Rien ne peut mieux expliquer la montée du populisme que la colère du peuple. Rien ne peut mieux expliquer la colère du peuple que le sentiment d’injustice que celui suit ressent, confusément ou clairement, au regard de l’actualité et de son traitement. Le succès du populisme a également peu à voir avec la figure souvent caricaturale de ses leaders mais tout avec la manière dont les médias dominants les défigurent. Quelques exemples puisés dans l’actualité immédiate vont suivre pour expliquer l’exaspération populaire en gestation de populisme.
Donald Trump est le plus caricaturé des leaders populistes. La dernière campagne dont il a fait les frais, alimentée par la presse démocrate, est la manière caricaturale, maladroite et excessive avec laquelle il a traité des femmes parlementaires fraîchement américanisées. Entre autres amabilités, le président peroxydé les a invitées à retourner d’où elles venaient. C’est dans ce contexte que l’Obs a cru devoir titrer: «Donald Trump crache de nouveau son venin sexiste sur une élue démocrate».
Le problème, c’est que l’hebdomadaire, à l’instar de l’ensemble de la presse convenue, se garde bien d’expliquer les causes de l’ire présidentielle. Cependant, le petit peuple les connaît pour les avoir apprises de manière souterraine, puisqu’il est désormais difficile de pouvoir tout cacher.
En l’espèce, la colère trumpienne à l’égard de la parlementaire Ilhan Omar, d’origine somalienne, a pour prétexte ses nombreuses déclarations que la presse antiraciste aurait dû morigéner si elle avait été honnête. C’est ainsi, puisées dans son florilège, qu’après avoir mis en question la loyauté des juifs américains, Madame Omar, que l’on ne voit jamais en cheveux, a cru bon de déclarer: «Puisse Allah éveiller les gens sur ce démon Israël!». Plus récemment encore, et dans l’indifférence de l’antiracisme de gauche institutionnel, la parlementaire a souhaité voir les Américains «plus précautionneux à l’égard des blancs en raison des méfaits qu’ils commettent». Force est également de constater que les parlementaires démocrates ont réagi à ces déclarations ouvertement racistes au mieux avec une admonestation paternaliste, au pire avec une indulgence extrême.
Dans le même temps, les succès remportés par Trump sur le front de l’immigration: assistance mexicaine renforcée, accord avec le Guatemala, budgétisation du mur accordée par la Cour Suprême, étaient traités avec une bien plus grande discrétion. Si le peuple ne dit rien, il le voit bien.
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Me Gilles-William Goldnadel