Le gouvernement polonais actuel n’aime pas que l’on remue trop le passé historique de son pays concernant la Shoah, surtout après l’adoption de la Loi sur la Shoah qui réécrit officiellement l’histoire de cette sombre période. d’un point de vue polonais. Mais voilà, la vérité historique est une et elle est implacable: énormément de Polonais ont collaboré avec les nazis et ce n’est pas sans raisons que ces derniers avaient décidé d’établir la plupart des camps de concentration et d’extermination sur cette terre imbibée d’antisémitisme.
Après les propos du Premier ministre Binyamin Netanyahou à Varsovie, sur la participation de Polonais (et non DES Polonais) à l’entreprise d’extermination des Juifs, le nouveau ministre des Affaires étrangères Israël Katz a attisé la colère des dirigeants polonais en déclarant lundi matin que “comme l’avait dit à l’époque Itshak Shamir, les Polonais avaient bu l’antisémitisme au sein de leur mère” et que “la nécessité d’une alliance stratégique entre Israël et la Pologne ne pouvait se faire au détriment de la vérité historique”. Ce qui est parfaitement exact mais a entraîné une réaction de l’ambassadeur polonais en Israël Marek Magierowski qui a dénoncé “des propos honteux, racistes et inacceptables”.
Suite à cela, après avoir annoncé dimanche qu’il ne viendra pas en Israël mardi pour assister au sommet de Vishograd et qu’il se fera remplacer par son ministre des Affaires étrangères, le Premier ministre polonais Tadeusz Mazowiecki a carrément menacé lundi d’annuler la participation polonaise et a même évoqué l’hypothèse d’une rupture des relations diplomatiques avec Israël! Le porte-parole du gouvernement polonais a exigé des “éclaircissements précis de la part des autorités israéliennes après les propos du ministre des Affaires étrangères”.
De son côté, le vice-ministre polonais des Affaires étrangères Bartosz Cichocki a déclaré: “La Pologne est fière de prendre part aux efforts pour promouvois la paix et la démocratie au Proche-Orient ainsi que de soutenir le droit d’Israël à la sécurité. Mais nous ne laisserons pas passer ces propos de racisme anti-polonais”.
Lors de son interview sur Israël Hayom, le ministre Israël Katz s’est toutefois dit convaincu que les intérêts supérieurs des deux pays finiront par prendre le dessus et que la crise sera résolue. “Mais en tant que fils de rescapés de la Shoah, je resterai intraitable sur le souvenir de cette période”, a rajouté le ministre.
A propos de cette crise, le ministre de l’Education Naftali Benett a déclaré: “Durant la Shoah et même après la Shoah, de nombreux Polonais ont participé à des actes antisémites. De l’autre côté, il y a eu des Polonais qui ont été des Justes des Nations en sauvant des Juifs. Il est interdit de falsifier l’Histoire dans le but de ne pas froisser les relations diplomatiques”.
Plus ferme encore, Ayelet Shaked a dit: “Ce n’est pas nous qui somems responsables de cette crise. Nous nous devons de nous en tenir à la vérité historique. Naftali Benette et moi-même nous étions opposés à la signature de la déclaration commune israélo-polonaise. Nous ne baisserons pas la tête face aux tentatives de réécrire l’Histoire de la part des autorités polonaises. Les relations avec la Pologne sont importantes mais nous privilégions la vérité historique même si c’est au prix d’une annulation de l’arrivée de la délégation polonaise en Israël”.
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Israel devrait refuser toute relation diplomatique avec la pologne tant que cette derniere ne reconnaisse pas
plusiers meurtres de masse de Juifs qui ont été perpétrés avec la participation active de Polonais catholiques, en particulier à l’été 1941 dans des zones rurales de la partie orientale de la Pologne occupée jusque-là par l’Union soviétique, au moment de l’attaque allemande sur son ex-allié soviétique. Une partie de la population polonaise à l’Est voit, en effet, les Juifs comme des « collaborateurs » de l’oppresseur soviétique en raison de l’accueil chaleureux qu’une grande partie de la communauté juive a réservé à l’Armée rouge au moment de son invasion de la Pologne le 17 septembre 1939, de l’accès de Juifs à des postes de responsabilités au service de l’occupant et de cas de délations dont des Polonais sont les victimes36. L’exemple le plus connu est celui du massacre de Jedwabne, le 10 juillet 1941, au cours duquel plusieurs centaines de Juifs sont torturés et battus à mort par certains des habitants de la bourgade. L’ampleur de ce type de massacre est un sujet de débat. L’Institut du souvenir national a répertorié 22 autres localités où des pogroms, de moindre ampleur, se déroulèrent. Les causes de ces pogroms sont multiples : en plus d’un antisémitisme traditionnel prégnant en monde rural et de la convoitise des biens des Juifs, les rumeurs circulant dans des territoires privés d’accès à une information fiable, les incitations mais aussi la violence et les pressions qui ont pu être exercées par le nouvel occupant allemand ont joué un rôle, à côté du ressentiment consécutif à la sympathie manifestée par des Juifs vis-à-vis des envahisseurs dans les territoires occupés par les Soviétiques en 1939-38.
Le refus polonais actuel de ne pas participer aux réunions en Israël, est en fait une façon inconsciente de souligner leur culpabilité… mais le mensonge ne peut être légitimé même au prix de relations diplomatiques.
Si les dirigeants polonais font mine de s’offusquer des déclarations israéliennes, au demeurant modérées, c’est bien la preuve qu’ils sont sous la pression d’une population polonaise encore habitée par un antisémitisme ancestral.
Dire que les polonais sont élevés antisemite au sein de leur mere est infamant et insultant. Katz est un amateur
Jedwabne est une preuve des plus abouties de l’antisémitisme polonais. De Polonais ? Des Polonais ? Difficile à dire. Du moins n’y a t-il pas eu de collaboration entre le régime nazi et le gouvernement polonais.
Ayant vécu et travaillé longtemps en Pologne, je n’y ai jamais perçu l’antisémitisme. Au contraire, plutôt un “renouveau” de la judaïcité, à Varsovie et Cracovie. Mais dans un milieu très éduqué, peuplé d’universitaires. Le monde “rural” c’est autre chose. Cette observation contemporaine n’est évidemment pas une absolution de comportements avant, pendant et même après la seconde guerre.
On se focalise sur la Pologne. Ayant longtemps fréquenté le même milieu intellectuel en Russie, je crains que ce n’y soit bien pire…
Est-ce que la Pologne est (ou a été) antisémite ? L’antisémitisme est le fait d’individus. Donc, sauf dans le cas où les instances qui représentent cette population (son gouvernement) édictent des lois de nature antisémite (comme la France de Pétain), décréter qu’une nation est antisémite suppose une convention: 10% de la population est antisémite, et alors le pays l’est ? 20% ? 50%?… Tout cela n’a pas grand sens.