Dans une décision incompréhensible, la Cour suprême a décidé d’annuler purement et simplement l’ordre de destruction de la maison du terroriste Nazmi Abou Bakhr, qui avait assassiné le soldat Amit Ben-Yigal hy »’d de la brigade Golani, en lançant un lourd bloc de pierre sur sa tête depuis le haut d’un immeuble.
Le premier à régir a été naturellement Baroukh Ben-Yigal, le père du soldat qui était son unique enfant : « C’est une décision malheureuse et étrange. Où est la dissuasion ? Je ne parle pas au nom de mon enfant que je n’ai plus, mais au nom des enfants qui vont au combat pour chercher les terroristes. On vient de donner une récompense au terrorisme » dit le père éploré dont le plaidoyer devant les juges ne les a pas ébranlés : « On dirait que les juges se soucient davantage de l’honneur et des biens de la famille du terroriste. Mais qu’en est-il de ma famille ? N’est-elle pas importante ? C’est un jour très dur pour moi et qui me ramène trois mois en arrière ! »
La décision a été prise par trois juges à une majorité de deux contre un. Menny Mazouz – encore lui – qui a fait pencher la balance, a justifié sa décision en disant « que l’on ne pouvait ignorer le grave préjudice que subirait la famille du terroriste qui elle est innocente et n’a aucun lien avec le crime commis », et estimant que « la norme de proportionnalité exige un allègement du préjudice en commuant la destruction de la maison en obturation partielle ». Un autre juge, George Kara, a considéré que « le terroriste subira la peine maximale mais qu’il ne faut pas rejeter les conséquences de son acte sur des personnes qui n’ont rien fait ».
La décision de la Cour suprême a entraîné des réactions à droite. Le Premier ministre Binyamin Netanyahou a qualifié cette décision de « malheureuse » et a demandé un réexamen du dossier avec une formation de magistrats plus large : « Il ne faut pas encourager le terrorisme. Ma politique en tant que Premier ministre est de détruire les maisons des terroristes et je compte bien la poursuivre ».
Rav Raphy Peretz, ministre de Jérusalem et du Patrimoine : « Décision scandaleuse. Il n’y a pas d’autres mots pour qualifier ce verdict de ne pas détruire la maison du terroriste qui a assassiné le combattant Amit Ben-Yigal hy »d. S’il y a quelque chose qui dissuade les terroristes c’est la perspective de détruire leur maison, pas de bétonner une ou deux pièces ».
Le président de la Knesset Yariv Levin a eu des mots durs et ô combien justes : « La Cour suprême avait décidé de détruire intégralement la maison de la famille Boublil à Netiv HaAvot (Eléazar) à cause d’un contentieux portant sur quelques mètres carrés. Mais cette même Cour suprême annule la destruction de la maison d’un terroriste qui a tué un soldat de Tsahal, Amit Ben-Yigal. Est-ce la Haute cour de Justice ou de la morale dévoyée ? » Il a rajouté : « De très nombreux citoyens veulent voir un système judiciaire qui fonctionne normalement. Nous continuerons à agir jusqu’à ce que la Cour suprême revienne sur les rails de la morale et de la justice ».
Ayelet Shaked (Yamina) : « Ceux qui s’apitoient sur des criminels finiront par être implacables envers des innocents ».
Betzalel Smotritch (Yamina) : « Chaque jour où le juge Mazouz continue à siéger à la Cour suprême est un jour où cette instance vole l’Etat d’Israël à ses citoyens et met en place des valeurs ‘progressistes’ et insensées qui donnent préférence à la vie des ennemis par rapport à celle de la vie des citoyens du pays (…) Meny Mazouz ne peut pas continuer être juge à la Cour suprême et j’appelle la commission de nomination des juges à se réunir d’urgence pour le destituer ».
D’autres députés ont également réagi dans le même sens, à l’image de Moché Arbel (Shass), Guidon Saar (Likoud) ou Matan Kahana (Yamina).
Une voix discordante mais pas étonnante, celle de la députée arabe Aïda Touma-Suleiman qui qualifie le destruction de maison de terroristes « d’acte criminel », de « punition collective » et « de satisfaction de bas-instinct de vengeance ».
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