Après des dizaines d’années d’absence de contacts, le Parti de la Liberté d’Autriche (FPÖ) et la communauté juive officielle autrichienne ont convenu du principe d’une feuille de route pour normaliser leurs relations. Les représentants de la communauté juive, Oskar Deutsch (président actuel) et Ariel Musicant (ancien président) ont rencontré le président du FPÖ, Heinz-Christien Strache et ont notamment posé comme exigence que ce parti d’extrême-droite se débarrasse clairement et définitivement de ses scories antisémites et néonazies.
Heinz-Christian Strache avait effectué un voyage en Israël il y a quelques mois à l’invitation de députés du Likoud mais n’avait pas eu de contacts officiels avec les dirigeants de l’Etat qui refusent toujours des contacts avec ce parti. Il avait effectué une visite à Yad Vashem où il avait fermement condamné toute forme d’antisémitisme ainsi que le boycott d’Israël “qui rappelle des époques sombres de l’Histoire”. Il avait aussi souligné que son parti avait évolué idéologiquement et n’avait plus rien à voir avec celui qui était dirigé jusqu’en 2005 par Jörg Haider, nostalgique du IIIe Reich, mort dans un accident de voiture.
Ce nouveau développement entre ce parti et la communauté juive autrichienne pourrait à terme avoir des effets sur l’attitude officielle d’Israël face à cette formation. Heinz-Christian Strache est très pro-israélien et rappelle régulièrement qu’Israël est un bastion contre l’Islam conquérant, que Strache dénonce régulièrement et qui est l’un des thèmes centraux de la plateforme politique du FPÖ. Il s’est déjà engagé à exclure de son parti quiconque aura tenu des propos antisémites, antisionistes, racistes ou négationnistes.
Tant Strache que les représentants juifs ont convenu qu’il s’agira d’un processus lent, comme cela s’était passé pour le parti néo-fasciste italien MSI de Gianfranco Fini. Ariel Musicant a demandé aux Israéliens de “faire preuve de patience et ne pas ruer dans les brancards dès qu’un représentant du FPÖ effectue une visite en Israël”.
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