Le journaliste israélien Barak Ravid du site Walla! a révélé ce matin les coulisses de l’organisation du sommet du Neguev qui commence ce matin.
D’après ses informations, il s’agirait d’un rencontre quasi-improvisée.
»La semaine dernière Bennett rencontre A-Sissi et Mohamed Ben Zayed, à Sharm El Sheikh. Au départ, on hésite à rendre cette visite publique ou à la laisser confidentielle. Finalement, il est décidé de la rendre publique et tous les participants y trouvent leur compte. A ce moment là, Yaïr Lapid a l’idée de profiter du moment pour créer une suite à cet événement. Quelque chose de plus grand encore ».
Ravid raconte qu’un responsable américain lui a confié que les Etats-Unis n’ont pas vraiment goûté à la précipitation avec laquelle ce sommet a été organisé. Mais ne venant qu’en tant qu’invités, ils n’avaient rien à perdre. En revanche, ce qui est à souligner c’est que malgré le délai très bref, les ministres arabes des affaires étrangères n’ont pas hésité à répondre positivement à l’invitation.
Je ne pense pas que qui que ce soit s’attende à une avancée sur la question iranienne. Ce qui compte c’est la photo
Pour le journaliste, les sujets qui seront abordés pendant ce sommet importent peu. »On parle de l’Iran comme du sujet central, parce qu’il est évident qu’il sera évoqué. Mais c’est surtout pour fournir des titres à la presse. Le monde entier va voir quatre ministres des Affaires étrangères arabes assis en Israël, dans une ambiance mi-officielle, mi-intime. Je ne pense pas que qui que ce soit s’attende à une avancée sur la question iranienne. Ce qui compte c’est la photo ».
Il analyse aussi la perte d’influence américaine dans la région, symbolisée par le rôle marginal des Etats-Unis dans cette rencontre. Pour Ravid, Blinken vient aussi pour la photo: il pourra ainsi dire que son pays n’abandonne pas le Moyen-Orient et se soucie toujours de ce qui se passe dans cette région du monde.
L’attitude de Biden face à l’Ukraine, mais aussi leur position dans les négociations à Vienne, envoient des signaux négatifs aux Etats de la région. Il se pourrait, d’après Ravid, que les pays arabes viennent chercher auprès d’Israël l’assistance qu’ils auraient attendue des Etats-Unis.