12e sur la liste du parti Shass, Yossi Taïeb est le seul candidat francophone aussi bien placé pour les élections. Il sillonne le pays pour mobiliser les électeurs afin de permettre à son parti d’obtenir un, voire deux mandats supplémentaires.
Nous sommes à moins de deux semaines des élections législatives. Quelles sont les attentes et les aspirations du parti Shass en perspective de ce scrutin ?
Yossi Taïeb : Notre priorité sera de veiller à préserver au mieux les valeurs juives de notre société. Nous devons mobiliser toutes nos forces vives pour éviter que Liberman ou Gantz et Lapid, hostiles à notre tradition religieuse, ne se retrouvent au pouvoir le 3 mars prochain. Le seul moyen pour y parvenir est de totaliser 61 mandats avec la Droite et les partis orthodoxes. De manière plus spécifique nous aspirons à ce que le parti Shass soit plus fort pour être garant du respect social ; favoriser une meilleure intégration pour les olim, et tout cela sous la conduite renouvelée de Binyamin Netanyahou.
Pourquoi avoir réaffirmé votre soutien à Netanyahou ?
Y.T. : C’était nécessaire car notre leader Arié Derhy qui a été l’initiateur, au lendemain des dernières élections, de ce bloc de Droite, a constaté qu’il y avait des risques d’effritement du bloc y compris au sein du Likoud, et que cela pourrait porter préjudice à la Droite en général et aux partis orthodoxes en particulier. Cet engagement renouvelé montre aussi clairement à l’électorat le rapport des forces actuelles et prouve que sans la liste arabe unifiée Bleu Blanc n’a pas de gouvernement. L’idée a été cette fois encore d’Arié Derhy.
Quelle est votre stratégie vis-à-vis de l’électorat francophone ?
Y.T. : D’abord il faut rappeler qu’à la veille des secondes élections de septembre dernier, Arié Derhy a fait un pas de plus en direction du public francophone en me faisant progresser de la 15ème à la 12ème place. Il s’agit d’une place réaliste, si l’on tient compte de la loi norvégienne. Nous restons fidèles aux engagements que nous avons pris depuis la première consultation, à savoir que si Shass participe au prochain gouvernement, il réclamera le portefeuille de l’Intégration avec la très ferme intention d’œuvrer à l’amélioration des conditions d’intégration des Olim. Arié Derhy a donné des directives très claires aux quelques 200 élus municipaux à travers le pays afin qu’ils soient très à l’écoute des doléances des olim de France dans leur municipalité. Mais il faut aussi regarder ce qui a déjà été fait : à Netanya, par exemple, grâce au parti Shass une école adaptée au public francophone a été créée, dirigée par le Rav Daniel Abdel’hak et par le rav Itzhak Cohen. Elle n’est pas loin d’afficher complet pour la prochaine rentrée. Grâce au parti Shass des communautés ont pu se doter d’une synagogue digne de ce nom. Pour ce qui est de l’emploi nous travaillons sur des réformes qui avaient été proposées à l’époque par Dov Maimon. Enfin nous œuvrons afin de sensibiliser les candidats à la alya à l’apprentissage de l’hébreu et nous poursuivons notre action en faveur de la reconnaissance des diplômes. Le logement aussi est au cœur de nos préoccupations.
Il avait été question de créer un sein du ministère des cultes un département spécial de rabbins francophones qui recevraient un salaire de l’Etat pour diriger des communautés francophones, un peu sur le modèle des communautés éthiopienne. Qu’en est-il ?
Y.T. : Nous maintenons cet engagement mais il y a un seul problème de taille : l’impasse politique actuelle rend impossible de prendre une telle initiative avant la formation d’un nouveau gouvernement. C’est une raison de plus de se mobiliser pour permettre à la Droite et aux partis religieux de former le prochain gouvernement !
On constate que Shass a, durant cette campagne, mis l’accent sur l’aspect “nationaliste” plus que sur l’aspect social. Pourquoi ?
Y.T. : Nous n’abandonnons pas le dossier social. Loin de là. Nous restons fidèles à nos engagements auprès des couches sociales défavorisées. Nous restons fidèles aux valeurs juives sociales comme le chabbat. Cependant, au-delà de cette préoccupation, il est vrai que la présentation du plan de paix américain a remis sur le devant de la scène le conflit israélo-palestinien et qu’aujourd’hui, nous le disons clairement : Shass est à droite ! D’ailleurs, dès le lendemain de la présentation de ce Deal du siècle, Arié Derhy a été le premier leader politique à se rendre dans la vallée du Jourdain. Nous mettons en évidence notre volonté d’associer la Torah d’Israël avec la Terre d’Israël pour le Am Israël. Et ceux parmi les olim de France qui s’identifient avec ce message peuvent donc aussi voter pour notre parti. Ils ne seront pas
déçus !
Shass est à droite : mort de rire !
Shass roule pour Shass et ne représente ni la droite, ni la Thora (hélas), ni même le Rav Ovadia Yossef zatsal et encore moins les séfarades qui ne respectent pas les mêmes alakhot que nos frères Edout Hamizrah (Irak – Ben Ich Haï).
Bref, je préfèrerai encore m’abstenir que de voter pour un tel parti qui a à sa tête une personne qui a fait plusieurs années de prison !
Shabbat Shalom.
Vivement le prochain sioum Hashass 😉