RESULTATS DU BREXIT. VU D’ISRAËL. “La démission de Cameron est très regrettable. C’est un gentleman et un ami véritable d’Israël” a déclaré ce matin le ministre Likoud Gilad Erdan. Le Conservateur Boris Johnson, qui pourrait prendre sa suite est aussi un ami d’Israël. (A.J)
Avec 51,9% des voix, la victoire des partisans du Brexit est nette: il y a près d’un million de voix d’écart. Les journaux israéliens étaient, avant le vote, et de manière écrasante contre le Brexit et en faveur du « rester ». Un sondage de Jewish Chronicle conduit en mai montrait que 49 % des juifs anglais voulaient rester dans l’UE. Un peu plus d’un tiers des sondés (34 %) soutenait le Brexit.
Pour le Jérusalem Post, si le résultat de ce referendum aura d’importantes conséquences dans le pays et en Europe, il n’aura qu’un impact mineur en Israël.
Selon Actualité Juive : “L’historien Geoffrey Alderman a posé clairement la question: « Brexit serait-il bon pour nous les juifs ? ». Après avoir rappelé qu’il avait été favorable par le passé au maintien de son pays dans l’Union Economique Européenne pour des raisons économiques justement, il concluait, après avoir passé en revue divers arguments : « Mais en fin de compte, Brexit est une question de souveraineté. En tant que juif religieux, je prie pour le bien être de cette nation. Et c’est pour cela que je voterai pour Brexit… ».
Dans le clan des Anti-Brexit, Moshe Kantor, le président du Congrès Juif Européen, qui vit à Londres, a justifié, quant à lui, son approche par des raisons économiques, craignant des répercussions très négatives sur les marchés en cas de sortie de l’Europe”.
DANS THE TIMES :”Beaucoup de juifs ont été horrifiés de voir leur bête noire, le politicien George Galloway, agressivement anti-Israël, rejoindre Nigel Farage de l’UKIP sur scène pour soutenir les arguments du Brexit.
En privé, beaucoup de juifs ont le sentiment qu’une campagne soutenue par ces deux hommes est quelque chose dont ils souhaitent s’éloigner le plus possible. Cela a continué à être le cas, malgré l’implication de certains politiciens « amicaux envers les juifs » dans ce camp, comme le maire sortant de Londres, Boris Johnson, et le secrétaire à la Justice, Michael Gove”.
AUTRES SOURCES. Selon un analyste Manfred Gerstenfeld avant le vote : “Le gouvernement israélien, au contraire, s’est sagement tenu à l’écart du débat sur le Brexit. Cependant, une ONG israélienne, Regavim, s’est associée à des expats britanniques anonymes vivant en Israël, pour mettre sur pied une campagne internet afin de soutenir le Brexit”.
“Il n’y a que de très rares personnalités qui ont déclaré publiquement que leur point de vue sur le Brexit est déterminé par leur judéité ou par leur attitude envers Israël.
L’éditorialiste et auteure Mélanie Phillips a écrit : « Je suis en faveur de la sortie de la Grande-Bretagne de l’UE, afin qu’elle puisse redevenir à nouveau une nation démocratique et gouvernée uniquement par elle-même.
Je crois aussi que ce serait dans l’intérêt des Etats-Unis, d’Israël et de l’Europe elle-même, sil’Union Européenne devait éclater ». Elle ajoutait : « Les migrations incontrôlées, l’Islamisation et l’absence de la moindre capacité de rendre responsables les dirigeants de l’UE, ont provoqué une aliénation massive dans l’opinion publique européenne des principaux courants politiques”.
SELON L’ARCHE. Le Jewish Chronicle est une institution au Royaume-Uni. Depuis trois ans, il est passé du quartier de Fleet Street, carrefour financier et emblème de la City, à Golders Green, qui est un peu à la ville de Londres ce qu’était naguère le Marais pour Paris. Il a suivi la pente de toute la presse écrite.
Le Brexit ? Le JC en parle, bien entendu. Ce n’est pas une question qui a trait aux juifs ou à Israël, mais il est certain qu’elle affectera durablement l’avenir. Sept rabbins ont été invités à donner leur position dans les colonnes du journal. Ils évoquent les retombées économiques, les liens tissés par l’Europe avec Israël, les questions de la cacherout, de l’abattage rituel, de la circoncision, et concluent tous les sept que pour les juifs il vaut mieux rester au sein de l’Union européenne. Le magazine prendra-t-il position ?
RESULTATS SELON LE FIGARO (1)
Si Londres, l’Ecosse et l’Irlande du Nord ont massivement voté pour rester dans l’UE, la plupart des régions de l’Angleterre se sont fortement prononcées pour sortir. C’est le cas de l’Est, à 56,7%, de l’East Midlands (au centre du pays, avec 58,4%, du West-Midlands à 59,1%, du Nord-Est, avec 58,6%, du Yorkshire et Humber (nord du pays), à 58,3%, du Nord-Ouest à 53,8% et du Sud-Est à 52,2%. Londres a voté à 59,9% pour le « Remain », ainsi que l’Ecosse avec une très large majorité de 62% et l’Irlande du Nord à 55,7%. En revanche, le pays de Galles a voté pour le Brexit à 52,5%.
Une sortie de l’UE va “perturber fortement” les marchés, estime l’association bancaire internationale
Les marchés financiers et l’économie seront fortement perturbés à court-terme par la décision des Britanniques de quitter l’Union européenne, a prévenu vendredi l’IIF, l’association bancaire internationale qui réunit des acteurs de la finance ( (banques, fonds privés, assureurs, banques centrales, fonds souverains), en demandant aux politiciens de clarifier la situation rapidement.
“La portée exacte de l’impact économique et sur les marchés financiers du Brexit ne sera pas claire avant un moment, mais il est certain qu’il sera très perturbateur à court terme et qu’il pèsera sur la croissance économique et l’emploi à plus long-terme, particulièrement au Royaume-Uni”, a affirmé Tim Adams, PDG de l’IIF dans un communiqué.
Le Brexit “peut devenir une opportunité”, pour le chef de la délégation PS au Parlement européen
“Les Britanniques ont finalement dit non à l’Europe. C’est bien sûr un échec mais cela peut devenir une opportunité, a déclaré Marc Tarabella, chef de la délégation PS au Parlement européen. Un échec parce que le projet européen tel qu’il est ne convainc plus les foules, un échec aussi pour David Cameron qui, pour se faire réélire, a ouvert une boîte de Pandore qu’il n’a jamais réussi à refermer. Mais c’est aussi une opportunité : celle de recommencer l’ouvrage sur de bonnes bases en réformant profondément les règles de fonctionnement et les institutions européennes, avec les États membres vraiment motivés par le projet, et en évitant de proposer une Europe à la carte”.
“De toute façon, nous ne pouvions plus rester avec une Grande Bretagne qui a un pied dedans et un pied dehors. Si tu veux participer à la stratégie de l’équipe, tu montes sur le terrain et tu participes plutôt que de crier tes consignes confortablement assis dans les tribunes”, a ajouté l’Eurodéputé.
Le Brexit, un voyage en terra incognita
Une procédure de retrait de l’UE a bien été prévue dans les traités: il s’agit de la “clause de retrait” (article 50) introduite par le traité de Lisbonne (2009). Une fois la décision prise, Londres devrait négocier – pendant deux ans maximum – un “accord de retrait”, conclu au nom de l’Union par le Conseil de l’UE (qui réunit les 28 États membres), à une majorité qualifiée, après approbation du Parlement européen.