Le 4 juillet 2017 une tragédie s’abattait sur la famille de Shimon et Esther Goloventzitz habitants d’Efrat. Leur fils cadet David zl., lieutenant dans la brigade Golani, était tué par erreur par l’un de ses soldats lors d’un exercice antiterroriste à Hevron. Ces parents héroïques ont cependant choisi de sublimer leur douleur par l’action au service des autres et pour l’amélioration de la société. Comme David z.l. était né pendant Hanoucca, ses parents ont voulu allumer des lumières afin de combattre l’obscurité dans laquelle le destin les avait précipités. Parmi les nombreuses initiatives remarquables lancées par ce couple, il y a « l’Opération Tefilines », en fournissant des tefilines à de très nombreux soldats qui en font la demande. Nous avons voulu en savoir plus sur cette campagne et de manière générale sur tout ce que font aujourd’hui ces parents qui ont refusé le repli sur soi, après ce drame.
LPH : Comment se fait le contact entre les soldats et vous ?
SG : Généralement par les nombreux groupes whatsapp que nous avons créés, parfois par des contacts directs mais aussi par l’intermédiaire de notre coordinateur, un ‘hassid ‘Habad extraordinaire qui habite Hevron. C’est lui qui achète ou fait vérifier les tefilines dans l’atelier « Tefilines Hevron » avec lequel nous travaillons, et va ensuite les amener aux soldats dans les bases. Et tant que ‘Habad qui se respecte, il filme tout et diffuse sur les réseaux sociaux. Je dispose de dizaines de vidéos plus émouvantes les unes que les autres. Beaucoup de soldats pleurent.
LPH : De quels milieux viennent les soldats qui émettent le souhait de recevoir les tefilines ?
SG : Il s’agit de soldats sans famille (‘hayalim bodedim), de soldats d’origine russe, de soldats issus de milieux modestes de la périphérie – d’origine éthiopienne par exemple – mais aussi de soldats issus de familles endeuillées de Tsahal ou frappées par le terrorisme.
LPH : Parmi toutes les anecdotes en avez-vous une qui est particulièrement émouvante ?
SG : De manière générale, tout est émouvant : l’origine des demandes, les rencontres « fortuites » dans la rue ou des magasins, avec des gens qui ont entendu parler de ce projet et veulent participer, la remise des tefilines, la joie de ceux qui donnent et des soldats qui reçoivent etc. Mais si je devais citer une situation particulièrement prenante : celle d’une juive de Cleveland qui m’avait appelé me disant qu’elle avait entendu parler d’une paire de tefilines qui nous avait été remise, et qui était la seule chose qui était restée intacte dans un tank qui avait brûlé lors de la Guerre de Kippour. Après vérification, ces tefilines ont été offerts, à la demande de cette femme, à un soldat sans famille, venu des Etats-Unis pour servir dans Tsahal. Ou encore l’histoire de ces tefilines ayant appartenu à un survivant de la Shoah qui les mettait quotidiennement, offerts à un soldat. Ces tefilines ont parfois des parcours émouvants ou racontent des histoires incroyables.
LPH : Je crois qu’une famille française a déjà pris part à cette opération…
SG : Oui. Le jour de Yom Hazikaron, le journaliste Yedidia Meïr avait parlé à la radio de ces fameux tefilines de la Guerre de Yom Kippour. Une famille juive de France a entendu cela et en a été très émue. Ils sont venus en Israël la semaine de la Hazkara de David, ont distribué des tefilines dans des bases et sont venus à la synagogue à Nahlaot le jour de la Hazkara. Depuis, ils m’envoient régulièrement des tefilines par l’intermédiaire de proches qui vivent ici.
LPH : Ne donnez-vous que des paires de tefilines neufs ou peut-on vous apporter des tefilines déjà utilisés…ou non utilisés ?
SG : Soit nous recevons des tefilines neufs ou de l’argent, soit des tefilines usagés ou non utilisés. Dans ce cas, « notre homme » à Hevron les fait vérifier et au besoin on remplace les parchemins, les boîtiers ou les lanières selon ce qui est nécessaire. Lors d’une petite cérémonie à la base, le soldat reçoit une paire de tefilines comme neufs, dans une pochette avec la photo de David z.l. ainsi qu’un sidour au nom de David z.l.
Nous appelons donc quiconque possède des tefilines inutilisés à nous les remettre. Ils feront un soldat heureux !
LPH : Quelles sont autres initiatives que vous avez prises pour honorer la mémoire de David z.l. ?
SG : Elles sont nombreuses variées : sur place, dans notre synagogue à Efrat, nous avons offert et inauguré un séfer Torah en sa mémoire. Nous avons rebaptisé l’école où il étudiait dans le quartier de Ramot au nom de David z.l.
Ensuite, nous avons une synagogue ancienne dans le quartier de Na’hlaot, la première qui fut construite en-dehors de la Vieille ville. Il s’agit d’un « Beit Midrash de Tefila », dirigé par le rav Dov Singer, directeur de la Yeshiva Mekor Haïm du rav Adin Steinsaltz. La majorité des études qui s’y déroulent tourne autour de la prière sous tous ses aspects et beaucoup de personnes viennent de tout le pays pour apprendre cette manière de voir les choses.
Nous avons aussi un projet de distribution de nourriture à des familles modestes, car nous avons appris après sa mort, que David z.l et quelques camarades de l’armée allaient chaque semaine distribuer des corbeilles à dix familles. Nous avons maintenu cette mitsva en sa mémoire, avec la liste de denrées correspondant à chaque famille. Par ailleurs nous faisons distribuer des aliments secs chaque semaine à 450 familles de Jérusalem. Cette opération nous la menons en coopération avec la ville de Jérusalem avec des jeunes en déshérence, que nous voulons aider à sortir de la spirale négative.
Sur le plan religieux nous avons aussi initié la « Prière mondiale des femmes » qui se déroule chaque année à la veille de Roch Hodech Nissan sur le mont des Oliviers face au mont du Temple, en présence du rav Shemouel Eliyahou et de la rabbanit Yemima. Cette année, des femmes de 80 pays ont prié en même temps pour la Geoula grâce aux réseaux sociaux qui répandu la nouvelle comme une traînée de poudre. Les vidéos que nous avons reçues étaient absolument incroyables.
Nous avons aussi le projet « Tsalash » (décoration militaire) qui consiste en une journée de préparation à Tsahal, dans un hôtel, avec des centaines de futurs soldats qui suivent des cours de différents rabbins durant toute la journée afin de se renforcer sur le plan spirituel et psychologique avant d’être enrôlés.
Enfin nous avons aussi organisé un « Siyoum HaShass » sur le Mont du Temple.
LPH : D’où tirez-vous les forces, vous et votre épouse, pour réaliser et réussir tout cela ?
SG : Lorsqu’on se fixe une mission louable et dans une intention pure, comme le « Tikoun Olam » (réparation du monde), Dieu nous ouvre toutes les portes et la réussite est assurée. Et David z.l. nous aide depuis là-haut puisqu’il vivait selon ces principes !
Pour faire don de tefilines :
Contacter Shimon Goloventzitz : 050-2612665 ou simongolo@gmail.com
Pour faire un don en argent en faveur de l’opération (Une paire de tefilines coûte 1500 sh. mais toute contribution est la bienvenue:
*Facebook : https://www.trumot.net/(S(0juinzgaqfvpdgj4lmm0oz5z))/Form/71
*Bank Ha-Doar : compte n° 8340048 – association « Tank Chabad Hevron »
*Bank Pagi: agence 177 – compte n° 123900 – association « Tank Chabad Hevron »
Photos famille
Depuis la Suisse, mes amies et amis, moi-même, prions pour Israël… Moi personnellement pour Tsahal… Et je suis émue de découvrir ces bonnes nouvelles de ce couple merveilleux en faveur de tous ces jeunes hommes et ces jeunes femmes courageux et sympathiques, que j’ai côtoyés dans les rues de Jérusalem…Bravo à ce couple aimant et confiant, et à tous ces jeunes qui combattent et donnent leur vie pour la protection d’ Israël…