La “Marque France” sera moins visible en Israël. L’annonce a eu lieu hier par Partner Communications de Tel Aviv : la marque Orange va très vite disparaître en Israël et ceci dans les tous prochains jours (premier Trimestre). Un re-branding est en marche.
Stéphane Richard, le boss de Orange, va payer pour ce divorce un chèque de 50 Millions d’euros à Partner qui reçoit ce montant comme un don du ciel. En effet, Partner est en perte depuis des mois.
(A noter : IsraelValley est le site officiel de la CCFI Chambre de Commerce France-Israël (Paris). Nous avons un devoir de réserve sur ce dossier.)
ISRAELVALLEY PLUS. DANS NOS ARCHIVES EN JUIN 2015. Benjamin Netanyahu à Stéphane Richard : “Ce n’est pas un secret que vos propos ont été largement perçus ici comme une attaque contre Israël, seul pays au Moyen-Orient qui garantit les droits civiques.. Nous cherchons une paix authentique avec nos voisins palestiniens mais elle ne se fera pas à travers des boycotts ou des menaces de boycotts.”
Stéphane Richard : “Nous sommes ici pour connecter les gens pas pour faire du boycott. Et Israël est un endroit fantastique pour l’industrie numérique”.
A Savoir dans Le Monde : “Le collectif d’organisations non gouvernementales qui avaient signé un rapport intitulé « Les liaisons dangereuses d’Orange dans le Territoire palestinien occupé » a réagi aux rétractations publiques de Stéphane Richard. Elles affirment que « l’État français doit immédiatement interpeller Orange au sujet de sa relation d’affaires dans les colonies. Les entreprises françaises doivent veiller à ne pas contribuer directement ou indirectement au maintien des colonies israéliennes dans le territoire palestinien occupé, reconnues illégales en droit international et impliquant de nombreuses violations des droits humains. »
EDITORIAL. Une véritable “Via Dolorosa” pour Stéphane Richard, le PDG de Orange, actuellement en Israël. Après sa rencontre avec Netanyahou sa déclaration :“Cette rencontre est pour moi l’occasion de dire avec clarté et sans ambiguïté qu’Orange ne prend part à aucun boycott en Israël ou ailleurs”.
Cette visite du patron de Orange est vécue comme un calvaire pour son entourage direct, qui sait que les israéliens ne sont pas des “clients faciles”. Les leaders juifs de France ont, après un moment de choc, repris confiance en Stéphane Richard. En Israël, tout est différent car la “Bombe Orange” a été commentée avec abondance.
Déclaration de Stéphane Richard à Netanyahou ce vendredi : “J’ai été personnellement et profondément ébranlé devant l’effet produit par les malentendus et les distorsions auxquels ont donné lieu mes récentes déclarations sur la mise en œuvre de notre stratégie de marque ici (en Israël)”.
Les diplomates Français en poste à l’Ambassade de France et les patrons d’entreprises proches de la Chambre de Commerce Israël-France sont certainement très satisfaits par cette mission du Week-End de Stéphane Richard. Tous veulent l’apaisement.
Mais malgré tous les efforts du patron Français, les israéliens, suspicieux par nature (car le mot boycott est une menace stratégique du pays), ont beaucoup de mal à comprendre les méandres de la stratégie de Orange.
Si cela avait été possible ils (surtout ceux qui possèdent un abonnement d’Orange) n’auraient pas hésité une seconde à… faire passer le PDG Français au détecteur de mensonges (une spécialité israélienne utilisée par Tsahal et les services secrets) pour “savoir s’il dit vrai de vrai”.
Nous avons interrogé lors d’un micro-trottoir de “l’homme de la rue “. Résumé des propos : “Il nous a manqué de respect”. “Les boss de Nokia, Samsung, Sony n’auraient jamais fait, à la va vite, ce type de déclaration, en plus au Caire”. “Cette boîte Française gagne de l’argent. Que veulent-ils de plus ? Le profit n’est -il pas suffisant ? Qu’ils payent une méga-amende à Partner et qu’ils partent”.
Stéphane Amar dans Le Télégramme avait très bien résumé la réaction “de la rue israélienne” au début de la polémique : « Lâche », « vendu », « antisémite » : les qualificatifs les plus brutaux ont aussitôt fusé, accompagnés d’appels rageurs à résilier son abonnement. Selon les Israéliens, le grand patron français aurait cédé aux pressions exercées, depuis des mois, par les partisans du boycott de l’État hébreu au motif que Partner, l’associé local d’Orange, dispose d’antennes relais en Cisjordanie. En Israël, les commentateurs n’ont pas manqué de remarquer que le géant de la téléphonie mobile n’éprouvait visiblement pas le moindre scrupule à investir en Égypte, en Irak, au Maroc ou en Ouganda, autant de dictatures a priori au moins aussi problématiques que la démocratie israélienne”.
CONCLUSION . Un conseil amical venant d’un expert israélien de la communication: “Orange devrait investir lourdement auprès d’un leader du P.R. (Public Relation) en Israël. Une crise comme celle là, qui va avoir des conséquences auprès des juifs américains, ne se traite surtout pas à partir de Paris. Les israéliens veulent des symboles forts : ils n’ont toujours pas vu Partners (Israël) et Orange se réconcilier en public face aux caméras”. Les mots ne suffisent pas. Combien de dollars Orange va t-il investir en Israël dans le futur ? Quels projets ?”