Voilà une famille d’origine juive, les Holder, dont l’histoire jusqu’à présent était du genre de celles qui font rêver… Un conte de fées comme on les aime.
Une histoire qui raconte, comment partie de rien un homme et sa lignée réussiront à créer les conditions industrielles pour devenir ce géant nommé Paul qui engendrera à son tour suffisamment d’argent pour acheter une fabrique de macarons hors du commun : Ladurée.
Et voici l’ancêtre par qui cette saga va prendre forme qui achète une boulangerie à Lille. Mort trop jeune, son fils Francis reprend au pied levé, à 18 ans, la toute petite maison dont il gardera le nom tel que l’enseigne, « Paul », un nom acheté avec la boulangerie lilloise.
Le jeune homme d’alors se distingue surtout par son étonnante capacité d’adaptation et d’innovation. Il est le premier, dans les années 1960, à croire en l’expansion des grandes surfaces. Laissant les autres artisans crier au fou, il persiste et signe la création d’une boulangerie industrielle pour fournir les rois de la gondole, dont son voisin nordiste Gérard Mulliez, fondateur d’Auchan.
« Tous les matins, je venais le livrer en pain pendant que lui mettait ses conserves en rayon », se souvient le boulanger en souriant.
Passant aux profits et pertes tous les problèmes que quelques sorcières jalouses lui avaient vilainement glissés, le revoilà plus riche que jamais lorsqu’il décide en 1972 de lancer parallèlement un réseau de boulangeries de quartier et d’y faire renaître le pain à l’ancienne.
Une entreprise qui implique de retrouver les vieilles méthodes de fabrication et, surtout, de monter une filière d’approvisionnement en blés rustiques. Autre idée de génie : Placer le fournil au centre de la boutique pour que les clients voient le boulanger à l’œuvre. Le concept Paul vient de naître et il ne reste qu’à l’appliquer à grande échelle.
Aussitôt dit, aussitôt fait !
Aujourd’hui, ses fils et fille venus le rejoindre, après que chacun connut la réelle difficulté de se faire une place sans se voir obligé de tuer le père, (sa femme Françoise ayant fait toute sa carrière au service juridique du groupe) on parle d’eux comme de boulangers qui ont conquis la planète, les champions du monde du pain made in France.
Alors comment expliquer que Francis Holder n’ait pas hésité une seconde à se dire l’ambassadeur de ses 14.000 employés dans une interview vidéo postée sur le compte twitter de « Fillon 2017 » appelant à voter François Fillon.
Si le choix politique est relativement peu étonnant de la part de ce patron de deux mastodontes internationaux, qu’il se mette ainsi en avant l’est bien davantage car, en bon chti doublé du caractère prudent de beaucoup de juifs, il avait jusqu’ici fait sien le célèbre dicton selon lequel « le bien ne fait pas de bruit et le bruit ne fait pas de bien ». Pour masquer sa réussite, il avait d‘ailleurs créé 53 entreprises et 7 noms d’enseignes différents. Alors pourquoi déclarer : « Je suis ici en tant qu’ambassadeur des 14 000 personnes que forme l’entreprise (…) simplement pour vous dire que j’ai regardé le programme de monsieur Fillon et que quand monsieur Fillon nous parle de la libération du travail, c’est la demande que fait l’ensemble du personnel de pouvoir libérer le travail. »
Résultat : Tollé général dans les entreprises du groupe, manifestation des 14.000 employés qui lui refusent le droit de parler en leurs noms, désolidarisations des enfants, retour en arrière du père non soutenu par son épouse militante d’Emmanuel Macron, beaucoup de bruit inutile dans le monde feutré de la farine…
Ne lui reste qu’à se refaire une virginité : Pour cela, rien de mieux que d’ouvrir, (pourquoi pas ?) ce qui deviendrait la première d’une lignée de nombreuses boulangeries Paul, catégorie cachère ?