Perles recueillies en survolant le Séder de Vaeth’anan.
Même pour préserver.
La Paracha nous enjoint de ne pas « diminuer », c’est-à-dire de ne pas ôter une des Mitsvots de la Torah.
Un rabbin « réformé » rencontra un jour Rabbi Ezriel Hildeseimer, l’un des grands rabbins orthodoxe de l’Allemagne du 19e siècle, et lui exposa les raisons pour lesquelles, selon lui, il était indispensable de procéder à des modifications dans la pratique des lois de la Torah.
Si nous souhaitons, expliqua l’homme, que nos enfants suivent à leur tour les principaux devoirs de la Torah, nous devons alléger celle-ci en annulant certaines mitsvots qui ne « disent » plus rien aux jeunes générations !
Rav Hildseimer répondit : dans la paracha de Vaéth’anan Moché clame aux enfants d’Israel : « Vous ne la diminuerez point, afin de garder les mitsvots d’Hachem votre Tout-Puissant, que je vous ordonne aujourd’hui. »
Dans ce verset Moché nous enseigne que même si l’on essaye de nous persuader de renoncer à certaines mitsvots avec la noble finalité de « garder les Mitsvots d’Hachem », il nous faut refuser la proposition. Car nous pouvons comparer les Mitsvots à un tas de noix empilées de manière précise les unes sur les autres. En ôtant une seule noix on est susceptible de faire s’écrouler l’ensemble de l’édifice…
(Parpéraot Latorah)
Un « Streimel » en été.
« Observes le jour du Chabbat » (5,12)
Le Rabbi de Sokhatchov se trouvait une fois dans une ville de repos. Le Chabbat, alors qu’il portait, comme à l’habitude, son Shtreimel, un rabbin « réformé » l’apostropha : « pourquoi un vêtement aussi chaud alors que nous sommes en plein été ? » Le Rav répondit : « Car le Chabbat, chez vous, est très froid… »
Mesure pour mesure.
« Honores ton père et ta mère…afin que tes jours se prolongent… » (5,16)
Le sage sépharade Rabbi Itsh’ak Karo, auteur du « Toldot Itsh’ak », s’étonne du manque de réciprocité dans la récompense promise. Les Sages nous ont pourtant enseignés que les lois de la Torah obéissent généralement au principe de « mesure pour mesure ». On se serait donc attendu à ce que la Torah promette : « Honores ton père et ta mère afin que tu sois également honoré ! »
En fait, répond le maître, c’est justement en vivant plus longtemps que la personne s’en retrouvera honoré et respecté, puisque la Torah nous enjoint par ailleurs de respecter particulièrement les personnes âgées et de se lever en leur honneur ! Le principe de mesure pour mesure est donc bien appliqué dans cette récompense.
Les voyages forment la jeunesse.
« Et tu les enseigneras à tes enfants ; tu leurs en parlera, lorsque tu seras assis dans ta maison et lorsque tu iras en chemin…(6,7) »
Même lorsque tu es en chemin, n’oublies pas d’éduquer tes enfants. Comme le faisaient les grands maîtres de toutes époques lorsqu’ils écrivaient, alors qu’ils étaient en voyage, des lettres destinées à leurs proches. Comme la célèbre lettre que le Gaon de Vilna envoya à sa famille, et comme beaucoup de lettres de ce type. C’est ce que dit ici la Torah : même lorsque « tu iras en chemin » tu appliqueras le précepte : « tu enseigneras à tes enfants et tu en parleras » !
Chéma.
« Ecoute, Israël ! D. est notre Tout- Puissant, D. est Un ! «
Nous connaissons tous le verset de Chéma Israel.
« Ecouter », c’est d’abord entendre. Mais aussi accepter, recevoir le principe et la réalité de l’unicité divine.
L’un des maitres contemporains proposa une traduction originale : Chéma peut s’entendre aussi comme « rassemblement » (c’est ainsi que l’on retrouve cette expression à propos d’un rassemblement organisé par le roi Shaoul.). En effet, l’unité des juifs entre eux participe à la reconnaissance de l’unicité de D. Lorsque des disputes éclatent et que s’en suivent des divisions, cela diminue la gloire de D. dans le monde. Attention, donc, à ne pas se laisser prendre au piège de la dispute soi-disant « au nom de D. »
(Rav Moché Sterenburkh, Taam Védaat)
R. Chmouel Olivier pour torahacademy.fr
