« Je désire m’installer en Israël avec ma petite famille, mais mes parents s’y opposent : ils désirent profiter de leurs enfants et de leurs petits-enfants au soir de leur vie. Que dois-je faire ? » Question classique, posée par de jeunes couples déchirés entre deux exigences : le respect des parents et leur désir de réaliser leur aliya. La paracha Qédochim traite de cette question. Elle débute avec ce commandement : « Chacun, son père et sa mère, vous craindrez. » La place choisie pour ce commandement lui confère une importance toute particulière. Elle est la première de la paracha de « la sainteté » : « paracha qui a été dite devant tout Israël, car y sont rapportés les principes fondamentaux de la Thora. »
La crainte des parents est le premier aspect de la sainteté du Juif. La qédoucha (sainteté) est cette force qui élève l’homme au-delà des contingences de la nature et de sa propre nature. Un être humain, à partir de sa naissance, est conçu de telle sorte que, plus il grandit, plus il coupe le lien qui le rattachait originellement à ses parents. Le « non » du bébé qui devient enfant ainsi que la révolte de l’adolescent sont inscrits dans le développement normal de chaque être. La Thora ordonne de mettre une limite à ce développement naturel. Cette limite est l’expression d’un comportement saint.
Le Talmud explique jusqu’où doit aller le respect des parents : « Rabbi Tarfon avait une mère âgée ; chaque fois qu’elle voulait regagner son lit, rabbi Tarfon se couchait à plat ventre sur le sol afin de permettre à sa mère de grimper sur son corps pour atteindre son lit ; et chaque fois qu’elle voulait redescendre de son lit, elle posait ses pieds d’abord sur son fils. Rabbi Tarfon raconta ces faits dans la maison d’études. On lui répliqua : “Tu n’as pas encore atteint la moitié de cette mitzva. Serais-tu capable de te contenir si ton père jetait une bourse pleine d’argent à la mer ?” »
Nous devons donc accepter de nos parents même l’inacceptable. Maïmonide, qui a codifié ces lois, tente de donner aux personnes qui subissent cette épreuve les raisons de l’assumer : « Même s’il était recouvert de ses plus beaux vêtements et qu’il était assis à la tête d’une grande assemblée et que ses parents sont venus, ont déchiré ses vêtements, l’ont frappé à la tête et craché au visage, il n’a pas le droit de les humilier, mais il doit se taire et craindre le Roi des rois des rois qui lui a dicté cette attitude. Car si un roi en chair et en os lui avait ordonné cette attitude, il aurait dû se soumettre. À plus forte raison doit-il se soumettre à la loi du Créateur366. »
Les Tossafistes (commentateurs du Talmud en France et en Allemagne aux xiième et xiiième siècles) n’ont pas accepté que l’on puisse tolérer de tels abus de pouvoir des parents à l’égard de leurs enfants. Par leurs interprétations, ils ont restreint la portée des histoires racontées dans le Talmud. Par exemple, à propos du père qui aurait jeté un porte-monnaie à la mer, ils expliquent qu’il s’agissait d’un père qui devait rétablir une autorité qui avait été bafouée, en faisant un éclat extraordinaire et exceptionnel. Mais s’il érige cette conduite en principe, alors ce parent-là devient racha, inique, et l’obligation du respect est levée.
Rachi expose une autre limite essentielle à l’obligation de respect. La Thora, immédiatement après avoir ordonné la crainte des parents, ajoute : « et vous respecterez mes chabbatot. » Et Rachi commente : « la Thora a juxtaposé ces deux lois pour t’enseigner que bien que Dieu t’ait ordonné la crainte des parents, si ceux-ci t’ordonnaient de transgresser le Chabbat, ne leur obéis point et il en est de même pour les autres commandements. »
Certes, on pourrait penser qu’on ne peut comparer des parents qui demandent à leurs enfants de transgresser le Chabbat à ceux qui expriment simplement le souhait de garder leurs enfants à leurs côtés. Ces derniers, s’ils empêchent de réaliser une mitzva, ne demandent pas de transgresser activement les commandements. Mais la Guémara explique qu’il n’y a pas lieu d’établir cette distinction et c’est d’ailleurs vraisemblablement la raison pour laquelle Rachi a ajouté qu’il en est de même pour les autres commandements. En effet, la Guémara enseigne que celui qui trouve un objet perdu et qui a donc la mitzva de le ramasser pour le rendre à son propriétaire n’est pas tenu de rendre un service à son père qui le lui demanderait à ce moment-là. En outre, affirme le Talmud, la mitzva du respect des parents s’arrête là où elle empêche d’accomplir un commandement de Dieu quel qu’il soit370.
Aussi les parents ne peuvent-ils pas empêcher leurs enfants de s’installer en Israël, mitzva qui selon nos Sages dépasse toutes les autres puisque, disent-ils la mitzva d’habiter en Israël vaut tous les commandements de la Thora.
Extrait de l’ouvrage du Rav Shaoul David Botschko »A la Table de Shabbat »
Totalement d’accord avec les Tossafistes….et en désaccord avec Maïmonide ! Je le répète, il faut dépoussiérer la Torah ! Trop d’incohérences….comme dans l’absurdité du pardon chrétien….Avant leurs droits, les parents ont des devoirs !
La Torah c’est la Torah immuable. Il n’y a rien a depoussierer. Il suffit de lire, d’essayer de comprendre, lire les commentaires nombreux et consulter les ecrits et les reponses aux questions rediges par de grands rabbins.
Dixit Jankel « Tout ce qui Est Écrit n’est pas de la Divinité » C’est exact, et je le répète à l’envi, « écrit par des hommes et pour des hommes..»il faut dépoussiérer la Torah. Je suis parent et grand parent et j’estime avoir plus de devoirs que de droits ! Maïmonide et aucun des grands rabbins n’ont le monopole de la sagesse et du savoir….
Pourquoi ces grands parents n’émigrent ils pas ? Ne peuvent ils pas toucher leurs pensions en Israel ? ne peuvent ils pas louer une belle maison ou bel appartement et louer le leur aux USA? Je l’ai fait, je sais de quoi je parle! Bien des parents sont des caractériels et égoïstes pathologiques et ne méritent nullement tant d’égards systématisés de sotte façon également pathologique. Tout ce qui Est Écrit n’est pas de la Divinité si elle existe! pas plus chez nous que chez les voisins fous du Coran ou des Évangiles de Rome- sic