Depuis l’annonce du décès du Rav Kaniewsky, zatsal, et de la foule attendue à son enterrement, le public laïc en Israël oscille entre incompréhension et admiration.
Le Rav Yoni Lavi, résume : « Des centaines de personnes ont accompagné Arik Einstein vers sa dernière demeure. Des centaines aussi étaient présentes pour Amos Oz. Cinq mille personnes ont participé à l’enterrement du Président de l’Etat, Shimon Peres. Un million de personnes sont attendues à Bné Brak pour prendre part à l’enterrement le plus grand de l’histoire d’Israël. Les laïcs ne comprennent pas : qu’est-ce qui peut bien amener autant de monde à rendre un dernier hommage à un vieil homme de 94 ans; surtout que la plupart ne l’ont jamais rencontré, ne l’ont jamais écouté directement ni même lu un seul de ses livres. La réponse est : la musique c’est très bien, la littérature est très intéressante, la politique aussi est importante, mais la Torah c’est la vie! ».
Le journaliste de la chaine et de la radio publiques Kan, Assaf Liberman, a publié un post sur FaceBook, qui en dit long sur l’aura du Rav Kaniewsky, zatsal, sur tous les secteurs de la population.

A chaque fois que je lui rendais visite, en tant que journaliste sceptique, je cherchais le piège. Où est-ce que le Rav et sa famille cachaient le luxe. Il n’y en avait pas
« Je suis laïc. Le mot »saint » ne me parle pas. Mais lorsque l’on pénètre dans la maison du Rav Kaniewsky, beaucoup de choses s’éclaircissent. Sa maison est fascinante. Il n’y a rien dedans, je veux dire du point de vue matériel. Dans la chambre à coucher, il y a deux lits et une armoire, dans la pièce principale une table et des livres. On trouve aussi une toute petite cuisine. Toute la vie du Rav se résumait à la Torah, le sommeil et un peu de nourriture. A chaque fois que je lui rendais visite, en tant que journaliste sceptique, je cherchais le piège. Où est-ce que le Rav et sa famille cachaient le luxe. Il n’y en avait pas. Le Rav était pur. Aucune préoccupation secondaire, aucune légèreté. Les foules qui l’attendaient derrière sa porte et qui lui demandaient une bénédiction voulaient recevoir un peu de cette pureté. En tant que laïc, je crois dans un autre mode de vie et j’ai d’autres sujets d’admiration. Mais je ne peux pas rester indifférent au personnage et aux nombreuses personnes qui l’admiraient. Posez-vous la question : qui est l’homme pour lequel vous seriez prêt à attendre des heures juste pour passer quelques minutes avec lui? Pour quelle personne que vous ne connaissez pas, auriez-vous tout arrêté afin d’assister à son enterrement? Le fait que le Rav Kaniewsky soit un modèle pour la société orthodoxe et au-delà, doit nous faire réfléchir ».
Le Rav Haïm Navon, figure emblématique du sionisme religieux, a tenu à témoigner son admiration pour la société orthodoxe »qui ne voue pas une admiration aux célébrités qui sont riches et arrogantes, mais aux érudits dans la Torah, et qui respecte ses Rabbins âgés, qu’elle veut voir comme ses dirigeants ».
Le journaliste Amit Segal, a aussi salué cet aspect : »On peut ne pas être d’accord avec le public haredi mais cela n’empêche pas de jalouser un peu le fait que pour lui, l’étude est ce qui détermine le statut de la personne, qu’il y a un respect des anciens. Les marques de respect et le luxe ne sont pas ce qui compte. On peut être le chef d’un public de centaines de milliers de personnes depuis un appartement de deux pièces à Bné Brak ».
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