Le conflit israélo-palestinien se répercute avec violence sur certaines firmes qui ont tenté de “l’ignorer”. Sodastream se trouve dans une histoire impossible. Difficile de savoir vraiment ce qui est vrai et ce qui est faux dans le tourbillon d’infos qui se contredisent. Ce qui est certain : les larmes des employés licenciés sont bien réelles. (DR)
Libération et AFP : “SodaStream, multinationale israélienne fabriquant des appareils de gazéification de boissons, s’est séparée lundi de ses derniers employés palestiniens travaillant dans son usine de Lehavim (sud).
Les autorités auraient refusé de prolonger au-delà du 29 février leurs permis de travail en Israël, où la compagnie s’est relocalisée à la suite d’une campagne internationale de boycott, son ancienne usine étant située dans une colonie de Cisjordanie occupée.
«Malheureusement, c’est leur dernier jour dans la compagnie», a dit Maayan Nave, un porte-parole de la société. Aucune explication précise n’a été obtenue des autorités israéliennes quant au refus de prolonger les permis de travail.
Ces 74 employés palestiniens étaient venus travailler en Israël après que SodaStream ait décidé d’y relocaliser son usine de Maale Adoumim, établie dans une des plus grandes colonies de Cisjordanie, territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967. La colonisation israélienne des Territoires palestiniens est considérée comme illégale au regard du droit international.
La querelle avait gagné une attention internationale considérable début 2014 quand l’entreprise s’était offert les services de l’actrice américaine Scarlett Johansson pour sa promotion. L’artiste avait elle aussi essuyé les critiques du mouvement international BDS qui qualifiait alors SodaStream de «profiteur de l’occupation» israélienne.
L’entreprise avait fini en octobre 2015 par fermer son usine de Maale Adoumim, qu’elle qualifiait de «modèle d’intégration», pour la relocaliser à Lehavim. Cinq cents Palestiniens avaient perdu leur emploi et seuls 74 avaient pu suivre en Israël, selon la direction. Des centaines d’Israéliens ont été recrutés pour faire tourner ce qui est plus grande usine du groupe, où travaillent 1 200 personnes.
«On formait une famille»
En quittant l’usine lundi, un des 74 derniers ouvriers palestiniens, Anas Abdul Wadud Ghaïth, essuyait les larmes derrière ses lunettes. «On formait une famille. Je suis triste parce que je quitte mes amis», a confié le jeune homme de 25 ans dont quatre années passées chez SodaStream. «Il n’y a pas d’espoir en Palestine, et pas beaucoup de travail», a-t-il ajouté.
Quelques centaines de salariés de l’usine de Lehavim ont manifesté contre l’attitude du gouvernement israélien et formé un signe de paix en solidarité avec leurs anciens collègues. Le COGAT, organe du ministère de la Défense chargé de coordonner les activités israéliennes dans les Territoires, n’a pas fourni d’explication sur le non-renouvellement des permis.
«Le COGAT a pris de nombreuses mesures pour aider l’usine, il a fourni des permis provisoires à des centaines de travailleurs au cours de l’année et demie écoulée pour rendre le transfert possible», s’est-il borné à souligner dans un communiqué.
«La faute du gouvernement»
Selon le COGAT, 58 000 Palestiniens possèdent des permis pour travailler en Israël, et 27 000 autres pour des entreprises israéliennes dans les colonies de Cisjordanie. Ces salariés gagnent en général mieux leur vie que dans des entreprises palestiniennes. Les défenseurs de la cause palestinienne font cependant valoir que les Palestiniens n’ont souvent pas d’autre option que de travailler dans les colonies, étant donné le marasme de l’économie palestinienne, dû en partie selon eux aux restrictions israéliennes.
Maayan Nave, le porte-parole de SodaStream, a dit ne pas croire que le gouvernement ait voulu sanctionner le fait que l’entreprise ait cédé aux pressions du BDS. Il a assuré que la compagnie continuerait à se battre pour obtenir des permis pour les Palestiniens.
Le PDG de SodaStream, Daniel Birnbaum, a, lui, affirmé que «le BDS n’a rien à voir avec ça», martelant: «c’est la faute du gouvernement». Le gouvernement «est incapable de surmonter sa propre bureaucratie et son propre entêtement pour résoudre cette énorme difficulté: permettre à 74 gens bien de continuer à faire ce qu’ils faisaient jusqu’alors», a-t-il dit”. (AFP)
Dan Rosh http://www.israelvalley.com/news/2016/03/02/49326/le-choc-sodastream-israel-les-palestiniens-renvoyes-chez-eux
Si ce n’est pas là faute de BDS, alors on se demande pourquoi il est parti de Mamie Adoumim. Il pleure pour 74 employés, il n’a pas l’air d’avoir beaucoup pleuré sur les 500 qu’il a laissés derrière lui. De toutes façons, peu lui importe, dans le Negev aussi, il a un vivier de travailleurs potentiels à bon marché, les Bédouins.