L’arnaque au Président, l’arnaque au CO2 ne sont que les plus célèbres des escroqueries fomentées depuis Israël par des Juifs originaires de France. C’est à ce phénomène qu’un groupe de Rabbins emmené par l’homme d’affaire Jérémie Berrebi a décidé de dire STOP. Pour parvenir à leurs fins, ils organisent une semaine pour le travail casher à partir du 10 mars. Jérémie Berrebi nous en dit davantage.
Le P’tit Hebdo: Pourquoi éprouver le besoin de consacrer une semaine à ce sujet?
Jérémie Berrebi: Depuis plusieurs années, ce phénomène prend de l’ampleur. Les Juifs qui sont en prison en France le sont quasiment uniquement pour des faits d’escroquerie. Et bien souvent, celle-ci est organisée depuis Israël. Nous en sommes arrivés au point qu’au sein de notre jeunesse, certains peuvent penser que cette façon de travailler est acceptable.
Les personnes à l’origine de ces entreprises fondées sur de mauvaises bases, parviennent à trouver toutes sortes de prétextes qui justifient leur façon de faire: depuis la fameuse excuse qu’il serait permis d’arnaquer des non Juifs jusqu’à celle qui fait dire que cela est nécessaire pour gagner sa vie. Nos devoirs envers notre Prochain sont aussi importants que ceux envers notre Créateur.
Lph: Comment augmenter la prise de conscience?
J.B.: C’est un sujet qu’il est délicat d’aborder. Pourtant, nos textes sont catégoriques; la partie du Choul’han Arou’h qui en traite est très importante, et le Talmud aborde aussi largement ces problématiques. Mais les Rabbins se sentent seuls quand ils abordent ces sujets et ne savent pas toujours comment les présenter.
Notre projet consiste donc à aider les responsables spirituels de notre génération face à ce défi. Nous avons réuni un groupe de Rabbins soutenus par des institutions comme le Consistoire mais aussi Torah Box ou Hidabroot. Le but est de diffuser pendant la semaine du 10 mars, toute une campagne d’information basée sur des affiches et des cours.
Lph: Ne craignez-vous pas d’être considérés comme des donneurs de leçons?
J.B.: Si nos Rabbins ne sont pas les porteurs de la morale, alors qui le sera? Le hiloul Hashem est si grand aujourd’hui, que nous ne pouvons continuer à l’ignorer. Notre message n’est pas de pointer du doigt telle ou telle entreprise mais de montrer comment on peut travailler en respectant nos règles et notre prochain. Nous voulons prouver qu’il est possible non seulement de gagner sa vie sans faire de Hiloul Hashem, mais surtout que travailler est l’un des moyens de faire un grand Kidoush Hashem puisque c’est par le travail que nous créons un lien avec le monde extérieur.
Lph: Vous souhaitez agir en Israël et en France en parallèle?
J.B.: Oui parce que c’est un sujet qui touche particulièrement les Français. Notre campagne se fera sur internet et sera accessible à tous. Nous allons informer en nous basant sur nos sources, proposer des offres d’emploi cacher et donner des liens utiles à travers notre site www.travailcasher.com.
Lph: Pourquoi pensez-vous que cela peut éveiller les consciences?
J.B.: Lorsque je donne des conférences sur ce sujet, je reçois ensuite plusieurs mails de personnes qui me demandent des les aider à sortir de ces emplois malveillants. Je connais beaucoup d’entrepreneurs qui travaillent honnêtement et ne demandent qu’à embaucher du personnel. Par ailleurs, nous menons parallèlement un travail avec les autorités publiques pour adapter encore mieux la législation israélienne. Ce phénomène cause du tort aux Juifs et à Israël, nous devons réaffirmer que notre Torah véhicule des messages de droiture et de respect.
Pour aller plus loin:
Propos recueillis par Guitel Ben-Ishay