LPH New. Nissim Nitchko, vous êtes le directeur de l’agence qui, à Jérusalem, est dédiée aux ressortissants étrangers. Quelle différence y a-t-il entre la Banque de Jérusalem et les autres banques ?
Nissim Nitchko. Notre banque se différencie des autres par le fait qu’elle s’est spécialisée selon les secteurs. Nous avons par exemple des branches spécifiques dédiées aux ressortissants étrangers, des branches réservées à la communauté ‘haredit (dans les quartiers de Gueoula et de Romema, à Bnei Brak, Modiin Illit, ou encore Beit Shemesh), des branches adaptées à la population arabe.
Nous avons aussi des sections générales (ainsi, la branche pour ressortissants étrangers s’occupe également d’Israéliens) ; mais en tant que petite banque, nous avons compris que pour pouvoir concurrencer les plus grandes nous devions nous spécialiser.
Au sein de nos équipes, nous avons de nombreux experts en matière de dépôts, de titres de propriété ou encore de prêts immobiliers. Pour les comptes courants, étant donné que nous sommes une banque privée, nous demandons en général un dépôt d’acompte d’environ 300 000 shekels, l’idée étant d’offrir aux clients étrangers la possibilité d’investir ou d’acheter des biens en Israël. Dans ce cas, nous sommes en mesure de gérer l’évolution des prêts, d’ouvrir un compte courant pour gérer les transferts d’argent de l’étranger, les fonds personnels du client, et ensuite le paiement du crédit à partir de ce même compte.
Notre spécialisation et notre expérience simplifient et facilitent grandement ces procédures.
Pourquoi vous tournez-vous vers la communauté francophone ?
N.N. Nous nous adressons aux Français car nombreux sont ceux qui envisagent de faire leur alya, ou simplement d’acheter un bien en Israël – et plus particulièrement à Jérusalem. Mais ils n’ont pas forcément la possibilité de venir physiquement en Israël pour gérer ce genre de dossiers – et encore moins en cette période de pandémie. Alors ils nous adressent leur avocat ou toute autre personne qui les représente par procuration. Nous avons des
employés francophones et des experts en comptabilité française qui savent analyser des documents français, en fonction desquels nous leur accordons un prêt ici en Israël. Nous proposons également de payer en euros ou en dollars, par semestre et non pas tous les mois. De la sorte, nous couvrons tous les besoins des clients.
Une des spécificités de la Banque de Jérusalem, à la différence des grandes banques, est de considérer chaque client comme un cas particulier et de tisser un lien personnel avec lui. Nos agents s’adaptent à ses disponibilités et communiquent avec lui par mail ou par téléphone (même en soirée), à sa convenance et avec une grande flexibilité.
Pourquoi avoir choisi d’asseoir votre branche de Jérusalem dédiée aux ressortissants étrangers en face de Mamilla, à côté des hôtels de luxe ?
N.N. Nous avons volontairement choisi cet endroit très symbolique, en face des murailles de la vieille
ville. Le fait que nous soyons entourés d’hôtels et de bureaux d’avocats permet aux étrangers qui arrivent ici d’avoir leur banque à portée de main. La proximité avec les bureaux d’avocats favorise une meilleure cohésion et facilite le traitement des dossiers des clients.
Dans quelle mesure avez-vous été affectés par le Covid ?
N.N. De manière générale, l’année écoulée a été très bonne. La plupart des opérations avec nos clients se sont effectuées à distance, par Zoom ou Skype.
Nous n’avons pas ressenti de ralentissement. Je pense que cette crise a renforcé le besoin des Juifs d’Europe et des États-Unis de créer des liens avec Israël. Alors qu’auparavant c’était seulement pour réaliser un investissement que les clients étrangers projetaient d’acquérir un bien à Jérusalem, aujourd’hui ils sont plus nombreux à chercher à acheter pour venir y habiter dans un futur proche – une tendance que nous confirment les agents immobiliers avec lesquels nous travaillons.
Un autre phénomène mérite d’être relevé : ces derniers temps, le shekel est devenu une monnaie forte, ce qui incite nos clients français à préférer demander un crédit immobilier plutôt que de transférer leurs fonds et de perdre de l’argent sur les taux de change et autres taxes. De la sorte, ils préservent leurs euros qu’ils pourront échanger plus tard si cette monnaie remonte.
Si l’on ajoute à cela le fait que ces temps-ci, les taux des prêts sont assez faibles, on comprend que les clients – israéliens ou étrangers – préfèrent faire un emprunt plutôt que de puiser dans leur fortune personnelle.
Quelles sont les raisons principales qui incitent les clients à venir chez vous ?
N.N. Avant tout, la qualification et le professionnalisme de notre personnel, ainsi que la compétence de nos experts.
De plus, nous proposons des solutions complètes, qui couvrent l’ensemble des besoins : ouvertures de comptes, transferts d’argent, assistance de conseillers financiers ou encore prêts immobiliers. La qualité de nos services – et notamment le fait que nous soyons disponibles à toute heure – contribue également à rendre l’expérience bancaire agréable au client.
Faut-il avoir un apport de fonds de base pour être client chez vous, ou bien n’importe qui peut-il taper à votre porte ?
N.N. La branche spécifique dont nous parlons, située en face de Mamilla, est une branche privée.
La seule condition pour pouvoir y ouvrir un compte est d’y injecter un minimum de 300 000 shekels.
Pour ce qui est des autres branches, qui ne sont pas privées, tout un chacun peut y ouvrir un compte, sans distinction ; nous ne faisons pas de sélection.
Travaillez-vous également avec des entreprises, ou uniquement avec des clients privés ?
N.N. Nous travaillons essentiellement avec des clients privés, mais nous proposons évidemment des prêts immobiliers aux entreprises qui souhaitent acquérir des biens.
Après cette période de Covid et maintenant que nous apercevons enfin le bout du tunnel, est-ce le moment, selon vous, d’investir en Israël ?
N.N. Pour l’instant, je ne constate pas de baisse du marché de l’immobilier ; les prix sont plutôt stables. Je ne saurais dire si le moment est propice ou non pour investir. Ce qui est certain, c’est que l’immobilier est une valeur sûre. Je pense qu’Israël s’est plutôt bien tiré de cette crise, je n’ai pas vu d’impact particulier sur mes clients, pas de retards ni de difficultés de paiement. Au contraire, nous avons ressenti une plus grande activité, surtout de la part des clients étrangers, que ce soit en préparation d’alya ou tout simplement en achats de biens.