A partir de demain (dimanche), le ministre des Affaires étrangères, Yaïr Lapid, recevra à Sdé Boker, ses homologues des Etats-Unis, d’Egypte, des Emirats arabes unis, du Bahreïn et du Maroc.
Le sujet central de cette rencontre historique, baptisée ”Sommet du Neguev”, devrait être la stratégie opérationnelle à adapter face à l’Iran. Pour la première fois, les Etats-Unis ne sont pas à l’initiative d’une rencontre entre Israël et des pays arabes. Ils ne seront là qu’en tant que participants.
Les ministres arabes devraient porter un discours assertif face à Antony Blinken: ils veulent insister sur le fait que l’Iran représente une grande menace et que la politique américaine à l’égard de ce danger est molle.
Blinken, quant à lui, a l’intention de parler des grands absents de ce sommet: les Palestiniens. Il viendra pour promouvoir la sempiternelle solution des deux Etats et se rendra, d’ailleurs, également à Ramallah pour y rencontre Abou Mazen.
L’Autorité palestinienne n’a pas souhaité réagir fermement à la tenue de ce sommet, comme elle avait pu le faire lors des Accords d’Avraham, bien qu’elle y soit opposée. La modération de la position palestinienne tient au fait qu’elle veut conserver de bonnes relations avec l’administration américaine, qu’elle sait lui être plus favorable que la précédente. Elle se console aussi par la venue du Roi de Jordanie ce lundi à Ramallah, la Jordanie absente aussi de ce sommet.
En revanche, le Hamas et le Djihad islamique ont publié des condamnations très claires contre les pays arabes qui viendront demain à Sdé Boker.
Les Etats arabes présents à ce sommet ont un intérêt commun fondamental avec Israël: se protéger contre un Iran de plus en plus menaçant, surtout une fois que l’accord de Vienne sera signé. Ils devraient donc profiter de cette rencontre pour convenir avec Israël d’une stratégie applicable après cette signature. On parle, d’ores et déjà, de la mise en place d’un réseau au Moyen-Orient de détection et d’alerte en cas de lancement de missiles, de roquettes ou de drones iraniens.