Ce qui fait la beauté de notre peuple c’est le sentiment que nous sommes tous responsables les uns des autres. Ainsi, l’indifférence ne fait pas partie de notre vocabulaire, parfois cela donne des scènes un peu intrusives qu’on ne peut voir qu’en Israël (!) mais souvent il s’agit de belles initiatives.
Parmi elles, les projets pour aider les jeunes et un peu moins jeunes à trouver l’âme sœur ont attiré notre attention. Nous vous présentons celui d’Audrey Benhamou et de Valérie Abramczyk: ”Ba Dereh La Houpa”.
Le P’tit Hebdo: Vous êtes maman de quatre enfants, vous travaillez dans les assurances. Comment en êtes-vous arrivée à concilier en plus l’organisation de rencontres pour les célibataires francophones ?
Audrey Benhamou: A l’origine, nous avons participé à l’organisation d’une soirée pour les célibataires à Netanya, à la demande d’un donateur. C’est lors des inscriptions que nous avons tissé des liens d’affection particuliers avec chacun. Nous avons pris conscience d’un réel besoin et d’un désarroi de leur part. La volonté de les aider à se rapprocher de leur mazal, de débloquer des situations figées depuis des années, de les suivre, nous motive au quotidien au-delà de notre vie privée.
Lph: Selon quel concept agissez-vous?
A.B.: Le concept se peaufine chaque jour et se dessine de plus en plus précisément.
Nous avons la volonté d’organiser des soirées de rencontres pour les célibataires ou divorcés francophones, ouverts à tous, de religieux à traditionalistes, entre 23 et 45 ans, présentant tous un point commun: la volonté de trouver leur mazal et de fonder un foyer juif. Certains nous appellent de leur propre gré et d’autres sur recommandation de rabbanim au vu du manque d’occasions sérieuses ou de leurs précédentes rencontres non concluantes. Quand nous les inscrivons nous enregistrons un certain nombre d’informations confidentielles et utiles à l’étude de leur compatibilité éventuelle. Nous sommes présentes avant, pendant et après les soirées. A tout moment, nous nous tenons à leur disposition pour les présenter et les accompagner pendant le shidouh.
Lph: Qu’est-ce qui vous fait dire que c’est une formule gagnante?
A.B.: Nous créons une dynamique, une interaction entre les intéressés et le but recherché dans un esprit de Torah, avec le soutien de rabbanim en cas de besoin. En effet, nous constatons qu’il y a peu de possibilité de rencontres sérieuses pour les jeunes qui font souvent des études de haut niveau, qui ont parfois aussi subi des échecs peut-être par manque d’accompagnement. Nous essayons de faire respecter les règles du shidouh qui, quand elles le sont, aboutissent d’une manière fructueuse.
Lph: Justement, ces jeunes se rendent-ils naturellement dans le genre de soirées que vous proposez?
A.B.: Oui, tout à fait. Parfois, il est vrai, ce sont des proches qui nous sollicitent pour que nous nous mettions en contact avec eux. Ils n’ont pas envie, ne font plus confiance à personne. Ils sont souvent agacés qu’on vienne encore leur proposer une formule célibataire. Mais au bout de la discussion ils comprennent que ce que nous proposons, ce n’est pas juste une soirée. D’abord, cela leur permet de rencontrer beaucoup d’autres jeunes dans leur situation et c’est toujours rassurant de voir que l’on n’est pas seul. Nous les accompagnons, nous les conseillons, nous sommes en contact permanent avec eux à travers un groupe whatsapp.
Lph: Quels sont les principaux blocages qui entretiennent les jeunes dans le célibat?
A.B.: Ce sont les expériences de la vie: problèmes familiaux, mauvais modèle du mariage ou histoires précédentes qui se sont mal finies, stéréotypes véhiculés par les médias. En ce qui concerne les francophones en Israël, ces blocages sont souvent liés au manque de réseau relationnel pour les olim. Enfin, je dirais que pour se marier, il convient de dépasser le mode de « réception » lié à notre état d’enfant et de comprendre le mode « prêt à donner et à transmettre ».
Lph: Pensez-vous que cela soit un phénomène typique à notre génération? Que notre jeunesse serait trop difficile à satisfaire?
A.B.: Je ne le pense pas. Ce qui est vrai aujourd’hui l’était aussi à une époque plus ancienne. La véritable solution réside d’une part dans la connaissance de soi et de ses besoins et d’autre part dans une formation pré-nuptiale. Il faut bien comprendre que trouver son conjoint nécessite d’être acteur de sa vie.
Lph: La prochaine soirée sera le 30 mars à Netanya, quel public attendez-vous et que préparez-vous?
A.B.: La soirée est ouverte aux célibataires et aux divorcés francophones entre 23 et 45 ans, qui souhaitent rencontrer l’âme sœur!
La soirée débutera pour les filles avec au programme une Hafrachat hala animée par les tefilot de la Rabbanite Elkrief. En parallèle, les garçons suivront un coaching percutant par le Rav Benyamin Chimouny. Ensuite, filles et garçons se réuniront autour d’un buffet et le Rav Touitou poursuivra dans cette dynamique joyeuse par un cours de Thora.
Nous connaissons tous des célibataires autour de nous: aidons notre prochain à fonder un foyer juif!
Soirée le Jeu 30 mars
Synagogue Aliat Shvatim, 29 Rue Atnoua Atsionit, Netanya
Réservations obligatoires
Valérie: 054-5773918 / Audrey: 052-6879949
Propos recueillis par Guitel Ben-Ishay