Le Professeur Manuel Trachtenberg, économiste, directeur de l’Institut pour les études de la Sécurité Nationale (INSS), s’est dit inquiet de la densité de population en Israël et a proposé une solution qui n’a pas manqué de faire réagir.
Pour lui, le seul moyen de remédier à cette problématique est de faire moins d’enfants, il précise même la limite: deux enfants par famille.
Selon les données de l’institut national des statistiques, à la fin de l’année 2020, la population israélienne comptait 9.3 millions de personnes et ce chiffre va en augmentant de 2% par an. Ce n’est pas un scoop, les Israéliens chérissent les enfants et il n’est pas rare de voir des familles de trois ou quatre enfants, y compris dans les milieux laïcs.
Israël est le troisième pays de l’OCDE en termes de densité de population après la Hollande et la Corée du Sud. Les estimations prédisent une population de 18 millions d’âmes d’ici 2050 en Israël.
Pour Trachtenberg, la seule façon de remédier à cette densité de plus en plus importante est de limiter la natalité: ”Le phénomène des familles nombreuses est lié à la Shoah, à l’angoisse de ne plus exister qui valait dans les premiers jours de l’Etat, un petit nombre contre un grand nombre, etc. Mais l’approche selon laquelle quand on fait beaucoup d’enfants on contribue à l’entreprise sioniste – qui était vraie il y a 60 ans – n’est plus du tout valable aujourd’hui. Et même plus que cela, cette approche menace aujourd’hui la société israélienne”.
Trachtenberg, qui était député du parti travailliste entre 2015 et 2017, avoue avoir aussi conseillé à ses trois filles, de ne pas faire plus de deux enfants, ”même si c’est une opinion qui n’est pas populaire”. Il tente, en vain, de convaincre les institutions de l’Etat de stopper les allocations familiales, les réductions de la taxe d’habitation pour les familles nombreuses et tous les avantages qui encouragent la natalité. ”Le fait que l’Etat d’Israël continue à apporter un soutien financier qui influe sur le nombre d’enfants par famille est une folie. C’est comme si l’on aidait à financer l’achat d’une voiture malgré les embouteillages. La problématique politique sur ce plan est celle des orthodoxes. Beaucoup étudient la Torah et ne travaillent pas et les subventions qu’ils touchent par enfant sont très importantes pour leur budget familial. Cela va au-delà d’un sujet idéologique de la mitsva de se reproduire, c’est un sujet pratique, une manière de créer un revenu pour la famille”.