Depuis le début du conflit entre la Russie et l’Ukraine, Israël tente de garder une position équilibrée. En effet, il se doit de ménager la chèvre et le chou, ayant intérêt à conserver de bonnes relations tant avec l’Ukraine qu’avec la Russie.
Rappelons que la Russie est présente en Syrie, où Israël veut avoir les mains libres pour agir à sa guise contre des cibles terroristes et notamment des livraisons d’armes pour le Hezbollah en provenance d’Iran.
Ainsi, Israël a prodigué une aide humanitaire et médicale conséquente à l’Ukraine mais a toujours refusé de livrer de l’armement offensif ou défensif à l’armée ukrainienne.
Les tensions diplomatiques entre la Russie et Israël d’une part et l’Ukraine et Israël d’autre part existent malgré tout, puisqu’Israël ne prend pas clairement position pour l’un ou pour l’autre.
En ce début de semaine, un nouvel incident diplomatique est survenu. L’ancien président russe, Dimitri Medvedev a déclaré avoir eu vent qu’Israël souhaitait livrer des armes à l’Ukraine, entre autres, des batteries du dôme de fer.
Il a mis en garde Israël contre une telle démarche en assurant qu’elle ruinerait les relations entre les deux pays.
Tout serait parti d’un tweet du ministre de la Diaspora, Nahman Shay (Avoda), en réaction à l’information selon laquelle, l’Iran s’apprêterait à fournir des missiles balistiques à la Russie: »Ce matin, nous apprenons que l’Iran fournit des missiles balistiques à la Russie. Il n’y a plus d’hésitation à avoir sur le camp que nous devons choisir. Nous devons fournir une aide militaire à l’Ukraine comme le font les pays alliés et les membres de l’OTAN ».
Suite à la réaction de Medvedev, le ministères israélien des Affaires étrangères a précisé que le tweet de Nahman Shay ne reflétait pas la position officielle du gouvernement.
Sur le terrain du conflit, la Russie a, effectivement, envoyé plusieurs drones kamikazes de fabrication iranienne sur Kiev. Il apparait, de plus en plus, que l’Iran se sert du conflit en Ukraine pour tester ses armes et leur apporter les ajustements nécessaires pour les rendre plus efficaces.
Dans ce contexte, à Jérusalem, on alerte sur le pouvoir de nuisance de l’Iran, pas uniquement sur la scène proche-orientale, espérant ouvrir les yeux aux puissances occidentales qui sont toujours décidées à signer un accord sur le nucléaire iranien.
Le message ne semble pas passer. Le représentant européen pour les Affaires étrangères, Josep Borel, a émis des doutes quant à la provenance iranienne des drones utilisés par les Russes. Il a demandé à ce que des preuves supplémentaires lui soient apportées. Les Etats-Unis, quant à eux, refuse de relier l’aide iranienne aux Russes au renouvellement de l’accord sur le nucléaire. Ce dernier est donc toujours à l’ordre du jour.