Savez-vous combien de fois dans l’année on lit, lors de la lecture de la Tora, des passages de la « parachat Ki tissa » ? Neuf fois ! À part la paracha de la semaine, les jours de jeûne (les Attributs de miséricorde), le Chabbat ‘hol hamoèd (la fin de la paracha) et, comme ce sera le cas Chabbat prochain, pour la parachat Chekalim.
La parachat Chekalim, la première partie de la Parachath Ki Tissa, est lue le Chabbat précédant Roch ‘hodech Adar II pour rappeler le prélèvement des demi-sicles, du ma’hatsit hashékel de la part de tous les enfants d’Israël. À l’époque du Temple, à cette période de l’année, tous les hommes de vingt à soixante ans devaient remettre un demi-sicle, ni plus, ni moins, tous étaient à égalité. Ces pièces étaient destinées à dénombrer les Enfants d’Israël car il est interdit de dénombrer directement des personnes de peur d’être frappé d’épidémie, conséquence du mauvais œil. L’argent récolté servait pour l’acquisition des sacrifices collectifs offerts dans le Temple, chacun y ayant ainsi une part.
Deux questions se posent cependant : pourquoi devait-on donner un demi sicle et non un sicle entier et pourquoi les femmes étaient-elles exemptées de donner le Ma’hatsit hachékèl ? Le verset dit : « Chacun paiera à Hachem kofer nafcho/le rachat, l’expiation de sa personne ». En effet, chaque fils d’Israël devait donner ce demi-sicle en tant qu’expiation pour la faute du veau d’or. À travers ce don, ils se sont rachetés d’avoir offert de l’or pour ériger le Veau. Or, nous savons qu’aucune femme n’avait participé à la faute. Lorsque les hommes sont venus leur demander leurs bijoux, elles ont tout simplement refusé ! « Pour faire une idole, jamais de la vie » !
Un homme, dit le ‘Hida, n’est qu’une moitié. Il a besoin de son autre moitié, son épouse, pour former une entité, un être complet. Comme la femme, elle, n’a pas fauté, il n’a eu besoin d’offrir, pour son expiation, qu’une moitié de sicle, ma’hatsit hashékèl ! N’allez pas croire que les femmes n’ont pas accepté de remettre leurs bijoux par… avarice. Au contraire ! Plus tard, pour le Tabernacle, Hachem demanda à chacun d’offrir, chacun selon son cœur, les articles nécessaires à sa construction. Les premières (!!!) qui répondirent à l’appel furent les femmes qui accoururent remettre leurs bijoux de valeur. Pour Hachem, elles étaient prêtes à donner avec joie ce qu’elles avaient de plus précieux.
Elles en furent récompensées. Hachem leur a octroyé, en souvenir de leur générosité, une fête exclusive à elles : Roch ‘Hodech car l’inauguration du Tabernacle eut lieu Roch ‘Hodech Nissan. Depuis, toutes les femmes sont exemptes de travaux astreignants ce jour-là, elles peuvent se reposer. Savez-vous pourquoi, demande le Maharcha à ce propos, l’épouse a charge de veiller au bien-être de son époux, des membres de sa famille ? Lorsque le premier homme était dans le jardin d’Eden, les anges lui préparaient à manger, lui grillaient la viande…, raconte le Midrach. Puisqu’il en a été chassé à cause de sa femme, il est juste que dorénavant ce soit elle qui lui prépare sa nourriture. Toutefois, lors du péché du Veau d’or, les femmes ont fait le contraire d’Eve, elles ont voulu empêcher les hommes de fauter. En souvenir de cela, le jour de Roch ‘Hodech, elles sont exemptées de servir Monsieur ! Eh bien, qu’il l’invite au restaurant en son honneur !!
Rabbanith P.ELKRIEF–BAIT
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