Veille de Shavouot, à Kohav Yaakov, les enfants sont endormis, Shulamit prépare les deux jours de fête qui s’annoncent, Mikhaël, son mari, étudie. Cette soirée, tout à fait, classique, a pris un tournant tragique. La maison de la famille Atlani, qui compte 12 enfants, a pris feu. Veille de Shavouot, la famille a perdu son toit et l’immense majorité de ses biens. Mais, ils sont sains et saufs, tous, y compris le père de Shulamit, M. Gold, qui vit dans une unité mitoyenne.
L’impuissance
Alertée par les cris de sa voisine, Shulamit interrompt sa cuisine. Lorsqu’elle sort de chez elle, elle comprend qu’un matelas de la maison mitoyenne a pris feu. ”Je ne me suis pas affolée. Avec ma fille, nous avons appelé la police – parce que nous ne connaissions pas le numéro des pompiers (102) – et nous avons essayé d’éteindre le feu avec notre tuyau d’arrosage. Mais il était trop court”. Shulamit avoue ne pas avoir réalisé que le moment était aussi grave, ”pour moi, c’était un feu facilement maitrisable. Je n’ai même pas jugé utile de déranger mon mari qui étudiait”. Mais, rapidement, le feu se propage. Il avait pris à l’étage supérieur de la maison voisine et le toit commence à se consumer. Les flammes arrivent alors à la maison des Atlani. ”Mes enfants dormaient dans la chambre mitoyenne de celle où le feu s’est déclenché. Heureusement, ma fille a eu la présence d’esprit d’aller les réveiller et de les faire sortir. Les murs étaient brûlants”.
Finalement, tout l’étage supérieur de la maison va partir en fumée. ”Nous regardions notre maison brûler avec impuissance”. Mais l’essentiel est là: tous les enfants sont sains et saufs. ”Nous avons vécu une suite de miracles”, insiste Shulamit, ”chaque jour nous en prenons davantage conscience”.
La solidarité
En un instant, la solidarité se met en marche. Des voisins accueillent les plus jeunes enfants de la famille ainsi que leur fille autiste. Le Rav Shaoul David Botschko leur propose de loger dans les caravanes de la Yeshiva. ”Lorsque j’ai constaté que le bas de la maison n’avait pas trop été touché, j’ai demandé à pouvoir récupérer ce que j’avais préparé pour la fête”, se rappelle Shulamit, non sans amusement, ”ma maison avait brûlé et je pensais à mes repas!”. Mais grâce à cela, la famille a pu profiter du Shabbat et de la fête. ”Les gens nous ont apporté des vêtements, des cagnottes ont été lancées pour nous aider”.
La famille est très entourée face à cette épreuve. ”Nous avons quasiment tout perdu. Il nous reste les téfilines qui étaient dans la voiture, un portrait du Rav Morde’haï Eliahou, les albums photos, le dossier médical de notre fille autiste. Mon bureau et la maison de mon père sont intacts mais les quantités d’eau utilisées par les pompiers pour éteindre l’incendie ont imbibé les murs, donc là aussi tout est à reconstruire”.
“La maison c’est toi et moi”
La famille Atlani a toujours vécu dans la foi et dans l’optimisme, même s’ils n’ont jamais été aisés. ”Nous vivons tous des épreuves, nous n’avons pas le choix de celles-ci. En revanche, nous choisissons la façon dont les traversons. Nous regardons vers l’avant, nos enfants ne vont pas grandir sur les cendres de leur maison. Nous allons reconstruire. Comme me l’a dit mon mari: ”la maison c’est toi et moi””’.
Et en guise de clin d’œil, pour montrer à quel point la famille prend l’épreuve avec un regard positif, malgré les difficultés, nous citerons la phrase qu’ils ont écrite sur une banderole affichée sur leur maison brûlée: ”Hachem, tu brûles d’amour pour nous”.
Pour aider la famille Atlani, tous les dons sont les bienvenus
Koupat Hair. Banque Pagi. Snif 182. Compte 409 733032. Préciser: pour aider la famille Atlani
Guitel Ben-Ishay
Si HaChem a veillé sur cette famille, que ne l’a-t-il fait au ghetto de Varsovie, en 1943?
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