Selon l’OMS, 4% de la population et 30% des soldats combattants développent des symptômes de stress post-traumatique. Cet état est défini comme une réaction bio-neuro-physiologique consécutive à une situation durant laquelle l’intégrité physique ou psychologique de la personne, ou celle de son entourage, a été menacée ou effectivement atteinte.
Malheureusement, Israël compte environ 4000 personnes en état de stress post-traumatiques suite à leur service militaire. Leur premier problème est celui de faire reconnaitre leur statut officiellement, puisque ce diagnostic ne peut être effectué que sur la base du témoignage de la personne, ce qui lui confère un caractère subjectif. Certains se battent pendant des années pour être reconnu comme post-traumatique, ce qui ne vient qu’ajouter à la difficulté de leur situation.
Ces derniers mois, le sujet a pris une proportion augmentée avec le geste désespéré d’Itsik Saïdian. Cet ancien combattant de Tsahal a cherché pendant des années à mieux faire reconnaitre son état post-traumatique par le ministère de la Défense. Face à l’absence de coopération de l’administration, se sentant abandonné, Itsik s’est immolé par le feu le 12 avril 2021. Il a été transporté à l’hôpital où il demeure entre la vie et la mort pendant de longs mois. Son état s’est amélioré ces dernières semaines et il y a un peu plus d’un mois, il a, pour la première fois, pu parler et transmettre ses remerciements au peuple d’Israël pour ses prières et son soutien.
Photo : Nizzan Cohen Wikipédia
Cet événement a constitué un tournant dans la publicité dont faisait l’objet le phénomène du stress post-traumatique et de sa prise en charge par les services de l’Etat.
Parallèlement aux avancées bureaucratiques et administratives, la recherche médicale essaie aussi de venir en aide à ces personnes.
Aujourd’hui, l’Université de Tel Aviv et le centre hospitalier d’Assaf Harofé, ont annoncé avoir mis au point un traitement innovant, qui produirait des résultats très concluants.
Leur travail est parti du constat de base, que les victimes de stress post-traumatiques qu’aucun traitement psychologiques ou médicamentaux n’aidaient, présentaient une lésion au niveau des tissus cérébraux.
L’étude s’est faite sur un groupe de 35 anciens soldats souffrant de graves symptômes. Ils ont été divisés en deux groupes. L’un a subi les traitements traditionnels et l’autre un traitement innovateur, dans un caisson de décompression.
Cet outil est utilisé en médecine pour ses propriétés physiques, puisqu’à l’intérieur de ce caisson totalement hermétique, les patients sont exposés à une pression supérieure à la pression atmosphérique, ce qui permet principalement d’accroître l’oxygénation des tissus.
Dr Keren Douanis-Barak, la directrice de l’équipe de chercheurs a déclaré : »Après 60 séances de soin dans le caisson de décompression, nous avons constaté une nette amélioration de l’état des patients, de leurs capacités générales de fonctionnement et une réduction des lésions du tissu cérébral ».
Le Pr Shay Efrati, un des principaux chercheurs a expliqué : »Le traitement permet l’activation et la division des cellules souches, la création de nouveaux vaisseaux sanguins et l’augmentation de l’activité cérébrale – et ainsi permet le renouvellement de l’activité du tissu cérébral endommagé ».
Un tel traitement est considéré comme sûr, s’il est fait sous supervision médicale évidemment, l’utilisation de tels outils étant reconnue dans le monde médical international.