Après la comparution des sept premiers témoins à charge contre l’ancien Premier ministre Binyamin Netanyahou, qui ont bien davantage conforté la défense que l’accusation, le huitième témoin était l’un des grands espoirs du Parquet qui voit devant lui ces dossiers s’effilocher : Nir ‘Hefetz, l’ancien proche conseiller de Binyamin Netanayahou, qui a signé avec le Parquet un accord le transformant en témoin d’Etat, à charge contre son ancien patron.

Ces dernières années et durant les journées de son témoignage, Nir Hefetz avait déjà levé un voile sur les pression énormes qui avaient été exercées sur lui par la police et le Parquet afin qu’il charge Binyamin Netanyahou. Le contre-interrogatoire qui a débuté mardi par les avocats de l’ancien Premier ministre a permis aux juges de se rendre compte de la violence psychologique qui a été exercée sur ‘Hefetz afin qu’il signe et se mue en procureur de l’ancien Premier ministre.
Aucun moyen n’a été épargné par les enquêteurs : enfermement dans une toute petite cellule en compagnie de puces, maintien en obscurité, périodes de privation de nourriture, de boisson, de soins médicaux et de médicaments indispensables, repas servis sans assiette ni couverts, moqueries, réveils brutaux à des heures indues, insultes, menaces de détruire sa vie personnelle ainsi que sa famille, et d’autres moyens qui sont encore placés sous le sceau de la censure. Tout cela pour qu’il livre la version que le Parquet attend pour condamner Binyamin Netanyahou. « Tu ne sais ce que nous sommes capables de te faire », a-t-il entendu des dizaines de fois, comme s’il s’agissait de l’interrogatoire d’un terroriste afin d’empêcher un attentat en préparation.
Des juristes de renom sont formels : ces pressions démesurées constituent des infractions pénales et les juges devraient disqualifier le témoignage de Nir ‘Hefetz. L’impression générale qui ressort après la comparution des huit premiers témoins, chacun annoncé tour à tour par le Parquet comme « décisif » pour condamner Binyamin Netaynahou, est qu’un Premier ministre a été écarté du pouvoir sur la base de dossiers des plus douteux et fantaisistes, et à la suite d’une atmosphère de hallali savamment orchestrée par des médias et des cercles politiques.
Photos Yonatan Sindel / Flash 90