Pierre Lellouche est une personnalité centrale de la droite en France. Député Les Républicains, il a occupé les postes de Secrétaire d’État chargé des Affaires européennes puis de Secrétaire d’État chargé du Commerce extérieur sous la présidence de Nicolas Sarkozy.Il a effectué, la semaine dernière, un voyage en Israël de quelques jours, invité par ELNET et I Focus (Israel Communication & Networking) qui se fixent pour objectif de montrer la réalité du pays au-delà de toutes considérations politiques. A cette occasion nous nous sommes entretenus avec lui.
Le P’tit Hebdo : Quel est le but de votre visite en Israël ?
Pierre Lellouche : La France a été attaquée très violemment par le terrorisme tout au long de l’année dernière. Cela pose un vrai problème d’adaptation de la totalité de notre système à une situation de guerre, puisque c’est bien ainsi que l’a définie le Président François Hollande. Il s’agit d’une guerre d’un autre type, qui se joue à l’extérieur avec nos soldats engagés, et à l’intérieur avec des Français qui tuent d’autres Français. Ces problématiques sont nouvelles et recouvrent plusieurs thématiques comme l’immigration, l’intégration, la sécurité intérieure.
Même si les situations sont différentes entre Israël et la France, je suis intéressé par le système judiciaire, légal. Nous avons, en France, adopté plusieurs modifications législatives suite aux attentats : deux lois sur le terrorisme, une loi sur le renseignement, une modification de la Constitution et bientôt une autre loi sur le terrorisme. Je suis venu voir comment cela fonctionne ici, au niveau de la prévention policière et au niveau juridique.
LPH : Êtes-vous venu vous inspirer d’Israël ?
P.L. : Je ne dirais pas cela de cette façon. Mais je fais partie d’une commission qui va parcourir différents pays afin d’étudier comment ils font face au terrorisme. Quels sont les moyens de dissuasion qu’ils utilisent et quels sont les moyens de répression qu’ils ont choisis.
LPH : Vous dites que la situation de la France et celle d’Israël sont différentes. En quoi ?
P.L. : Israël est entouré par un mur, ce qui est l’inverse de ce que nous vivons en Europe avec Shengen et c’est bien la question que pose le terrorisme en Europe. La pérennité de la libre circulation est remise en cause. La situation géographique et le contexte sont donc différents.
LPH : Quelle est votre position concernant la situation entre Israéliens et Palestiniens ?
P.L. : Je ne souhaite pas entrer dans une discussion détaillée sur le sujet. Je vous rappelle juste que je me suis opposé à l’idée de Laurent Fabius de reconnaître la Palestine de façon unilatérale. Chez Les Républicains nous sommes convaincus que toute reconnaissance ne doit intervenir qu’à l’issue de négociations.
LPH : Quelles sont vos impressions au bout de quelques jours en Israël ?
P.L. : J’apprécie beaucoup mon séjour. Je suis très heureux d’être là.
Propos recueillis par Avraham Azoulay