Lors de l’interview qu’il a accordée lundi soir à la chaîne Aroutz 20, le Premier ministre Binyamin Netanyahou a été invité à s’exprimer sur « l’Affaire Ben-Ari », les diverses infractions pénales dans le droit de la construction commises dans ses résidences privées par la n°2 du Parquet Liat Ben Ari, qui est « accessoirement » accusatrice principale dans les affaires qui concernent le Premier ministre.
Binyamin Netanyahou s’est « étonné » du fait que les trois principales chaînes de télévision et les grandes stations de radio éludent complètement cette affaire alors que les éléments accablants s’accumulent régulièrement. En revanche, il a demandé : « Imaginez que j’aie moi commis une infraction pénale dans ma résidence ? Les journaux télévisés s’ouvriraient sur cette nouvelle, ils en parleraient de long et en large avec des reportages sur place, des commentaires sur le plateau etc. »
« Lorsque tous les citoyens ne sont pas égaux devant la loi, c’est là que la démocratie et l’état de droit sont en danger! » a-t-il conclu sur cette question.
Pour illustrer ce verrouillage politico-médiatico-judicaire qui plombe actuellement le pays, qui ne protège pas uniquement Liat Ben-Ari, mais également le conseiller juridique du gouvernement/Procureur de l’Etat Avihaï Mandelblit ou l’ancien Procureur de l’Etat Shaï Nitzan pour ne citer qu’eux, voici la réponse qu’a fournie le ministère de la Justice, tenu par Avi Nisenkorn, à une demande du journaliste Boaz Golan (Aroutz 20) pour l’ouverture d’enquête contre la juge Liat Ben-Ari: « Comme nous l’avons déjà dit, depuis un certain temps, les tentatives se multiplient pour salir le nom de la juge Ben-Ari, par certains médias et dans les réseaux sociaux, pour s’ingérer dans sa vie privée (sic) et fouiller dans sa vie familiale dans le but de porter atteinte à son renom. Les motifs d’une telle attitude sont limpides, et le moment choisi pour le faire n’est pas dû au hasard. Nous ne nous prêterons pas à ces tentatives et nous n’avons aucunement l’intention de traiter de ces questions qui touchent à la vie privée de Mme Ben-Ari…. »
Voici donc ce que répond le ministère de la Justice « en personne » quant à des infractions patentes commises par l’une des plus hautes autorités du système judiciaire. Les simples citoyens sévèrement sanctionnés pour des infractions similaires apprécieront. Sans parler de la légitimité morale de cette magistrate d’instruire et traiter un dossier de « corruption » sur « une couverture médiatique positive du Premier ministre » qui d’ailleurs n’a jamais eu lieu.
De quoi rogner encore un peu plus la confiance déjà bien entamée de la population envers ses institutions judiciaires.
Photo Miriam Alster / Flash 90