Moshé Léone, arrivé en tête au premier tour de l’élection municipale à Jérusalem, sera opposé à Ofer Berkovitch au second tour qui se déroulera le 13 novembre. Joël Burstin, candidat francophone sur la liste de Moshé Léone, n’a pas pu entrer au conseil municipal. Il confie à LPH ses sentiments dans cet entre-deux tours.
Le P’tit Hebdo: Quel bilan tirez-vous de ce premier tour? Moshé Léone arrive en tête mais ne fait entrer aucun conseiller municipal, comment l’expliquer?
Joël Bursti: Barouh Achem, Moshé Léone est arrivé en tête de ce premier tour et c’est, en soi, un grand succès. Cette campagne a été difficile, nous avons été attaqués de toutes parts et certains sondages ne nous mentionnaient même pas… alors même que Moshé Léone est arrivé en tête avec 33% des voix. Concernant le conseil municipal, je suis bien entendu déçu de ce score cependant je suis persuadé que Moshé Léone saura construire une coalition forte et large pour le bien de Jérusalem.
Lph: Pourquoi voter pour un maire qui n’a aucun soutien au conseil municipal? Moshé Léone sera-t-il la marionnette des partis orthodoxes?
J.B.: Finalement, Moshé devra former une coalition, tout comme Ofer Berkovitch. Elle ressemblera d’ailleurs beaucoup à celle créée par Nir Barkat composée de 14 représentants orthodoxes, de religieux sionistes et de hilonim. Moshé Léone est loin d’être une marionnette. Il s’agit d’une personne au grand cœur ayant une grande expérience et je suis réellement déçu de la campagne négative faite à son encontre.
Lph: C’est-à-dire ?
J.B.: Depuis mardi dernier, les diffamations ne cessent de pleuvoir : « C’est la marionnette de Liberman et Derhy », « il va vendre la ville aux Haredim », « il est corrompu » et autres mensonges. Je trouve ça vraiment dommage car c’est tout simplement faux. Mais ce qui me déçoit le plus, c’est que lorsque je parle aux Français et qu’il me suffit de quelques minutes pour comprendre que la raison de leur choix n’est ni idéologique ni politique, ni même intéressé.
La seule raison, est le fait que Moshé Léone est devenu « mouktsé ». Peu importe qui aurait été confronté à Moshé Léone au deuxième tour, il semble que notre communauté ait décidé de « l’étiqueter » et ce, sans analyser en profondeur les réels enjeux tels que la gestion de la ville, les problèmes budgétaires, le logement, l’emploi etc…
Je suis déçu de voir que la plupart de mes amis francophones tombent dans le piège de cette campagne et au lieu de prendre en compte les capacités des candidats, leurs expériences et les enjeux de cette élection, ils s’arrêtent aux apparences.
Lph: Vous auriez dû être le représentant francophone de Léone au conseil municipal. Quel rôle jouerez-vous si Moshé Léone est élu maire de Jérusalem?
J.B.: Je ferai tout pour que Moshé attribue le dossier de l’intégration à un francophone (il y en a deux au conseil municipal). Quant à moi, j’espère continuer mon action auprès de Moshé en tant que conseiller au Maire de Jérusalem pour les domaines du logement et de l’intégration.
Lph: Quel est votre plan de bataille jusqu’au second tour?
J.B.: Nous continuons notre campagne en mettant l’accent sur les vrais enjeux. Moshé est un homme droit, intelligent mais c’est surtout un homme de cœur! Et un homme qui n’est ni manipulé ni même influencé par qui que ce soit.
Pour finir, je reprendrai les propos du journaliste Yedida Meïr : « lorsque l’on choisit une personne pour diriger la ville, il faut déterminer qui des deux candidats saura relever le défi. D’un côté, nous avons un jeune de 35 ans, un des 7 adjoints au Maire de Barkat, directeur du développement du projet de la Tahana Rishona il a notamment dirigé la commission municipale de la culture.
De l’autre côté, nous avons un candidat de 57 ans, conseiller économique auprès du Premier ministre, directeur général du cabinet du Premier ministre, PDG des chemins de fer Israéliens (lors de son mandat, la société des chemins de fer a bénéficié d’un budget de développement de 24 milliards de Shekels), Directeur de la société de développement de la ville de Jérusalem, membre de nombreux conseils d’administration et fondateur d’un cabinet d’expertise comptable qui compte parmi les dix meilleurs d’Israël. Alors, qui choisiriez-vous? »
Moi, j’ai choisi – Moshé Léone!