Comme il fallait s’y attendre, les interventions du président Donald Trump et du Premier ministre Binyamin Netanyahou lors de la conférence de presse ont été suivies de nombreux commentaires dans la classe politique israélienne.
En voici un échantillon :
A droite :
Guilad Erdan, ministre de la Sécurité intérieure (Likoud): « Les propos du président Trump confirment que nous sommes entrés dans une nouvelle ère. Ses prises de position montrent que la solution des deux Etats n’est plus la seule option possible et que désormais, la pression sera principalement exercée sur la partie palestinienne qui est dans le refus constant. Les Palestiniens apprendront désormais qu’il y a un prix au refus et à l’enseignement de la haine ».
Ofir Akounis, ministre des Sciences, de la Technologie et de l’Espace (Likoud) : « Il s’agit d’une rencontre historique. C’est la fin de l’ère de la solution des deux Etats qui est une idée erronée et dangereuse qui consiste à créer un Etat terroriste au cœur d’Erets Israël. Donald Trump a bien compris que cette solution ne peut mener à la paix au Proche-Orient. Il faut trouver d’autres solutions ».
Miri Reguev, ministre de la Culture et des sports (Likoud) : « C’est la fin du gel de la construction en Judée-Samarie et du gel des relations israélo-américaines. Une nouvelle ère commence entre les Etats-Unis et Israël ».
Tsipi Hotoveli, vice-ministre des Affaires étrangères (Likoud) : « Cette conférence de presse est annonciatrice d’une nouvelle période politique qui donnera priorité à des solutions régionales. Je me réjouis du fait que pour la première fois en vingt-cinq ans, une Administration américaine se dit prête à une reconsidération de ses paradigmes traditionnels et respecte les intérêts d’Israël ».
Israël Katz, ministre des Transports (Likoud) : « Donald Trump a littéralement étreint Israël. Il a promis un soutien sans faille sur la scène internationale et a adressé un message clair aux Iraniens ».
Ayelet Shaked, ministre de la Justice (Habayit Hayehoudi) : « C’est historique ! Donald Trump annonce que l’Iran n’aura jamais la bombe atomique, même dans le futur lointain, et il est prêt à entendre des solutions nouvelles et créatives sur la solution du conflit israélo-palestinien. Bravo au Premier ministre d’Israël pour cette rencontre historique ! »
Naftali Benett, ministre de l’Education (Habayit Hayehoudi) : « Après vingt-quatre ans, le drapeau de l’OLP a été retiré de la hampe et a été remplacé par celui d’Israël. Binyamin a manifesté un grand leadership et du courage ».
A gauche :
Itshak Herzog, président du Camp Sioniste : « Ce fut pathétique de voir le Premier ministre se contorsionner pour ne pas parler de la solution des deux Etats et pour éluder l’option d’une séparation entre Israéliens et Palestiniens. Après cette conférence de presse, chaque Israélien est en droit d’avoir peur de la solution de l’Etat binational de la Mer au Jourdain, ce qui signifie la fin de l’Etat juif. C’est une catastrophe que nous ferons tout pour éviter».
Zehava Gal-On, présidente du parti Meretz : « Peu importe ce que dit Donald Trump. Je ne vais pas me lancer dans une interprétation de ses propos. L’intérêt d’Israël est d’aller vers la solution des deux Etats. Il n’existe pas d’autre option que celle de la fin de l’occupation même si Binyamin Netanyahou sacrifie cette idée dans le seul but de se maintenir sur son siège en daim ».
Ehoud Barak, ancien Premier ministre travailliste : « Ce fut une danse des hérissons à Washington. Bibi était sous pression face au langage direct de Donald Trump. Il y aura encore des surprises en chemin. La solution régionale est sur la table depuis deux ans déjà. Cette conférence de presse fut un écran de fumée ».
Arel Margalit, député (Camp Sioniste) : « Cette conférence est une victoire de la droite extrême en Israël mais une défaite pour l’Etat d’Israël. Binyamin Netanyahou nous mène vers un Etat binational et fait fi des intérêts nationaux. Nous assistons à une fuite du Premier ministre des affaires judiciaires au profit de quelques suffrages en plus et nous tous en paierons le prix ».
Tsipi Livni, députée (Camp Sioniste) : « Ce président parle de paix. Je suis heureuse qu’il ait parlé de ‘deal’ ».
Nahman Shaï, député (Camp Sioniste) : « …Le premier ministre s’est incliné devant la droite et a pris soin de ne pas prononcer les mots ‘deux Etats’. Mais il sait plus que quiconque à la Maison-Blanche que c’est la seule solution qui permettra à Israël de rester juif et démocratique. C’est l’intérêt de l’Etat d’Israël et du peuple juif. Une fois de plus, on a vu qu’Israël n’a pas de politique étrangère mais que tout est destiné à la politique intérieure ».
Shelly Yehimovitch, députée (Camp Sioniste) : « Après avoir ôté les flatteries et la chaleur, qu’a entendu le premier ministre Netanyahou qui serait différent des prédécesseurs de Donald Trump ? Le président américain a exigé (?) l’arrêt de la construction juive, il a indiqué qu’il va travailler dur pour arriver à une solution qui demandera des concessions de la part des deux parties et il a demandé de la ‘souplesse’ à Israël. Ceci veut dire qu’il n’y a plus d’excuses et qu’il faut maintenant que le Premier ministre propose un plan précis et courageux pour assurer l’avenir d’Israël comme Etat juif et démocratique. Un plan soutenu par un président amical constituera un bon début. Binyamin Netanyahou a l’opportunité de cesser d’être un politicien et de devenir un homme d’Etat ».
Photo Avi Ohayon / GPO