Malgré la série de graves attentats perpétrés par des terroristes musulmans au nom de leur religion, l’Europe n’a pas pris les mesures requises pour endiguer le phénomène : très peu de mosquées enjoignant de combattre les infidèles ont été fermées, l’ordre public n’a pas été rétabli dans les zones de non-droit dans les banlieues des grandes villes, il n’y a pas de réel contrôle des livres scolaires utilisés dans les écoles musulmanes et dans les mosquées, très peu d’imams extrémistes ont été extradés, pratiquement aucune mesure n’a été prise contre les Musulmans qui expriment des positions radicales, et le port de la burqa est rarement sanctionné. Ce ne sont que quelques signes indiquant que l’Europe ne reconnaît pas qu’en son sein vivent des Musulmans, dont une partie vise à transformer le vieux continent en terre d’Islam, que ce soit par le djihad de l’immigration et de l’appel à l’Islam, selon la doctrine des Frères musulmans, ou le djihad violent, selon celle de l’État islamique (Daech).
La première raison de cette passivité tient à ce que la majorité des chercheurs occidentaux lient les événements à la situation économique des Musulmans, à leur marginalisation sociale, à la radicalisation comme phénomène en soi, à « l’occupation » israélienne, mais surtout pas à l’application de l’Islam orthodoxe. La deuxième raison est l’intérêt économique des pays occidentaux : déjà en 1969 le roi de Belgique, Baudouin, a octroyé aux Saoudiens un bâtiment au cœur de la capitale belge, dans lequel l’Arabie saoudite a installé à grands frais le « Centre islamique et culturel de Belgique (CICB) » , ainsi que le siège européen de la « Ligue islamique mondiale », une ONG panislamique visant à propager l’Islam radical. La course honteuse aux contrats des dirigeants européens après les accords sur le nucléaire avec l’Iran ne fait que confirmer l’importance du facteur économique dans cette passivité de l’Europe.
Une troisième raison réside dans la crainte d’émeutes : l’éradication de l’Islam belliqueux exigerait des actions policières, voire militaires de vaste envergure dans les zones où règnent les islamistes. Dans le passé, les policiers ont fui face aux pierres et aux cocktails Molotov lancés par de jeunes Musulmans en révolte. Il faut ajouter à ces raisons la dépendance des dirigeants, principalement de gauche, dans le vote musulman (le président Hollande doit son élection aux Musulmans, qui ont voté pour lui à 90%).
De plus, l’Europe se sent coupable du Péché originel : la colonisation. Ce péché justifierait les actes de vengeance des immigrants issus des pays colonisés dans le passé par l’Occident. Dans le même sens, on trouve l’idéologie communément acceptée, ici aussi principalement par les courants de gauche, selon laquelle le pauvre a toujours raison, indépendamment de ses actes. Un autre point important est que l’Europe, à l’exception de la Russie, n’a aucune volonté de se battre, de mettre sa jeunesse en danger. La preuve en est le refus des pays occidentaux d’envoyer des forces terrestres combattre l’État islamique, responsable pourtant de la majorité des attentats en Europe.
Une raison supplémentaire est la certitude que la récente vague d’immigration est nécessaire, vu le très faible taux de fertilité de la femme européenne, et la conviction que l’Europe réussira à l’occidentaliser de la même manière qu’elle a réussi à le faire avec les vagues d’immigration précédents, non musulmanes. Enfin, le sentiment de culpabilité suite à ce qu’ont fait les pays occidentaux durant la Shoah, sentiment que l’extrême droite a tendance à refouler, renforce l’Europe dans son déni du problème que lui pose l’idéologie islamiste.
Toutes ces raisons font craindre que la prédiction du plus grand spécialiste de l’Islam, Bernard Lewis, « l’islamisation de l’Europe », ne se réalise.
Ephraïm Herrera est docteur en histoire des religions, diplômé de la Sorbonne et vient de publier « Les maîtres soufis et les peuples du livre » aux Éditions de Paris, ainsi que « Le Jihad, de la théorie aux actes » et « Étincelles de Manitou » aux éditions Elkana.