Depuis 51 ans, le lycée français de la Havat Hanoar Hatsioni, a permis à des milliers d’élèves français olim ou touristes de passer leur Bac en Israël et qui plus est à Jérusalem.
Il y a quelques mois, la nouvelle est tombée: ce lycée historique allait devoir fermer ses portes, faute de moyens. L’annonce fait l’effet d’un tremblement de terre au sein de la direction, des élèves et des parents. Mais, comme le dit Marilyne Ouaknine, la directrice, ‘’l’espoir ne meurt jamais’’. Retour sur une saga qui a bien failli se conclure par la fin d’une institution.
Un lycée performant
Le lycée français de Jérusalem accueille depuis des décennies des élèves qui souhaitent passer leur Bac français à Jérusalem. Rattaché à l’académie de Lyon (centre étranger) et sous contrat avec l’AEFE (Association pour l’Enseignement Français à l’Etranger), cet établissement est même le centre d’examen de tout le pays pour les épreuves du Baccalauréat. ‘’De la 2d à la Terminale, nos élèves sont pris en charge par une équipe pédagogique expérimentée avec la possibilité de loger en internat. Parallèlement à la préparation du Bac, nos élèves suivent des cours de pensée juive, d’histoire juive et de paracha de la semaine et depuis cette année, les garçons ont aussi un cours de guémara’’,nous détaille la directrice.
Les résultats sont au rendez-vous. La promotion 2019 peut se vanter de 100% de réussite au Bac, alors même qu’ils ont passé leurs épreuves dans une ambiance particulière…
Plus assez de moyens
En effet, le lycée était menacé de fermeture. Marilyne Ouaknine nous explique: ‘’Nous n’avions plus les budgets nécessaires pour continuer à faire tourner l’établissement. Pour notre directeur général, Dany Haïm, la situation était claire: soit nous trouvions 250000 Euros, soit nous devions licencier tous nos professeurs et nos élèves auraient dû trouver un autre établissement pour la rentrée’’. Une issue impossible à envisager pour la directrice et son équipe. “Nous avons décidé de remuer ciel et terre. Il n’était pas envisageable de renvoyer des enseignants de cette qualité. Et que faire de nos élèves? Les envoyer étudier dans des lycées à des kilomètres de Jérusalem? Notre mission de favoriser l’arrivée et l’intégration des jeunes Français dans la Capitale ne pouvait pas s’arrêter ainsi’’.
Toutes les associations francophones sont contactées, ainsi que toutes les instances susceptibles de trouver une solution à cette impasse. ‘’Nous avons reçu des conseils mais pas de solutions…’’, déplore Marilyne Ouaknine.
“Le lycée ne ferme pas’’
Animée par la foi et par la conviction que ce lycée ne peut pas fermer ses portes, Marilyne tente encore une dernière option. ‘’L’un de nos enseignants, Eric Nakache, a contacté Laly Derai, en lui demandant si elle n’avait pas une idée. Elle nous a conseillé de nous tourner vers le Keren Orot du Rav Yehouda Polishouk’’.
Cette association, dirigée par un Américain, a pour but de renforcer les liens entre les différentes composantes de la société israélienne à travers la mise en avant de l’identité juive.
“Face à l’absence de réaction des organismes francophones, nous avons entrepris de nous tourner vers d’autres, qui pourtant n’ont pas d’intérêt direct dans la pérennité d’un lycée comme le nôtre’’.
Le Rav Polichouk reçoit Marilyne Ouaknine et son adjointe, Camille Niddam. ‘’Nous lui avons expliqué la situation et il a été très touché. Il a compris l’importance historique de notre lycée et s’est mis en contact avec le directeur général du campus’’.
Le vendredi 05 juillet, Marilyne reçoit un message de son directeur général: ‘’Le lycée ne ferme pas’’! C’est encore très émue qu’elle nous raconte cela. ‘’Grâce au Keren Orot, la continuité de notre établissement est assurée. Nous allons être amenée à faire quelques modifications, mais nous restons dans le même bâtiment et l’internat continuera à fonctionner”. Parmi les évolutions, la directrice nous confie que dans un futur plus ou moins proche, l’établissement pourrait proposer de passer aussi le Bac israélien et plus seulement le français.
“Cette issue était quasi inespérée’’, conclut Marilyne Ouaknine, ‘’je veux remercier le Rav Polichouk bien sûr, mais aussi mon équipe et Hachem. Nos élèves et leurs parents sont soulagés. Notre lycée est bien plus qu’une école pour eux’’.
Pour aller plus loin:
fra.hava.org.il
Très heureuse de cette Merveilleuse Nouvelle.. J’entends le soulagement de la direction,,des enseignants et des élèves. Oui, D.ieu est bon pour celui qui s’attend à LUI… Vous êtes bénis…