En Occident, le populisme avance à grands pas. Mais il fait fausse route et j’espère de tout cœur le voir échouer.
Il n’y a pas de définition commune du populisme. Toutefois, celui-ci comporte toujours, dans une plus ou moins grande mesure, un discours qui dénigre les riches et les puissants tout en faisant l’éloge des gens du peuple. Les populistes attribuent des motivations scandaleusement égoïstes à une élite privilégiée d’exploiteurs avides. Selon eux, il suffirait de mobiliser le peuple pour que celui-ci évince les élites, les remplace et réclame la part qui lui revient.
Le populisme existe à droite comme à gauche. Aux États-Unis, Donald Trump et Bernie Sanders en sont respectivement les figures de proue. À gauche, on insiste habituellement sur la question de l’argent (le mouvement Occupy Wall Street, les milliardaires de Bernie Sanders) alors qu’à droite, on s’en prend à l’influence d’initiés (le mouvement du Tea Party, l’État profond de Bannon). Très occasionnellement, ils s’accordent sur un ennemi commun comme les mondialistes.
Bien qu’il ne soit pas nécessairement en lien avec les théories du complot, le populisme s’y réfère souvent quand celles-ci expliquent habilement comment une minorité aussi infime parvient à bénéficier d’une telle richesse et d’une telle influence. De la même manière, le populisme ne se tourne pas nécessairement vers l’antisémitisme mais la tentation existe en permanence de montrer les Juifs comme des gens riches ou liés les uns aux autres, voire les deux.
Pour ma part, je ne suis pas un populiste. Ce n’est pas aux riches ou aux bureaucrates que je reproche les maux dont nous souffrons mais bien à la Gauche.
Depuis son apparition il y a deux siècles et demi, la Gauche a été le creuset d’idées épouvantables au premier rang desquelles le socialisme mais aussi tant d’autres comme le mythe du bon sauvage, l’égalité surpassant la liberté, le progressisme, l’appareil administratif de l’État, l’origine anthropique du changement climatique, la culpabilité des Blancs, le mariage pour tous et le mouvement « Childfree » (« sans enfants »).
Il ne fait aucun doute que certains milliardaires et sénateurs épousent ces mauvaises idées, à l’instar de George Soros et Elizabeth Warren. Toutefois beaucoup, comme Sheldon Adelson et Ted Cruz, n’y adhèrent pas. Le problème ne réside pas dans la richesse ou le pouvoir dont jouit une personne mais bien dans les opinions que celle-ci défend. C’est pourquoi il est erroné de s’en prendre indistinctement aux élites.
Par ailleurs, les élites jouent un rôle indispensable : alors que la plupart des gens riches ont bâti leur fortune en créant de la richesse, le gouvernement a besoin de l’administration pour pouvoir fonctionner. Par conséquent, la destruction des élites provoquerait des dommages irréparables. Il suffit de voir, à titre d’exemple, ce qui se passe au Venezuela et on peut s’imaginer quels seraient les dommages provoqués au Royaume-Uni par un populisme de gauche à la Jeremy Corbyn (Un journal titrait en une : « Les grosses fortunes se préparent à quitter le Royaume-Uni en quelques minutes si le Labour remporte les élections »).
La Cour suprême des États-Unis montre les limites de la rage populiste. Par définition pourrait-on dire, les membres de cette cour sont issus des élites érudites (un constat établi en 1970 par G. Harrold Carswell). La situation privilégiée du juge compte infiniment moins que son bon sens et son aptitude à exprimer des idées.
Récemment je me suis amusé à envoyer une lettre à l’éditeur de la Claremont Review of Books, Charles Kesler, à propos d’un article que j’y avais lu et dont l’auteur est Christopher DeMuth. Dans son article, DeMuth présente deux idéaux-types : les Anywheres ou « n’importe où » (« cosmopolites, instruits, mobiles et connectés ») et les Somewheres ou « quelque part » (« enracinés dans leurs familles, leurs quartiers, leurs groupes et leurs religions »). Tout cela était très convainquant à l’exception du fait que DeMuth l’auteur, Kesler l’éditeur et moi-même le lecteur sommes étiquetés « Anywheres » (nous sommes tous les trois diplômés de Harvard) alors que nous défendons le point de vue des « Somewheres ». Voilà à nouveau des stéréotypes qui induisent en erreur.
Trump est considéré (Penn’68, NBC, Forbes275) comme populiste et partial, raison pour laquelle, frustré par cette partialité, Bannon a rapidement quitté son administration. Trump attaque l’élite médiatique et les services du renseignement mais pas les riches (pas étonnant puisqu’il en fait partie) ni les Juifs (bien qu’il soit facile d’imaginer ses préjugés refaire brusquement surface).
Le populisme est une réponse simpliste à un problème complexe. À l’instar du racisme, le populisme assigne une caractéristique unique à une population diversifiée. À l’instar du racisme, le populisme est un élan fait de malice et d’ignorance, fondé sur la supercherie et destiné à flatter les plus bas instincts. Le populisme ne résout aucun problème. Au contraire, il ne fait qu’en créer de nouveaux.
Si vous êtes mécontent de la façon dont les États-Unis sont dirigés, concentrez-vous sur les vrais problèmes : l’élite de la gauche politique, bureaucratique, médiatique, intellectuelle, enseignante, artistique, etc. La Gauche nous a apporté l’Union soviétique, la Chine communiste et les calamités à Cuba, au Cambodge et au Vietnam. Actuellement, elle est en train de ruiner l’Europe. Warren veut imposer un impôt sur la richesse, interdire la fracturation hydraulique, créer un monopole du gouvernement sur les soins de santé et abolir le collège électoral.
Dès lors, soyez malins : opposez-vous à la Gauche et non aux élites.
Daniel Pipes
Source:fr.danielpipes.org
Analyse fine,notamment des ressorts du populisme, mais je reste pantois devant le dénigrement de la Gauche parce qu’elle est ” de Gauche”et au nom de ça le déni du réchauffement climatique d’origine humaine, puis on s’engouffre dans la fracturation hydraulique,de quoi, indirectement donner des arguments aux populistes, justement!
Je ne nie pas que le populisme de gauche existe, avec un succès modéré car contraire à bien des valeurs de la Gauche et que si la mayonnaise prend avec un National Populisme de Droite, on est mal barrés, un “Gilet Jaunisme”avec petit chef du rond point serait plutôt redoutable!
Daniel Pipes qui est un esprit éclairé et un bon observateur politique, et généralement j’adhère à ses analyses, par contre cet article et plutôt médiocre et obscure.
Pour attaquer la Gauche dans le monde Occidental, il n’avait pas besoin de s’en prendre au “Populisme”. Boris Johnson qui aime la provoque a dit qu’il est Populiste et fier de l’être, car le Populisme veut dire être avec le peuple, avec la Démocratie et contre les Putschistes de la Démocratie.
Pour moi, être Populiste c’est être à l’écoute du peuple, de ses besoins et ses frustrations. Donc je suis pour. Ensuite on nous dit qu’il y a 2 Populistes, un de Droite, que le peuple comprend, et un de Gauche que le peuple ne comprend pas. Le Populisme de Droite écoute le peuple et cherche vraiment à le défendre, pour lutter efficacement contre le chômage, la pauvreté, l’identité nationale, la défense des frontières et contre l’immigration sauvage. La Gauche par contre fait semblant d’écouter le peuple, mais seulement pour mieux le tromper. Car la Gauche est pour le chômage, la pauvreté et l’immigration; et contre l’identité nationale, et la défense des frontières. C’est pourquoi le peuple se détourne de la Gauche.
Effectivement, Sanders et Warren sont populistes mais pas Trump. Presque tous les médias et artistes le dénigrent quasi tous les jours; il le dit et c’est la réalité.
Par contre, Trump comme tous les politiciens est obligé de simplifier son message pour le faire passer et se faire réélire .
Aux Etats-Unis, les choses sont simples. Faut-il voter pour le candidat choisi par le parti démocrate otage de l’extrême gauche et de plus en plus antisémite ou pour Trump?
La réponse est évidente sans parler des résultats exceptionnels de Trump en matière économique et sur le plan de la politique internationale.
Je pense, contrairement à “Calimero” que le “populisme”reflète une façon de simplifier la pensée populaire, d’où l’utilité de ne pas le rechercher.
Il serait, au départ, plutôt de droite, s’appuyant sur un chauvinisme facilement xénophobe, mais certains partis de gauche ont remarqué l’attrait de flatter ces tendances, et notamment l’antisionisme leur paraît intéressant, pouvant être un rempart contre “l’Islamophobie”, comme si une détestation en validait une autre.
C’est très regrettable car la Gauche devrait être fière de Valeurs au lieu de racoler dans la rancœur, la recherche du “mauvais”, la Droite aussi, d’ailleurs a d’autres valeurs, estimables, même si je ne les partage pas toutes, à défendre.