En position d’attente depuis quelques semaines sur le dossier israélo-palestinien, l’Administration Biden accélère soudain le pas depuis l’entrée en fonction du nouveau gouvernement israélien. Durant la campagne électorale et dans les semaines qui ont suivi son entrée en fonction, le président Biden n’a pas caché son intention de prendre le contrepied total de la politique menée par Donald Trump et de ressusciter le processus de pourparlers israélo-palestiniens malgré les échecs successifs et prévisibles inhérents à la nature réelle du conflit.
Selon le journaliste Ehoud Yaari, spécialiste de la région, les Etats-Unis ont discrètement demandé il y a quelques semaines à l’Autorité Palestinienne de désigner une équipe de négociateurs dans le but de reprendre des pourparlers avec Israël.
Une source proche d’Abou Mazen a révélé que cette équipe est déjà prête et a déjà préparé des revendications qu’elle exigera d’Israël. Parmi elles, un retour à la situation qui prévalait avant l’Opération Remparts de 2002, où Tsahal n’avait pas le droit d’intervenir dans les zones A de Judée-Samarie, placées sous administration exclusive de l’AP. Depuis la 2e Intifada, Tsahal intervient dans ces zones afin de prévenir des attentats ou appréhender des terroristes qui s’y sont réfugiés. Autre exigence : l’AP désire voir élargir ses prérogatives dans les zones B et même C, ces dernières étant sous administration exclusive d’Israël. Des demandes qui vont dans un même sens : favoriser l’émergence rampante d’un Etat terroriste en Judée-Samarie. Les négociateurs « palestiniens » demanderont aussi toute une série de « gestes de mise en confiance » de la part d’Israël en vue d’un solution de deux Etats, parmi elles le gel de la construction juive, une exigence qui risque fort d’être soutenue par Washington et qui constituera un test pour le nouveau gouvernement israélien.
Autre test non moins important : l’Administration Biden ne cache pas sa volonté que ces futurs (et éventuels) pourparlers entre l’AP et Israël se déroulent face au ministre des Affaires étrangères Yaïr Lapid et au ministre de la Défense Benny Gantz et non pas face au Premier ministre Naftali Benett.
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