Honest Reporting a décerné le prix du reporter le plus malhonnête à la BBC pour des reportages mensongers ou biaisés concernant Israël.
En revoyant ses archives de 2015, Honest Reporting a décidé que de toute évidence, le trophée déshonorant des reportages les plus malhonnêtes revenait à BBC News.
La nature insidieuse du parti pris anti-Israël de la BBC était déjà semblable au supplice de la goutte d’eau, mais en 2015, les canalisations ont éclaté.
Honest Reporting a justifié son choix en présentant les neuf faits saillants qui ont assuré la position de la BBC comme le pire service de nouvelles de 2015.
1. Tim Willcox et les « mains des Juifs »
L’Annus horribilis de la BBC a commencé en janvier 2015 avec la très mauvaise couverture des attaques terroristes contre les caricaturistes de Charlie Hebdo et contre le supermarché l’Hyper Cacher, à Paris.
Le reporter Tim Willcox a interviewé une femme juive le 11 janvier lors du rassemblement de solidarité à Paris. Interrompant le témoignage de cette femme, Willcox a suggéré que le judaïsme français, et donc tous les Juifs, devaient être tenus responsables des actions d’Israël, tout en offrant une justification pour les attentats terroristes quand il a dit :
« Beaucoup de critiques de la politique d’Israël suggèrent que les Palestiniens souffrent énormément aux mains des Juifs ».
Willcox s’est ensuite excusé sur Twitter pour ce qu’il a appelé une «question mal formulée».
La BBC a jugé que cette «contrition» suffisait à éviter de prendre toute autre mesure contre Willcox ou que la direction de la chaîne ait à reconnaître le caractère offensant de l’entrevue.
Dans ce qui est devenu un long et finalement infructueux exemple de l’absurdité des procédures de traitement des plaintes par la BBC, le bureau chargé de cette fonction a rejeté les nombreuses plaintes reçues, blanchissant l’incident non pas une fois mais deux fois. Puis, après avoir fait traîner le processus pendant plusieurs mois, un nouvel appel d’Honest Reporting a été rejeté par le Conseiller éditorial principal du BBC Trust.
Conclusion? La procédure de plainte de la BBC est tout simplement inutile.
2. L’attaque du Charlie Hebdo n’était pas du «terrorisme»
Willcox n’a pas été l’unique exemple de cadrage déficient de la part de la BBC concernant les attaques terroristes sur Paris.
En principe, des attaques non provoquées sur des cibles purement civiles – les bureaux d’un magazine, et un marché casher – avec l’intention de tuer des gens et d’intimider une ville, amèneraient toute personne raisonnable à les qualifier d’attaques terroristes.
Mais pas la BBC.
Patron de la BBC en langue arabe : le terme de «terrorisme» est trop lourd de sens pour décrire ce qui est arrivé à Paris
Ainsi le patron de la BBC en langue arabe, Tarik Kafala, a déclaré à The Independent que le terme de «terrorisme» est trop lourd de sens pour décrire ce qui est arrivé.
«Nous essayons d’éviter de décrire toute personne comme un terroriste ou un acte comme étant terroriste », a déclaré Kafala, un Britannique d’origine libyenne qui dirige une équipe d’environ 200 employés à la BBC Arabic au quatrième étage de la New Broadcasting House.
« L’ONU discute depuis plus d’une décennie sur la définition à donner à ce mot et ils n’y arrivent pas. C’est très difficile».
En fait, nous savons très bien ce qu’est la terreur – la BBC refuse tout simplement de l’énoncer.
3. «aucune preuve» de boucliers humains
L’incapacité de la BBC à s’auto-corriger est devenue une sorte de leitmotiv.
Ainsi, on peut prendre comme exemple les nombreuses plaintes visant la journaliste de la BBC Orla Guerin, qui racontait qu’il n’y avait «aucune preuve» que le Hamas utilisait des boucliers humains durant la guerre à Gaza en 2014.
Bien que les plaintes concernant cette couverture déficiente aient été émises en 2014, la BBC n’a officiellement réagi qu’en mai 2015. Cette fois, il a été convenu que la déclaration d’Orla Guérin était inexacte :
«Le fait de présenter le point de vue mis de l’avant par une des parties du conflit ne signifie pas nécessairement que nous endossons cette version des événements et dans cette mesure, nous sommes d’accord pour dire que la journaliste aurait pu mieux choisir ses mots.»
Mais le BBC Trust n’a pas souhaité aller plus loin et est allé jusqu’à affirmer que les téléspectateurs étaient à même d’avoir compris par eux-mêmes que les références de Guerin aux tirs de roquettes partant à proximité des quartiers résidentiels rendaient justice à la stratégie du Hamas.
4. « décririez-vous vos parents comme des terroristes ? »
Alors que la BBC n’a pas pu se résoudre à décrire les assassins islamistes en France ou les attaquants au couteau palestiniens en Israël comme des terroristes, cette norme n’a été pas appliquée concernant les Juifs.
Lors d’une interview pour la BBC Newsnight, Evan Davis a posé à la femme politique israélienne Tzipi Livni, une série de questions orientées.
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En référence aux parents de Livni qui étaient membres du groupe Irgoun lors de la lutte contre l’armée britannique en 1940 et ont été emprisonnés, Davis lui a demandé :«Décririez-vous vos parents comme des terroristes?»
Pourquoi seuls les Juifs et les Israéliens peuvent être décrits comme terroristes par la BBC, et pas les Palestiniens ?
Cette question d’Evan Davis était une tentative grossière pour obtenir de Livni qu’elle utilise elle-même le mot «terroriste» et soulevait des doutes sérieux sur l’impartialité du journaliste.
Reste à savoir pourquoi seuls les Juifs et les Israéliens peuvent être décrits comme des terroristes selon la BBC et ses journalistes ?
Dans la suite de l’entrevue, Davis a continuellement tenté de coincer Tzipi Livni en lui posant des questions fondées sur l’hypothèse qu’Israël est un Etat d’apartheid.
Il est allé jusqu’à lui demander si elle avait été d’accord avec les sanctions contre l’apartheid en Afrique du Sud, toujours dans l’esprit d’établir une équivalence morale entre ce régime et Israël et de potentiellement démontrer que Livni est une hypocrite.
5. Un Tweet de choc concernant l’Holocauste
A peine quelques semaines après l’incident impliquant Tim Willcox, la BBC a produit quelque chose peut-être d’encore plus grossier, insensible et carrément offensant.
Afin de marquer la Journée internationale du souvenir de l’Holocauste et le 70e anniversaire de la libération d’Auschwitz, «La grande question», une émission de la BBC dans laquelle les questions morales, éthiques et religieuses sont débattues, a tweeté ceci :
«Notre seule grande question ce matin : Est ce que le temps est venu de prendre congé de l’Holocauste?»
De quoi et de qui la BBC veut-elle exactement prendre congé ? Des survivants de l’Holocauste ? De la mémoire des six millions de victimes juives du génocide nazi ?
Une fois encore, la BBC a fait peu de cas d’une question de grande importance pour les Juifs.
6. Encore une gaffe
Si vous ne croyez pas que la BBC entretient une obsession malsaine d’Israël, voyez le choix de photo qu’a utilisé le site de BBC Sport pour accompagner sa couverture d’un match de football entre Israël et au Pays de Galles lors des qualifications pour le Championnat d’Europe 2016 : des supporters arborant un drapeau palestinien !
7. La réalité alternative de la BBC
Lors de l’annonce de l’accord nucléaire avec l’Iran, piloté par les Américains, la radio BBC World Service a interviewé le ministre israélien de la Science, de la Technologie et de l’Espace, Danny Danon.
Danon a déclaré qu’Israël souhaitait «garder toutes les options sur la table».
«Mais vous n’êtes pas sous la menace de l’Iran. Personne en Iran ne vous a menacé »
La présentatrice, Razia Iqbal, a demandé à Danon de s’expliquer, puis sa réaction a été à la fois choquante et dérangeante :
«Mais vous n’êtes pas sous la menace de l’Iran. Personne en Iran ne vous a menacé depuis très longtemps. Vous faites allusion à une époque où le président Mahmoud Ahmadinejad menaçait directement Israël.»
Dans quelle réalité vivait la présentatrice de la BBC ?
Seulement quelques jours avant l’entrevue, l’Iran avait tenu sa journée d’«Al Qods» lors de laquelle de nombreuses menaces contre Israël avaient été proférées tandis qu’un dirigeant iranien de premier plan avait menacé Israël de destruction quelques jours auparavant :
«La présence du régime israélien est temporaire», avait déclaré l’ayatollah iranien Akbar Hashemi Rafsanjani au site Al Ahd qui est lié au Hezbollah. «Un jour, l’existence de cet État étranger qui s’est installé de force à la place d’une nation plus ancienne, dans une région historique, sera finalement rayé de la carte.»
8. BBC Panorama déraille
L’émission Panorama de la BBC, phare des affaires courantes dans la programmation du réseau, a diffusé en juillet 2015, un documentaire intitulé «Le train qui divise Jérusalem». Cette émission a constitué tout un déraillement.
Adam Wishart, qui se déclare cinéaste juif, a choisi de présenter le rail léger [tramway] de Jérusalem comme la preuve que les Palestiniens sont victimes d’une entreprise maléfique de « judaïser » la ville à leurs dépens.
Honest Reporting a démystifié en long et en large cette émission d’une demie heure, qui a été jugée biaisée, selon les normes mêmes de la BBC. Des manchettes dans les journaux juifs du Royaume-Uni ont critiqué cette émission.
Le Jerusalem Post a noté que :
«La BBC n’a pas offert de réponse satisfaisante à la demande du Post qui voulait savoir pourquoi elle ne s’était pas assurée que des moyens adéquats soient déployés afin que l’émission présente tous les points de vue et si elle envisageait de commander un autre documentaire montrant l’autre côté du débat concernant Jérusalem.»
Tout ce qu’a répondu la porte-parole était à l’effet que l’émission «explorait les tensions vécues à Jérusalem à travers le regard d’un cinéaste juif britannique, et reflétait ce qu’il avait vu et entendu dans la ville de la part de personnes exprimant des points de vue divers».
Le programme avait constitué l’un des comptes-rendus les plus biaisés de mémoire récente
Yiftah Curiel, porte-parole de l’ambassade d’Israël à Londres, a déclaré au Post que le programme avait constitué l’un des comptes-rendus les plus biaisés de mémoire récente, concernant Israël. «Un récit complètement fictif a été construit en utilisant des voix marginales dans la société israélienne et en les présentant comme des points de vue généralisés tout en laissant de côté les attaques terroristes et les incitations palestinienne.»
9. Les attaques terroristes à Jérusalem, les grands titres mensongers de la BBC
Deux Israéliens ont été mortellement poignardés dans la Vieille Ville de Jérusalem, au début d’une vague de terrorisme palestinien en octobre 2015.
L’attaquant palestinien a été abattu par les forces de sécurité après avoir ouvert le feu sur elles. L’épouse de l’un des Israéliens et leur bébé âgé de deux ans ont été légèrement blessés.
Comment la BBC a-t-elle initialement rapporté cette attaque ?
On remarque que le titre (Palestinian shot dead after Jerusalem attack kills two) portait principalement sur la mort de l’attaquant palestinien qui a été «abattu», transformant ainsi le terroriste en victime.
Et qu’est-ce qu’une «attaque de Jérusalem» ? Les villes n’attaquent pas les gens.
On constate dans ce cas que la BBC ne pouvait pas se résoudre à attribuer la responsabilité de l’attaque à un Palestinien. Elle n’a pas non plus indiqué que les victimes réelles de l’attaque étaient des Juifs israéliens.
Ce titre épouvantable a généré tant de colère que même le bureau gouvernemental de presse israélien est sorti de sa léthargie coutumière et a envoyé une lettre en termes vigoureux au responsable du bureau de la BBC à Jérusalem, Richard Palmer, dénonçant le titre comme «contraire à l’éthique.»
Le titre a été changé plusieurs fois, mais il est inquiétant qu’il ait pu être diffusé.
* * *
L’avenir de la BBC fait l’objet d’un débat au gouvernement du Royaume-Uni car sa charte doit être renouvelée à la fin de l’année 2016.
Il serait exagéré de prétendre que la couverture biaisée d’Israël jouera un rôle de premier plan quand il sera question de repenser ou de restructurer les gigantesques opérations de presse de la BBC.
Un service de nouvelles biaisé sur des questions non-conformes à la perspective de gauche de la pensée de la BBC
Néanmoins, le traitement d’Israël par la BBC fait partie d’un problème institutionnel plus large qui afflige le service des nouvelles qui est généralement perçu comme biaisé en ce qui a trait à un certain nombre de questions non-conformes à la perspective de gauche qui domine la pensée de la BBC.
Au moins, la BBC peut se vanter d’avoir remporté le prix attribué au reporter le plus malhonnête grâce à une année ponctuée de reportages biaisés, entachés par son parti pris anti-Israël, même en fonction de ses propres normes.
À Honest Reporting, le rédacteur en chef, Simon Plosker, ajoute :
« Ceci est une récompense bien méritée pour la BBC, qui a vraiment touché le fond pour ce qui est de ses rapports avec Israël cette année. La BBC ne peut pas reconnaître l’antisémitisme et ne peut même pas reconnaître le terrorisme. Cela fait plus de dix ans depuis la publication par la BBC du rapport Balen sur la couverture d’Israël.
Le tableau des incidents déplorables auxquels nous avons assisté cette année est une preuve supplémentaire que la partialité institutionnelle de la BBC est encore profondément enracinée. Cette dernière année a également démontré que le manque de responsabilité au sein de la BBC et son incapacité à s’auto-réguler doivent être corrigés d’urgence. La procédure de traitement des plaintes à la BBC n’est tout simplement pas efficace. »
En tant qu’un des diffuseurs les plus influents au monde, la BBC a la responsabilité de rapporter correctement les nouvelles. Concernant Israël, elle a lamentablement échoué.
Du côté des médias francophones, personne ne semble avoir pris une initiative semblable à Honest Reporting.
Peut-être que Dreuz-Info pourrait décerner chaque année la Palme du déshonneur journalistique au journaliste, à l’agence de presse ou au médium francophone qui a produit le reportage le plus biaisé, le plus mensonger concernant Israël.
Si c’est accepté, je proposerais qu’on l’appelle le prix Enderlin.
Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Magali Marc (@magalimarc15) pourDreuz.info.