Aujourd’hui, le ton est monté en conseil des ministres entre le ministre de la Justice, Guidon Saar d’un côté et le premier ministre Bennett et la ministre de l’Intérieur, Ayelet Shaked d’autre part.
Le sujet de la discussion était le projet de loi de Guidon Saar sur les droits fondamentaux des accusés et des personnes faisant l’objet d’une enquête de police. Il s’agit d’une loi fondamentale qui visera à protéger les personnes arrêtées qui sont suspectés ou inculpés face à la supériorité de la force de l’Etat et de ses institutions.
Le projet de loi consacre également les droits dans les procédures de détention, d’interrogatoire, le droit de s’abstenir de s’auto-incriminer et les droits et principes fondamentaux dans les procédures pénales, tels que la présomption d’innocence. Une autre clause de la proposition concerne la limitation des types de châtiments, toute personne ayant le droit de ne pas être soumise à des châtiments corporels ou cruels.
Ce matin donc cette loi était présentée en conseil des ministres et a donné lieu à une discussion houleuse.
Le Premier ministre Bennett a demandé, au nom du Shabak, d’apporter quelques corrections à la loi. »Le Shabak, la conseillère juridique du gouvernement ainsi que son prédecesseur ont estimé qu’il fallait apporter des modifications. Je suis, bien entendu convaincu, que le ministre de la Justice accorde de l’importance à la sécurité d’Israël et tout le monde lui fait confiance. Nous devons nous rappeler que nous ne sommes pas en Finlande et au bout du compte, lorsqu’une vague de terrorisme nous frappe, c’est le Shabak qui nous protège, et il estime que là, cela compliquerait sa capacité à agir. Israël doit trouver un équilibre entre la préservation des droits de l’homme et celle de sa sécurité ».
A ce moment, Saar aurait répondu, très énervé : »Tu ne vas pas faire de moi quelqu’un qui ne comprend pas le sujet et qui ne l’a pas étudié en profondeur. Tu feras cela avec un autre ministre de la Justice. Je demande au gouvernement de me faire confiance, j’assume à 100% le contenu de la loi ».
Ayelet Shaked, ministre de l’Intérieur est alors intervenue : »Mais Guidon, pourquoi ne pas convenir que la loi sera adoptée en conseil des ministres mais ne passera devant la Knesset, qu’une fois que nous serons tous tombés d’accord? ».
Guidon Saar, s’est là encore, emporté : »Madame, vous ne me pousserez pas dans mes retranchements, cela ne m’intéresse pas ».
Malgré les cris et les désaccords, le projet de loi a été adopté dans sa version originale par le conseil des ministres