Le 13 juin 2021, lors d’une séance très mouvementée à la Knesset, le gouvernement Bennett-Lapid prêtait serment. Avec lui, naissait un scénario politique encore jamais vu depuis 1948: une coalition composée de 8 partis que tout oppose sur de nombreux sujets et qui comprend, pour la première fois dans l’histoire d’Israël, la participation active d’un parti arabe.
Le tout avait été rendu possible par le fait que Bennett et son parti Yamina n’ont pas tenu une grande partie de leurs promesses électorales, ce qui a été accueilli avec beaucoup de contestations.
L’opposition s’est immédiatement montrée très combattive et on ne donnait pas cher de la longévité de ce gouvernement. D’ailleurs ils étaient 60 députés à avoir voté en faveur de la formation du gouvernement contre 59 qui s’y étaient opposés. Dès ce premier vote fondateur, un des députés de Ra’am s’était abstenu laissant présager des difficultés qui attendaient la coalition.
Force est de constater qu’il a tenu cette année malgré les nombreux obstacles qu’il rencontre.
En premier lieu, le 5 décembre 2021, le gouvernement parvient à faire voter le budget 2021-2022, ce qui n’était pas arrivé depuis 2018. Enfin, les administrations peuvent se mettre à travailler suivant un budget ordonné, qui leur donne des moyens et une visibilité de plus long terme.
Malgré une majorité étroite de 61 qui s’est transformée en égalité 60-60 le 6 avril dernier avec la démission d’Idit Silman, le gouvernement parvient à faire passer des lois.
Néanmoins, depuis la reprise parlementaire de la session d’été, le sentiment est celui d’une entreprise qui s’effrite. Les responsables passent une très grande partie de leur temps à tenter de recoller les morceaux et de convaincre chaque député récalcitrant de sauver ce qu’il reste de la coalition.
A cela s’ajoute que certaines lois fondamentales ont pu être votées uniquement grâce au soutien de l’opposition.
Au sein d’une coalition où chaque député est roi car il a en entre ses mains l’avenir du gouvernement, les marchandages sont devenus monnaie courante. Elle vit au jour le jour.
Naftali Bennett a publié ce matin un post pour l’année de son gouvernement, il y reprend sa photo quelques heures avant sa prestation de serment, avec ses tefilin et la prière des Cohanim. C’est en ces termes qu’il conclut sa première année au poste de Premier ministre:
”Il y a juste un an, j’ai eu le mérite de prêter serment au poste de Premier ministre. Depuis, ensemble avec mes amis, je donne tout pour votre sécurité, votre subsistance, l’avenir de vos enfants et pour le renforcement de l’Etat juif en Eretz Israël. Je suis à la tête d’un excellent gouvernement qui repose sur une coalition complexe. On ne lui prédisait que quelques semaines, maximum quelques mois, en tout cas certainement pas une année entière. Je continuerai à me battre par tous les moyens pour l’existence de ce gouvernement et la réussite de notre pays. Je remercie D ieu tous les jours de m’avoir donné le mérite de vous servir”.