Le combat aura duré 50 ans. L’Allemagne a autorisé le versement de dédommagements aux familles des athlètes israéliens assassinés lors des Jeux Olympiques de Münich en 1972.
Pendant de nombreuses années après le massacre, le Comité Olympique et l’Allemagne ont refusé d’affronter leurs responsabilités dans ce drame.
Dès les premiers Jeux Olympiques après Münich, les familles ont demandé au Comité Olympique d’organiser une cérémonie à la mémoire de leurs proches sans obtenir satisfaction. Elles ont également entamé des démarches pour ouvrir les archives relatives au déroulé des événements, obtenir des excuses officielles et un dédommagement financier.
A l’occasion des 40 ans du massacre, en 2012, alors que les Jeux Olympiques doivent se tenir à Londres, une campagne mondiale est lancée afin de convaincre le Comité Olympique de consacrer une minute de silence à la mémoire des athlètes israéliens, lors de la cérémonie d’ouverture. L’idée rencontre un écho favorable auprès de très nombreuses personnalités publiques dont le Président américain de l’époque, Barak Obama.
Et pourtant, le CIO refuse. L’ambassade d’Israël à Londres organisera sa propre cérémonie à laquelle participeront des représentants du Comité Olympique mais cela n’ira pas au-delà. Par ailleurs, chaque année au moment de la hazkara des athlètes, une cérémonie a lieu au pied du monument dressé à la mémoire des onze athlètes, à Tel Aviv, à laquelle prend part une délégation du CIO.
Il faudra attendre 2016 et la présidence de l’allemand Thomas Bach à la tête du CIO, pour qu’une cérémonie soit organisée pendant les Jeux Olympiques de Rio, dans le village olympique.
La minute de silence réclamée par les familles des victimes aura lieu, pour la première fois, aux Jeux Olympiques de Tokyo, en 2021, en pleine crise sanitaire, dans un stade clairsemé. Ilana Romano et Anki Spitzer, deux veuves de Münich avaient été conviées par le Comité Olympique en tant qu’invitées d’honneur ainsi que Hili Tropper, le ministre israélien de la Culture et des Sports.
Dans l’annonce de l’accord autour des dédommagements des familles des victimes, l’Allemagne endosse, 50 ans plus tard, sa part de responsabilité.
”L’accord contient une enquête sur les événements par le biais d’une commission d’historiens allemands et israéliens, une accessibilité suivant la loi aux documents, une prise de responsabilité politique de la part du gouvernement, de l’Etat de Bavière et de la ville de Münich.
Ainsi, l’Allemagne honore son lien particulier avec Israël et ses devoirs historiques envers les victimes et leurs proches. Elle créé ainsi, 50 ans après, les conditions pour travailler sur cet épisode douloureux de notre histoire commune et pose les bases d’une culture du souvenir”.
Les familles des victimes, qui avaient déclaré boycotter les cérémonies du 50e anniversaire en l’absence d’accord autour des dédommagements et de la prise de responsabilité de la part de l’Allemagne, ont désormais annoncé qu’elles seraient présentes le 5 septembre.