La Torah nous enseigne que la première mitsva donnée au peuple juif est celle de faire le décompte des mois et d’annoncer la néoménie. Pourtant, lorsque Maïmonide établit son décompte des 613 mitsvot, il cite comme première mitsva celle de croire en D.ieu.
Comment résoudre cette contradiction ?
Le calendrier hébraïque est basé sur le renouvellement de la lune. La veille du début du nouveau mois, la lune est invisible. Quinze jours plus tôt, sa taille a commencé à se réduire pour, au final, disparaître.
Quand le nouveau mois commence, nous savons que la lune va lentement renaître. Nous ne perdons pas espoir de la revoir car elle n’est que voilée. Il en va de même pour le peuple juif qui est comparé dans nos textes à la lune. Tout au long de l’histoire, le peuple juif a eu des périodes où il est apparu dans toute sa splendeur. Cependant pendant la période de l’exil, il traversa malheureusement un déclin spirituel et intellectuel. Or, dans ces sombres périodes nous n’avons jamais perdu l’espoir. Nous savons que la lune se voile puis renaît. Il en est de même dans notre histoire individuelle ou collective. Après les affres de l’exil vient la renaissance. Et bientôt l’obscurité fera place à la lumière de l’ère messianique.
LE MOTEUR DE L’EXISTENCE
Si la mitsva du décompte des mois est considérée comme la « première mitsva » de la Torah, c’est certainement pour autre chose que pour nous indiquer comment s’établit le calendrier. En effet, on aurait pu commencer l’énumération des 613 mitsvot par des lois comme celles du chabbat, de Yom Kippour ou du respect des parents dont le manquement est bien plus grave que celui du renouvellement du mois. Et les Maîtres du Talmud donnent une réponse extraordinaire : le décompte du renouvellement du mois possède une valeur emblématique qui doit imprégner tout notre judaïsme. En effet, comme la lune, nous devons sans cesse nous renouveler. Le moteur de notre existence n’est pas seulement la pratique des mitsvot mais aussi la vitalité et la ferveur que l’on introduit dans cette pratique.
On peut pratiquer les commandements divins parce que l’on a été contraint de le faire depuis son enfance. Mais alors rien ne prouve que l’on soit convaincu de la véracité de cette pratique.
Par contre, lorsqu’un individu met de la chaleur et de la ferveur dans l’accomplissement de chaque mitsva, il montre par cet engagement que la Torah le concerne au plus haut point.
Nous avons donc à présent la réponse à notre question initiale.
TENDRE VERS L’INFINI
Et pour revenir à la croyance en D.ieu, quelle est la signification de cette mitsva ? L’existence d’un Créateur est une évidence. Le monde est si parfaitement organisé qu’il ne peut être le fruit du hasard.
À un niveau plus profond croire en D.ieu signifie prendre pleinement conscience qu’Il est l’Être nécessaire, le Maître de l’univers. C’est pourquoi, nous avons l’obligation d’accomplir Sa volonté et de rechercher à Lui ressembler.
Mais se pose une question : un être humain, limité et fini, peut-il ressembler à l’Infini et l’atteindre ? Non ! Mais il peut essayer de s’en rapprocher. Et c’est ce que la Torah demande de chacun d’entre nous : avoir la vitalité intérieure et la ferveur qui nous propulse vers le Maître de l’univers.
Il n’a y donc pas de contradiction entre l’énumération des Mitsvot telle que la fait Maïmonide et celle de la Torah.
Pour le Rambam, le point de départ, la base de tous les commandements est la mitsva de la Emouna, de la Foi. Quant à la Torah, lorsqu’elle établit que la fixation du calendrier et la date d’un nouveau mois est la première mitsva, elle se place sur un autre registre. Elle nous livre un enseignement fondamental. Nous devons nous renouveler à chaque instant.
L’entrain et la ferveur qui nous animent, doivent être l’impulsion première qui imprègne tous les instants de notre vie.
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SHORASHIM
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Sauf le respect haRav… La lune n’est point voilée, astronomiquement, mais n’est plus, progressivement, éclairée par l’astre lumineux. Puis inversement. Elle dépend donc du flux qu’elle reçoit.Aux mitsvoth, il faudrait rétablir dans son importance, l’ordre chronologique. Dans le “seder”, l’Ordre des Choses, la néomenie est la première des ordonnances, mais dans l’édifice torahïque, la Croyance est la toute première. Toutes les autres, y compris la reconnaissance de la nouvelle lunaison, ne tiennent Que par la certitude, conviction, que Dieu est antérieur à toute chose, et que c’est Lui qui a créé, crée, et maintient la cohésion du Tout.Shabbath Shalom ouvra’ha.
Les phases de la Lune découlent du fait que la moitié illuminée de la Lune est vue sous différents angles à partir de la Terre. Ainsi, contrairement à certaines croyances_ en témoigne la réprésentation des croissants de Lune_les phases ne sont pas causées par l’ombre de la Terre sur la Lune. Cette croyance, présente même parmi les ingénieurs, est une erreur qui tire sa source d’une représentation erronée du système solaire : contrairement aux réprésentations simplifiées du système solaire, Terre, Lune et Soleil ne se meuvent pas sur un même plan, et de fait, ils sont rarement parfaitement alignés. Ces phases dépendent des positions relatives du Soleil, de la Lune et de la Terre : la Lune est pleine (elle apparaît alors comme un disque) quand elle est alignée avec le Soleil à son opposé par rapport à la Terre, et elle devient invisible (nouvelle Lune) quand elle est alignée avec le Soleil du même côté par rapport à la Terre.(wiki et suivant)