Nous sommes début juin et les vacances scolaires avancent à grands pas. Alors, vous vous demandez peut-être comment répondre aux demandes de vos enfants lorsqu’ils vous diront qu’ils s’ennuient et qu’ils déclameront la désormais célèbre phrase “Qu’est-ce que je peux faire, j’sais pas quoi faire” ? Vous n’allez tout de même pas les coller devant des écrans toute la journée !
En fait, on devrait d’abord résister à l’envie de les stimuler en permanence. Et si on leur donnait le droit de s’ennuyer? Oui, dans nos sociétés de la performance, tout se passe comme si les enfants devaient être constamment occupés. Mais c’est souvent lorsqu’on s’ennuie qu’on va libérer sa créativité. Et c’est aussi lorsque le cerveau est en mode “détente” qu’on assimile ce qui a été appris auparavant. Bref, on n’est pas obligé de les amener au kanyon/parc d’attraction/zoo/bowling… tous les jours. Je me rappelle cette maman qui m’avait dit que pendant les vacances, elle se retrouvait dans la galère financière : oui, il faut bien sortir avec les enfants l’après-midi, non? Alors, on achète une glace, puis une pizza… Parfois, il y a des tours de manège, et aussi…ça n’a pas de fin.
Mais il existe des solutions: on peut aller au parc et y amener un pique-nique maison. Ceux qui habitent près de la mer peuvent faire la même chose sur la plage. On casse la routine, on est ensemble, on est heureux et ça ne coûte presque rien. Et on comprend qu’on possède l’essentiel.
Si vous avez des ados, vous vous demandez sans doute comment vous allez survivre financièrement à leurs demandes d’argent pour leurs sorties et achats en tous genres. En fait, c’est notre manière de voir qui devrait peut-être changer. Car les vacances sont une formidable opportunité pour les aider à grandir et à devenir plus autonomes. Les ados peuvent travailler sans trop de problèmes dès l’âge de 16 ans, dans des musées, avec les enfants, dans des boutiques… le choix est vaste. Et l’expérience qu’ils vont acquérir est extraordinaire. Ils apprendront la valeur du travail, et feront sans doute bien plus attention à l’argent ainsi gagné que lorsqu’il provient de nous… Ils pourront aussi faire du bénévolat, y faire de belles rencontres… et découvrir quelles forces sont en eux, comme c’est le cas pour tous ceux qui sont madrihim dans des mouvements de jeunesse par exemple. Les vacances comme dévoilement de son potentiel: beau programme, n’est-ce pas?
En fait, la société de surconsommation nous encourage souvent à une certaine passivité qui n’est bénéfique ni à nous, ni à nos enfants.
C’est aussi un des sujets de mon livre “Tout le monde en a un, sauf moi! Libérer nos enfants de la surconsommation” qui est paru il y a trois mois aux éditions Albin Michel.
Je vous invite à une rencontre signature qui aura lieu le mardi 4 juin à 18 heures 30 à la librairie Vice Versa, 1 rue Shimon Ben Shetah à Jérusalem pour y discuter du sujet et vous donner des pistes pour élever des enfants plus libres et plus heureux.
Maintenant que je suis plus intelligente, à la retraite et grand-mère, je sais beaucoup mieux m’exprimer sur ce sujet que dans le passé. En Vacances veut dire aussi vidé des obligations organisées pour vous par le monde extérieur et qui vous empèchent de refléchir: en exécutant tous ces gestes nécessaires pour réussir à garder votre équilibre, votre calme intérieur menacé à chaque moment. Pour se rassurer que la terre continuera toujours à tourner comme aujourd’hui. Par contre ,être vacant veut dire ne compter que sur soi-même pour lutter contre le désespoir,s’il en est, contre les exigences de chacun autour de soi qui ne sont souvent que d’autres égoîstes perdus .La tête vous en tourne et la solution n’est pas de satisfaire chacun en faisant taire sa propre voix. Savoir dire à son (petit-) enfant pendant les vacances : “L’ennui n’est pas une maladie. Il faut que tu apprennes à bien – t’ennuyer.Si tu en as assez, de cet ennui , trouve tout seul à te distraire sans t’avachir pendant des heures devant un écran qui ne t’apportera que désespoir, passivité, nausées et tristesse”. L’homme,à tout âge, étant un être social, qu’il cherche avec (et non chez eux devant les mêmes écrans) les compagnons de son âge à briser son ennui.Tout est possible :ballon, entraide,dialogue,compétition,projet…
Je proposerais pour ces enfants drogués d’écrans , d’écrire ensemble un scénario et de tourner un film avec ces petites boites ,ces portables nécessaires qui les rendent idiots, des isolés aux millions d’amis virtuels. La maison et les vieux habits, le jardin du coin,les rues du quartiers,l’escalier, l’abri ,les magasins vont devenir d’extraordinaires lieux d’aventures cinématographiques et d’imagination.Sans oublier le plus important , y retrouver le sens de la vraie amitié en s’ennuyant ensemble.
Bonnes vacances à tous, aux grands comme aux petits.