Qui sommes-nous vraiment? Sommes-nous connectés à notre propre personne? Ne passons-nous pas à côté de notre vie, de nos passions? Vastes questions, limite vertigineuses… Johanne Tolédano et Audrey Nataf ont osé se les poser et le résultat est une pièce, un ”seule en scène”: L’Ego, mon Jeu préféré. Un tourbillon de personnages interprétés avec brio et humour par Johanne, une comédienne à l’énergie impressionnante et communicative. Pour la deuxième fois, le duo présente sa pièce en Israël.
Deux mondes, une aspiration
Johanne Tolédano et Audrey Nataf appartenaient à deux milieux professionnels différents. Leurs destins n’étaient pas a priori faits pour se croiser. Pourtant, elles se rencontrent, à un moment de leur vie où elles s’aperçoivent qu’elles ont une aspiration commune. ”Audrey avait un besoin fort d’écrire et de mettre en scène et moi d’écrire et de jouer. Nous étions à un stade de notre où toutes les deux, nous voulions changer de vie professionnelle parce qu’aucune d’entre nous n’étaient épanouies dans son travail”.
Le sujet de leur pièce s’impose comme une évidence: ”On s’intéressait beaucoup, chacune de notre côté au travail sur soi, au développement personnel. Après avoir testé chacune quelques thérapies, sous différentes formes, nous avons voulu parler de notre expérience aussi profonde que drôle”.
Une héroïne qui se dévoile sans jamais se montrer
La pièce tourne autour d’Olivia, qui a tout pour être heureuse. C’est une chute au sens propre du terme lors d’un mariage qui va se transformer pour elle en chute au sens figuré et va l’entrainer à la rencontre d’elle-même.
Mais l’originalité du scénario est bluffante: nous ne voyons jamais Olivia. Tout en étant le personnage central de la pièce, elle n’y apparait qu’à travers ce que les différents personnages que joue Johanne, disent et racontent d’elle.
Pourquoi? “Notre héroïne n’est pas connectée à elle-même”, nous explique Johanne, ”elle ne fait que répondre aux attentes de son entourage plus ou moins proche. La pièce est un voyage à la découverte d’elle-même, à travers ces personnages qui parlent pour elle. A la fin, on assiste à l’émergence de son intérieur le plus profond. Ainsi, nous tentons d’aller chercher le changement, non plus à travers le regard des autres mais en exprimant son propre potentiel”.
Mieux vaut en rire!
”Bien sûr, exprimé au premier degré, le sujet peut paraître profond et laborieux”, reconnait Johanne. Mais les deux auteurs ont voulu lui donner un tout autre aspect. La pièce est hilarante! “Les spectateurs doivent pouvoir comprendre la pièce avec différents niveaux de lecture en fonction de ce qu’ils sont. Le comique permet de couper les tensions qu’un tel sujet peut véhiculer, il inhibe les résistances et les messages sont entendus, même inconsciemment”.
L’Ego, mon jeu préféré a été joué pendant trois ans à Paris et c’est la seconde fois que Johanne et Audrey la présentent en Israël. ”L’accueil avait été tellement chaleureux que nous avons hâte de revenir, d’autant plus que, depuis, Audrey s’est installée en Israël”.
Un moment de réflexion sous le signe de la détente, ou comme le dit si joliment Johanne: ”Le sujet est sérieux mais les personnages ne se prennent pas au sérieux”. Sans complexe, allez passer un moment avec votre ego!
L’Ego, mon jeu préféré
Mer 09/01, Théâtre Inbal, Neve Tsedek, Tel Aviv
Jeu 10/01, Théâtre Ir Yamim, Netanya
Réservations: www.culturaccess.com / 0733 202 400
Guitel Ben-Ishay
Crédit photo: Vincent Thomas