22377 membres et plus d’une centaine de demande d’adhésions en attente… Ce sont les chiffres vertigineux du groupe « Partageons nos recettes sucrées et salées » (PNRSS) sur Facebook, créé il y a seulement 5 ans. LPH s’est entretenu avec Vanessa Fedida, par qui toute l’aventure a commencé.
Le P’tit Hebdo : Comment est né le groupe ?
Vanessa Fedida : La cuisine est pour moi une passion. J’avais pris l’habitude de poster sur Facebook les photos de mes réalisations culinaires. Mes copines me demandaient toujours de leur donner la recette. Puis progressivement, je me suis aperçue que ce type d’échanges intéressait beaucoup de monde. Donc j’ai créé un groupe, entre copines, pour l’aspect pratique. Je ne pensais pas que cela prendrait tellement d’ampleur !
LPH : Plus de 20 000 membres !
V.F. : Oui, c’est énorme et j’en suis la première surprise. Les membres viennent, bien sûr, de France et d’Israël mais aussi de tous les coins du monde : Asie, Amérique latine, États-Unis, Canada, Dom-Tom,… Un brassage qui apporte, parallèlement aux recettes juives traditionnelles, des recettes locales originales.
LPH : Faut-il répondre à certains critères pour devenir membre ?
V.F. : Il faut d’abord être juif et ne proposer que des recettes cacher. Au fur et à mesure, je me suis aperçue de la nécessité de réserver le groupe à un public exclusivement féminin. Par ailleurs, les membres s’engagent à ne pas diffuser de publicités ou d’annonces personnelles sur le groupe. En revanche, il m’a paru important de donner un sens à cette communauté, au-delà de la cuisine. Cela a commencé avec la maladie de ma mère, il y a quatre ans. J’ai souhaité que le groupe puisse servir aussi à communiquer des noms pour des lectures de Tehilim, ou pour la hafrashat hala (prélèvement de la pâte). Il est fondamental que mon groupe ait un rapport avec la Torah. Il est, ainsi, dédié à ma mère Camouna Bat Zaiza (z »l).
LPH : Quel est le principe précis du groupe ?
V.F. : La personne poste une photo de sa réalisation culinaire et l’accompagne obligatoirement de la recette. Ensuite un forum est suscité par le « post » : « est-ce que je peux utiliser tel produit au lieu de celui indiqué ? Où trouve-t-on tel ingrédient » ?, etc. Au-delà du partage strict s’est développé un phénomène de conseils. Par exemple, des personnes demandent ce qu’elles peuvent faire avec tel ou tel ingrédient. De nombreuses réponses, propositions affluent alors. La page est fréquentée 24h/24, des posts arrivent sans arrêt, il y en a parfois dix en une minute ! Beaucoup de personnes ont retrouvé le goût de cuisiner. Certaines se sont découvert un talent. D’autres ont pu se lancer dans la réalisation de plats qu’elles pensaient infaisables. Par ailleurs, un phénomène social incroyable est né. Des amitiés se sont nouées. C’est un peu comme une drogue : on a constamment besoin d’aller voir ce qui se passe sur la page du groupe. Nous avons organisé plusieurs soirées-rencontre pour que ces amitiés ne restent pas virtuelles.
LPH : Avez-vous des idées de développement pour PNRSS ?
V.F. : Oui, je pense constamment à des façons de faire évoluer le groupe. Le gérer me prend toute la journée, c’est ma « petite entreprise », même si je n’y gagne pas financièrement. Pour le moment, j’organise des ateliers PNRSS dans un local « à la master chef », avec des interventions de chefs cuisiniers.
Pour aller plus loin :
Facebook : Partageons nos recettes sucrées et salées et Ateliers Cuisine Partageons nos recettes sucrées et salées
Propos recueillis par Guitel Ben-Ishay