur les fibres de la robe au travers d’une série de photographie.
La mer Morte représente ainsi le sujet de prédilection de l’artiste depuis 2005. Sigalit Landau, qui ressent une connexion privilégiée avec ce lieu, s’inspire notamment de son esthétique, de la salinité importante de son eau et de sa flottabilité, ce qui l’a conduite à observer le processus de cristallisation d’objets au contact de l’eau salée.
En outre, le travail de l’artiste replace au cœur de sa création le thème de la représentation du corps profané ou violenté comme expiation possible des corruptions de la société contemporaine et celui de la nature comme outil de création.
Dans un autre registre, dans son œuvre “Barbed Hula” (vidéo tournée en 2000), Sigalit Landau apparaissait nue, dansant sur une plage de Tel-Aviv, un hula hoop fait de fils barbelés autour de la taille de même qu’en 2005, elle mettait à nouveau en scène son corps nu, entouré d’une spirale de pastèques se déroulant progressivement, flottant sur la mer Morte.
crédits/photos : MARLBOROUGH CONTEMPORARY