Cinquante après l’assassinat de 11 athlètes israéliens aux Jeux Olympiques de Münich par des terroristes palestiniens, le gouvernement allemand a décidé d’ouvrir les archives concernant ce drame.
Cette décision intervient après que les proches des victimes ont enfin obtenu, après des dizaines d’années de combat, des excuses officielles et des indemnités de la part du gouvernement allemand.
Pendant de nombreuses années après le massacre, le Comité Olympique et l’Allemagne ont refusé d’affronter leurs responsabilités dans ce drame.
Dès les premiers Jeux Olympiques après Münich, les familles ont demandé au Comité Olympique d’organiser une cérémonie à la mémoire de leurs proches sans obtenir satisfaction.
A l’occasion des 40 ans du massacre, en 2012, alors que les Jeux Olympiques doivent se tenir à Londres, une campagne mondiale est lancée afin de convaincre le Comité Olympique de consacrer une minute de silence à la mémoire des athlètes israéliens, lors de la cérémonie d’ouverture. L’idée rencontre un écho favorable auprès de très nombreuses personnalités publiques dont le Président américain de l’époque, Barak Obama.
Et pourtant, le CIO refuse. L’ambassade d’Israël à Londres organisera sa propre cérémonie à laquelle participeront des représentants du Comité Olympique mais cela n’ira pas au-delà. Par ailleurs, chaque année au moment de la hazkara des athlètes, une cérémonie a lieu au pied du monument dressé à la mémoire des onze athlètes, à Tel Aviv, à laquelle prend part une délégation du CIO.
Il faudra attendre 2016 et la présidence de l’allemand Thomas Bach à la tête du CIO, pour qu’une cérémonie soit organisée pendant les Jeux Olympiques de Rio, dans le village olympique.
La minute de silence réclamée par les familles des victimes aura lieu, pour la première fois, aux Jeux Olympiques de Tokyo, en 2021, en pleine crise sanitaire, dans un stade clairsemé. Ilana Romano et Anki Spitzer, deux veuves de Münich avaient été conviées par le Comité Olympique en tant qu’invitées d’honneur ainsi que Hili Tropper, le ministre israélien de la Culture et des Sports.
Dans l’annonce de l’accord autour des dédommagements des familles des victimes, l’Allemagne endosse, 50 ans plus tard, sa part de responsabilité.
Ces jours-ci, la vice-ministre allemande de l’Intérieur et le conseiller personnel du Chancelier allemand, sont en Israël. Ils ont rencontré dans les bureaux du comité olympique à Tel Aviv Ilana Romano, la veuve de l’haltérophile Yossef Romano, z’l, et Anki Spitzer, la veuve d’Andrei Spitzer, l’entraineur d’escrime.
Les représentants du gouvernement allemand sont venus présenter aux familles des victimes les prochaines étapes après les excuses officielles et le versement des dédommagements. Les archives relatives au massacre des Jeux Olympiques de 1972 vont être ouvertes. Une équipe d’historiens allemands et israéliens vont travailler ensemble dessus.
L’Allemagne créé ainsi, 50 ans après, les conditions pour travailler sur cet épisode douloureux de l’histoire commune entre les deux pays et pose les bases d’une culture du souvenir. Le gouvernement allemand reconnait avoir adopté la mauvaise attitude face aux familles des victimes pendant toutes ces années et a, enfin, décidé de reconnaitre leur douleur. »Nous voulons étudier les événements et réfléchir à la manière de perpétuer la mémoire des victimes », a reconnu le conseiller du Chancelier allemand.
De leur côté les proches des victimes ont déclaré que, pour eux, »le combat est terminé », une phrase qu’ils ont attendu de pouvoir prononcer pendant 50 ans et qui contient toute la douleur et la tristesse qu’ils ressentent depuis la disparition tragique de leurs proches. »Toutes les familles sont très émues de voir que notre dernière requête a été acceptée avec l’ouverture des archives. C’était la chose la plus importante. Nous le devons aux victimes assassinées et à l’histoire », a déclaré Anki Spitzer.
La RFA avait montré l’ignominie de ses dirigeants leur lâcheté, dans son duo meprisable avec le CIO.