Pas facile d’écrire un dimanche quand les élections se déroulent le mardi et que les résultats définitifs ne seront connus que le mercredi, et encore. On ne parle plus d’hommes politiques précisément, mais plutôt de blocs, de regroupement sur les dénominateurs communs. Bref, droite droite face à gauche gauche, pour simplifier la chose. Alors, satisfaits ? Personne ne l’est jamais vraiment. Chaque électeur espère toujours plus de voix pour son parti. Et puis, après, comme toute chose dans la vie, on s’habitue.
Le plus simple à nettoyer dans l’après campagne électorale sulfureuse, seront les affiches publicitaires. Le vrai hamets sera plus dur à effacer : les insultes, les attaques personnelles, les coups bas. On a beau dire que les politiciens ont une peau d’éléphant, certaines cicatrices restent. On peut estimer que cette épopée politique aura réussi à repousser des limites auxquelles on n’aurait jamais pensé. La créativité a atteint des sommets, à travers des films ou des slogans peu flatteurs et d’ironie en tout genre. Les candidats au pouvoir ont travaillé dur, sans relâche, pour convaincre. Que ceux qui sont au pouvoir à présent, aient la sagesse de travailler pour mener à bien cet Etat, dans l’intérêt pur de la défense et du peuple.
Notre terre vit sans interruption des moments d’émotion intense, de tensions sécuritaires, de surprises inespérées, d’attaques en tout genre. Et pourtant, jamais Israël n’a autant prospéré et aspiré au meilleur. Mais que manque-t-il alors pour sentir qu’on est sur la bonne route ? Peut-être cette empathie envers l’autre qui ne pense pas comme nous, n’agit pas de la même façon, qui semble si loin de nous et pourtant si proche, sur le même bateau.
Pourquoi notre union se ressent-elle plus que jamais, lors d’événements douloureux et émouvants, comme le retour du corps du soldat Zaccaria Boemel z’’l, tombé il y a 37 ans au combat de Sultan Yaakov ? Pourquoi est-ce dans la douleur que l’on retrouve notre dimension de peuple hors du commun, plus près de la lune que de la terre ? Même les Arabes dans ces moments-là nous admirent. Un journaliste libanais va jusqu’à écrire ”Regardez ce qu’Israël a fait pour ramener la dépouille d’un soldat ! Ils nous ont retourné des centaines de cercueils, ont cherché sans se décourager et cela signifie quelque chose sur nous : on ne peut que s’incliner devant cette puissance morale d’Israël”.
Le respect infini de la vie de l’autre ne doit pas attendre les grands moments d’émoi. Et si nous faisions ce grand saut, à la veille de Pessah’, de travailler sur notre réputation, l’unité que le monde nous envie ! Bienvenue à Beresheet, qui nous regarde désormais depuis la lune !
Avraham Azoulay