Avec l’autorisation de ”Shabbaton”, d’après un article de Liat Choukroun
Âgée de 34 ans, divorcée et mère de trois enfants, Naama ressentit qu’elle était mûre pour franchir le pas : devenir mère porteuse. Après avoir fait des recherches sur des forums Internet sur la gestation pour autrui, elle finit par trouver un couple qui souhaitait avoir un enfant et recherchait une mère porteuse. Dès le lendemain, le couple se rendit de Tel-Aviv au domicile de Naama sur le Golan et le contact fut instantané. Au bout d’un an et demi, naquirent des jumelles.
« À l’époque je ne croyais pas dans les agences de courtage. Il me semblait illogique qu’un couple doive payer pour ce genre d’opérations, alors nous avons fait cela entre nous. Mais à posteriori, je pense qu’il est mieux de se faire accompagner dans ce genre de processus. Aujourd’hui, il existe des groupes Facebook pour mères porteuses avec des centaines de participantes impliquées ou de personnes qui s’y intéressent. On y obtient des informations précises de la part de personnes expérimentées. Ce soutien est très important. J’ai dû prendre toutes les décisions par moi-même ».
Ma sœur également le veut
Shani Davidovitz, qui avait suivi le processus entrepris par sa sœur Naama n’y était pas restée insensible : « Comme elle, je me suis dit pourquoi ne pas faire cela d’autant plus que j’ai des grossesses et des accouchements faciles. J’avais donc de bonnes raisons de dire oui et très peu pour refuser ! » indique-t-elle.
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Shani, âgée de 31 ans, habite Nofei Perat, elle est mariée à Amihaï et mère de trois enfants. La première fois qu’elle a pensé à devenir mère porteuse, son mari a eu peur, elle aussi un peu d’ailleurs et elle avait abandonné l’idée. Mais six mois plus tard, elle vit un post sur Facebook à propos d’un couple qui recherchait une mère porteuse, et l’idée refit surface. Cette fois-ci, son mari était plus détendu mais souhaitais conditionner son accord à un avis médical. Le médecin donna un avis favorable et leur certifia que la gestion pour autrui ne comprenait aucun risque différent ou supérieur à n’importe quelle autre grossesse et que par ailleurs, cet acte était louable.
En Israël, le processus de gestation pour autrui est très bien encadré par le ministère de la Santé. Il existe une commission qui doit donner un accord préalable avant même que la mère porteuse ne fasse connaissance avec un couple demandeur potentiel. Ce contact ne se fera ensuite qu’après des examens médicaux et avis favorables, des tests psychologiques subis par la mère porteuse autant que par le couple demandeur, un certificat délivré par la police, etc. Il est possible de faire connaissance avec des couples de manière indépendante ou par le biais d’intermédiaires dont certaines sont elles-mêmes mères porteuses ou l’ont été.
Ne dites pas « mère porteuse »
Pour tout ce qui touche à la sémantique, le domaine de la gestation pour autrui est très précis. Il n’y a pas de concept de « mère porteuse », car elle n’est pas la mère !
Pour Shani, le chemin s’avéra plus complexe qu’à l’habitude. « J’étais persuadée qu’il n’y aurait pas de problèmes. Mais j’ai passé un processus, puis un autre, et la grossesse ne prenait pas. Chaque échec est ‘quadruplé’. Ce n’est pas simple de se mesurer à une déception quadruplée, votre embryon ne survit pas, vous devez vous faire opérer et tout recommencer.
C’est lors de la troisième tentative que la grossesse marcha enfin et que nous avons poussé un soupir de soulagement ». Mais à la huitième semaine l’embryon tomba, et Shani commença à reconsidérer la question : « J’ai commencé à me poser des questions comme ‘Est-ce que j’aurai la force de continuer ?’ Cela commençait à prendre beaucoup plus de temps que ce nous avions imaginé, et de nombreuses questions surgissaient. Mais avec beaucoup de foi et le soutien de mon mari, j’ai rassemblé mes forces et j’ai tenté un quatrième essai. Et Dieu merci, ça a marché cette fois-ci ! La joie prend alors le dessus et les craintes s’estompent peu à peu ».
Ce bébé n’est pas le vôtre
Comment expliquer cela aux enfants ?
« Nous avons dit à nos enfants que nous avions des amis que ne pouvaient pas mettre d’enfant au monde car l’utérus de la femme ne fonctionne pas comme il faut, et qu’ils avaient demandé notre aide. Nous leur avons dit que c’est comme si une voisine voulait préparer un gâteau, mais son four étant en panne nous allons cuire le gâteau dans notre four. Mais lorsque le gâteau sera cuit, il nous sera interdit d’en manger et nous devrons le rendre à notre voisine. C’est la même chose avec le bébé, lorsqu’il sera né, nous le rendrons à ses parents », explique Shani. « Après quelques jours », ajoute-t-elle, « mon fils de 8 ans m’a dit : ‘Maman, quel plaisir pour toi que tu puisses accomplir une mitsva si belle, moi je ne pourrai jamais faire la même chose !’Quand votre fils vous dit une chose pareille, vous comprenez que vous avez fait le bon choix. Les enfants ont été entièrement associés au processus et ont même rencontré le couple de demandeurs lors de ma grossesse ».
Shani et Amihaï (photo famille)
Quelle différence y avait-il entre vos grossesses et celles de votre gestation pour autrui ?
« Pour être une mère porteuse il faut une véritable discipline de travail : il faut se rendre aux examens, manger et dormir sainement, préserver son corps », explique Naama. « Tout ce qui m’importait dans les tests était que les résultats soient normaux. Lorsque j’allais faire les tests pour mes propres enfants, j’étais très curieuse de connaître les résultats, ce qui n’était pas produit lors ma gestation pour autrui. L’important était qu’ils soient juste en bonne santé ».
« Il n’y a pas d’attache », insiste-t-elle : « Lorsque j’étais en salle d’accouchement et qu’à un moment donné j’ai craqué et j’ai demandé à accoucher par césarienne, ils m’ont dit : ‘Mais vous êtes tout à fait capable (d’accoucher normalement) !’ Je leur ai répondu : ‘Non, je ne le suis pas ! Les fœtus ne me connaissent pas et je ne les connais pas, je ne vais pas y arriver ! Il n’y a pas de lien entre nous’. Lorsque je mets un enfant au monde, je lui parle et il sort, parce qu’il veut me voir et moi aussi je veux le voir ! Mais là, il n’y a pas de lien ».
« On m’a souvent demandé comment je peux donner un bébé que j’ai fait ? Lorsque vous mettez un bébé à vous au monde, vous l’imaginez dans vos bras, vous imaginez comment il va influencer votre foyer, à qui il va ressembler. Mais lorsque vous êtes mère porteuse, la seule image que vous avez en tête est celle de l’enfant dans les bras des parent demandeurs. Donc, lors de l’échographie, ce qui se dessine sur l’écran a moins d’importance pour vous que la réaction qu’auront les parents. Quand tous les examens sont en ordre, vous êtes heureuse pour eux. La conscience que ce bébé n’est pas le vôtre est très claire ».
Le plus proche de Dieu
Le bébé de Shani est né à la 41e semaine de grossesse, une semaine atypique par rapport à ses grossesses précédentes. « C’était un accouchement rapide et agréable. Mon mari me tenait une main, et la future maman me tenait la deuxième. Un merveilleux bébé fille est né. Ils ont coupé le cordon ombilical et le bébé est tout de suite passé dans les bras de la mère demandeuse », se rappelle-t-elle.
« Après quelques instants, le père nous a rejoints et l’image que j’avais dans ma tête durant toute ma grossesse, celle de ce couple de parents tenant un enfant, s’est réalisée devant mes yeux », dit-elle. « Après l’accouchement, nous sommes restés un moment à rire et pleurer en même temps, et au bout d’une heure, les parents et le bébé sont montés en maternité, et moi dans l’unité de gynécologie.
Chez Naama, les jumelles n’ont pas été remises aux parents immédiatement après leur naissance. Elle avait accouché sous césarienne alors que les parents attendaient de l’autre côté de la cloison. « Dans mon programme d’accouchement, j’avais écrit que je voudrai voir les enfants, leur dire au revoir puis les remettre aux parents. C’est ce qui s’est passé. C’est un peu plus tard que j’ai rencontré les parents et les jumelles à l’hôpital. Et même lorsque je les ai vues, je n’ai pas ressenti un lien particulier avec les deux bébés. Nous sommes en contact avec des photos mais je ne ressens pas actuellement le besoin de les voir » explique-t-elle, rajoutant : « Voir les parents avec les bébés est un grand bonheur et une énorme satisfaction. »
« Amener de la vie dans ce monde c’est être le plus proche possible de Dieu, c’est une sensation puissante et rare » dit Shani. « J’achève ces jours-ci mon congé de maternité, une période durant laquelle je me suis remise et j’ai réalisé, autant que faire se peut, cette merveilleuse expédition que nous avons réalisée. J’ai la chance de voir le bébé grandir dans les bras de ses parents, de voir leur bonheur, et il n’y a rien de comparable à cela. Aujourd’hui, je peux dire que j’ai autant reçu que ces parents ».
Ce n’est pas pour l’argent
Comment la mère porteuse est-elle perçue dans la population religieuse ?
« Le monde religieux ne connait pas assez bien celui de la gestation pour autrui. J’appelle vraiment les rabbanim à étudier en profondeur cette question et à en parler, parce qu’il y a de très nombreux couples religieux mais aussi des mères porteuses religieuses qui cherchent des solutions selon la halakha mais n’en trouvent pas », répond Shani qui estime que jusqu’il y a dix ans, les femmes mariées ne pouvaient pas être mères porteuses pour des raisons halakhiques. Mais après une décision du rav Shlomo Amar et du rav Ovadia Yossef, les femmes religieuses ont pu entamer un processus de gestation pour autrui, et depuis lors, de plus en plus de femmes religieuses entrent dans ce monde.
Parlons d’argent …
« Il est impossible de faire de la gestation pour autrui pour des raisons économiques. C’est un processus qui est complexe et l’argent ne doit pas entrer en ligne de compte. Il doit y avoir une autre motivation. Pour moi, c’était la réalisation d’un rêve. Il y a des critères très clairs décrétés par le ministère de la Santé, il y a aussi un tarif très précis pour chaque cas de figure, par exemple en cas de fausse couche à telle ou telle semaine, en cas d’accouchement d’un mort-né, d’accouchement par césarienne, en cas de jumeaux, examens médicaux supplémentaires et même pour la manière dont l’argent doit être remis. Tout est très clair.
Et qu’en est-il de ceux qui dénoncent une exploitation du ventre de la femme ?
Naama : « En Israël exploiter des mères porteuses est impossible. Il y a une supervision très stricte de la part du ministère de la Santé durant tout le processus. Il s’agit de presque une année de vérifications très intensives et il n’y a pas de risque d’exploitation. Ceux qui affirment qu’il y a exploitation n’ont pas étudié la situation sérieusement et il est regrettable qu’ils provoquent une mauvaise réputation à cette méthode car il s’agit du moyen le plus beau et le plus ultime de procurer des enfants à des couples qui ne peuvent pas en mettre au monde. Pour moi, il est important qu’une femme qui envisage cette formule prenne d’abord le temps de bien étudier la question et ne réfléchisse pas superficiellement. Au moment où l’on prend la décision, il faut aller vers des endroits sûrs et sous contrôle » conclut-elle.
Photo à la une : Naama et ses enfants (crédit: Israël Sionov)
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Je n’ai rien contre les Sœurs Porteuses….
Mais quelques parts , ça me laisse un goût Amer….
Cela ressemble à une batterie de poules pondeuses ( je m’excuse pour la comparaison )
Alors qu’il y a d’autres possibilités tout en sauvegardant la Dignité du Couple….
Dans le temps en Algérie famille juive il y avait un genre particulier pour faire élever un enfant dans les familles mariés bien entendu , lorsque qu’un oncle et une tante n’arrivait pas à avoir un enfant , il était fréquent qu’une des sœurs ayant déjà beaucoup enfanté donnait un fils ou fille à être élevée chez sa sœur ou frère, ce couple stérile élevait ce nouveau né comme leur propre enfant, les familles habitant les unes à côté des autres , se voyant souvent et se faisaient une confiance absolue, c’était une bonne solution naturelle, je pense que cela a toujours existé, nous n’avons rien inventé, aujourd’hui les mères porteuses est un plus mais cela doit être bien encadré juridiquement c’est mon avis ….
C’est un geste altruiste comme aucun autre !!! Maiis … il faut que le sperme et l’ovule proviennent des 2 parents biologiques , donc dans le cas ou la femme du couple a un utérus malade !! L’enfant biologique sera forcément l’enfant du couple !!! La mère porteuse a autant plus de mérite , sachant qu’elle ne pourra jamais revendiquer quoi que ce soit !!!
Et si le couple veut récompenser la porteuse, c’est une affaire secrète entre EUX !!!!
ENCORE BRAVO à la Femme porteuse !
@ Marco
Non ce n’est pas pareil !! ce n’est pas l’enfant biologique du couple ! en cas de mésentente , l’enfant peut être retiré !!! C’est juste du parrainage plus sophistiqué !!!!