Maïmonide, dans un passage très contesté du Guide des Égarés, explique que les sacrifices sont une concession que Dieu avait accordée à l’homme primitif. Dieu savait qu’Il ne pouvait amener les hommes à renoncer à leurs pratiques païennes. Aussi leur permit-il de poursuivre ces pratiques, en les dirigeant vers Lui : « Lorsque tu examineras les actions de Dieu dans ce monde, tu constateras Sa sagesse infinie (suit une description de diverses merveilles dans le fonctionnement de l’homme : par exemple, dit-il, Dieu, dans Sa grande sagesse, a pourvu aux besoins du fragile nourrisson en donnant à sa mère un lait qui lui convient parfaitement et qui s’adapte à son développement jusqu’à ce qu’il soit assez fort pour se nourrir normalement…) Lorsqu’Il envoya Moïse pour transformer les Hébreux en un peuple saint qui devait servir Dieu exclusivement, Il se heurta à une difficulté : à l’époque, on avait l’habitude, dans l’univers entier, de sacrifier des animaux dans des palais où se trouvaient des idoles. Aussi, dans Son infinie sagesse, décida-t-Il qu’il ne fallait pas aller à contre-courant et interdire complètement les sacrifices car les hommes n’auraient pas pu accepter cette révolution… Il autorisa donc toutes ces pratiques, mais Il exigea que les hommes les offrent à Lui-même[1]. »
D’aucuns en ont déduit que Maïmonide pensait que le Temple ne serait pas reconstruit, les hommes n’étant plus tentés par l’idolâtrie. Effectivement, si, de nos jours, les hommes n’adorent plus d’idoles, on pourrait donc se passer du Temple et du service sacrificiel qui lui est associé ?
Cette conclusion a amené de nombreux commentateurs[2] à critiquer Maïmonide. En effet, dans la Bible elle-même, les lois sur les sacrifices sont présentées comme un élément fondateur du judaïsme, de nombreux chapitres lui sont consacrés. Le prophète Ézéchiel a minutieusement décrit l’architecture du troisième Temple. Nous prions tous les jours pour sa reconstruction. D’ailleurs, Maïmonide lui-même a consacré des chapitres entiers aux sacrifices, annonçant ainsi leur rétablissement. Il écrit même que l’une des fonctions du Messie est de reconstruire le Temple et d’y rétablir les sacrifices[3].
Suivant en cela Qim‘hi[4], le rav Yéhezqel Epstein, titulaire de plusieurs doctorats, établit une distinction entre les sacrifices volontaires offerts par l’homme et les sacrifices obligatoires demandés par Dieu. Ces derniers ont un but éducatif[5] :
« Le but du sacrifice est d’éveiller le cœur de celui qui l’offre à l’extrême gravité de la transgression d’un commandement… Il lui sert également d’avertissement pour qu’il ne recommence pas ses méfaits par habitude et légèreté. »
Le rav Epstein prouve que Maïmonide lui-même a donné cette explication : « Les sacrifices ont pour objet de faire pénétrer dans l’âme du pécheur et de tout révolté qu’il faut se souvenir constamment de son péché… et cette prise de conscience l’amènera sans doute à ne plus trébucher[6]. »
Aussi, dit rav Epstein, Maïmonide n’aurait donné son explication historique que pour les sacrifices volontaires. Ce sont ceux-là qui n’ont plus de raison d’être avec l’évolution de l’humanité. Tandis que les sacrifices obligatoires sont des commandements qui, comme le reste de la Thora, sont éternellement valables.
Cette explication n’est pourtant pas complètement satisfaisante. En effet, les sacrifices volontaires sont présentés dans la Thora comme une des formes premières de l’expression religieuse : Caïn et Abel, avant toute manifestation de paganisme, en apportèrent. Ils furent suivis par les patriarches qui ne peuvent en aucune manière être suspectés de tendances idolâtres.
Un verset de A‘haré Mot nous aidera à mieux comprendre Maïmonide. Maïmonide n’a pas inventé son explication, il l’a tirée d’un verset de notre paracha[7] :
« Quiconque de la maison d’Israël sacrifiera un animal (pour en faire un sacrifice) et ne l’amènera pas à mon sanctuaire… sera considéré comme un assassin… et sera retranché de son peuple afin que les Enfants d’Israël apportent les animaux qu’ils avaient l’habitude de sacrifier dans les champs, à Dieu … et ils ne sacrifieront plus aux démons qui les tentent… Cela sera une loi éternelle pour toutes leurs générations. »
Pour la Thora elle-même, le but des sacrifices est donc de canaliser les pratiques idolâtres en les ramenant vers Dieu. Les sacrifices représentent donc la lutte contre les tendances idolâtres, mais, précise la Thora, il s’agit d’un combat perpétuel. L’erreur de ceux qui ont contredit Maïmonide était de croire que ces tendances n’existaient que dans le passé. C’est ce qui les a amenés à penser que Maïmonide niait la valeur éternelle des sacrifices. En réalité, il n’en est rien. Les tendances idolâtres sont une constante chez l’homme, bien qu’elles prennent des formes différentes selon les époques. Dans le passé, l’homme servait des démons, à d’autres époques c’était des idoles. Il peut s’agir d’idéologies ou encore de personnes que l’on admire au point de s’abandonner à leur jugement. Ces différentes formes d’idolâtrie sont autant d’abdications de la personnalité de l’individu. Elles témoignent néanmoins du profond besoin de l’homme à s’identifier avec ce qui est majestueux. Aussi, s’il ne peut manifester ces sentiments envers le vrai Dieu, si Celui-ci est inaccessible, l’homme se fourvoie et se lance dans des chemins dangereux. Finalement, de même que tout enfant a besoin du lait de sa mère pour vivre et se développer, tout homme a besoin de s’identifier à un Être suprême. En ce siècle, nous avons pu constater combien le culte de la personnalité peut rendre l’homme bête, dans tous les sens du terme : idiot, il cesse de réfléchir et ne fait que répéter des slogans qu’il ne comprend pas ; animal et dangereux, car rien ne l’arrête dans la voie qu’il s’est choisie. Le culte de la personnalité, forme moderne d’idolâtrie, est donc extrêmement dangereux.
On comprend alors pourquoi Dieu condamne avec une telle vigueur la forme sauvage du service divin jusqu’à l’identifier à un assassinat. Celui qui n’apporte pas ses sacrifices à Dieu, ne reconnaît pas en Lui la seule autorité, s’en remet à des semblants de divinités. Ce sont ces « idoles », qu’il suit aveuglement, qui peuvent rendre l’homme inconscient voire criminel.
Aujourd’hui, plus que jamais, nous avons besoin que Dieu se révèle à nous dans Son Temple afin que nous puissions Le révérer, Lui seul.
[1] Guides des Égarés, livre 3, chap. 32.
[2] Voir, par exemple, Ramban s/Lévitique I, 9.
[3] Lois des rois, xi, 1.
[4] Jérémie vii.
[5] Yad Shaoul, page 147.
[6] Guide des Égarés, livre 3, chap. 46.
[7] Lévitique XVII, 3 à 7
Extrait de l’ouvrage du Rav Shaoul David Botschko ”A la table de Shabbat”
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Peuple d’Israël, Iachar El, le combat permanent contre ses propres défauts,
Peuple de l’ALLIANCE ; le Monde Saint, 3ème temple,
L’Alliance, Notre MISSION,
Notre COMBAT : Porter le flambeau du désir trans-générationnel
qui du Temporel à l’Eternel change les temps,
Alors, En ces jours du souvenir de nos morts tombés à tous ces combats ;
De déchirure identitaire de notre Peuple et du monde,
Que l’instinct de vie remonte de nos tombes
De notre mémoire, des forces vitales de la création,
Comme s’il avait fallu toucher à notre essence même,
Notre Identité Divine
Pour qu’elle se recompose
Pour protéger notre filiation,
Notre descendance,
Notre éternité,
A l’image de l’Eternel,
Pour qu’il nous Bénisse,
Pour que nous le Bénissions,
Lui donnant Corps,
Comme il nous donne Ame,
Pour en avoir la jouissance,
Et retrouver l’Alliance, Esprit, Matière,
L’incarnation.
Comme si le mal appelle le Bien
jusqu’à la guérison pour disparaître.
Alors, on ne sent plus d’ennemis,
On retrouve, la Paix, l’Unité en soi,
Elohim Erhad,
Barourh Mechane Azmanim
La Terre Promise !
Si l’on comprend que Croire en Dieu,
C’est Croire en Soi,
Alors la FOI devient
L’Elan Individuel de l’Adhésion
A la Cohérence des Lois Universelles
Qui nous Fédèrent,
L’Alliance ;
Quant en Filigrane du Destin,
Sur le chemin vers soi,
L’Enjeu est l’Ascension vers la Lumière
Qui Manifeste l’Etre et le Monde,
A la Gloire de l’Eternel,
Où tout ce qui a été
Fut en Devenir de ce qui Est
Et Devient,
Avec pour Seule Possibilité d’Etre,
Celle d’être du Temps,
L’Energie qui du Temporel à l’Eternel
Soulève vers cette Dimension,
Terre Promise de la Délivrance,
Inscrite dans l’Evolution,
Où la Fluidité des Liens
Fonde le Commerce Virtuel
De la Cohérence Universelle,
Œuvre de Justice,
Œuvre de Paix,
Du Monde Saint Qui Se Lève,
En Relief de Celui Qu’il Remplace
Dans la Limpide Splendeur des Correspondances
Qui Glissent Sur la Matrice Infinie des Transformations,
A la Gloire du Temps Qui les Contient Tous,
Tendu Sur les Piliers de l’Univers,
Comme la Tente du Sacerdoce
Retentissante de l’Hymne à l’Amour,
Qui, au Seuil de la Grâce Accordée,
Bénit la Mémoire de l’Etre Qui S’incarne
Et Paraît à l’Image de l’Eternel,
Dans la Divine Sensation Existentielle,
Assouvissant Comme une Délivrance
Ce Désir Toujours Frustré d’Exister ;
La Délivrance de Toute Soumission,
Sans Plus Jamais Rien Craindre, Ni Faillir ;
Bénédiction de la Foi Qui s’Exauce et Rédempte
Avec Pour Ultime Légitimité,
La Révélation
Amen ! Je Crois Car Je Suis
Heureusement le thora et la Bible sont présent dans le monde pour nous rappeler les paroles de Dieu.
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